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Passant de 3% au début des années 1980 à près de 7% dans les années 2000, le déclassement, encore "très rare entre 1980 et 1985", "n'est plus un phénomène marginal" entre 1998 et 2003 et a "plus que doublé", constate l'INSEE qui a limité son étude aux salarié(e)s âgé(e)s de 30 à 54 ans, et qui explique que "descendre l'échelle sociale" intervient "souvent à la suite d'un passage par le chômage ou l'inactivité", la mobilité descendante constituant "un moyen de conserver un emploi ou, pour les chômeurs, d'en retrouver un plus rapidement".
Hommes et femmes sont quasiment égaux face au déclassement : ils sont respectivement 6,6% et 6,8% à avoir connu une trajectoire descendante en 1998-2003 (entre 1980 et 1985, leur proportion atteignait respectivement 3,2% et 3,1%). Mais les ouvrières qualifiées sont les plus mal loties de tous les salariés : une sur neuf (11,8%) a connu le déclassement entre 1998 et 2003. "Il s'agit principalement de femmes travaillant dans l'industrie qui, touchées par la diminution de l'emploi industriel, ont migré vers un emploi dans les services de niveau de qualification inférieur (aide ménagère, garde d'enfants…)", note l'étude.
Parallèlement, les trajectoires ascendantes sont devenues "plus courantes", même si elles demeurent surtout l'apanage des hommes : entre 1998 et 2003, 15,1% des salariés masculins ont progressé dans la hiérarchie socioprofessionnelle (10,5% pour les femmes) contre 9,7% entre 1980 et 1985 (6,6% pour leurs collègues féminines). De même, un trentenaire sur trois a changé de catégorie socioprofessionnelle entre 1998 et 2003 contre un sur cinq en 1980-85, ce qui "est sans doute le signe de recrutements effectués de plus en plus souvent en dessous du niveau de compétence" et "compensés ensuite par des promotions vers des métiers plus en accord avec la formation initiale".
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Commentaires
Aujourd'hui, lors de la visite d'une crèche d'entreprise à Rungis, le premier ministre a proposé ses services comme garde d'enfants pour l'année prochaine, en observant qu'il serait "assez peu occupé dans un an"…
Interpelé par une future maman qui lui a lancé, en exposant ses difficultés pour faire garder ses petits : "Dans un an, je fais comment, je vous l'amène ?", le Premier ministre lui a répondu en plaisantant : "Moi, je serai assez peu occupé dans un an, donc, croyez-moi, c'est très volontiers. Je serai même ravi de revenir aux Petits chaperons rouges", le nom de la crèche qu'il venait de visiter, a-t-il ironisé.
Interrogé un peu plus tard par la presse sur cet échange et son avenir, M. de Villepin a indiqué que "rien n'est jamais sûr. Personne ne peut prédire l'avenir. Mais en tout état de cause, ce que j'ai vu aujourd'hui, ces femmes, ces mères, ces enfants, oui, cela donne envie de prendre du temps pour s'occuper des vraies choses et de la vraie vie", a-t-il dit.
Le 15 novembre, en déplacement à Lille, Dominique de Villepin avait déjà plaisanté sur son avenir en affirmant dans une boutade qu'il se verrait bien donner "un cours de relations internationales " aux étudiants avec lesquels il était venu débattre…
Mieux vaut tard que jamais : on lui souhaite donc un déclassement significatif pour qu'il comprenne enfin ce qu'est "la vraie vie". Peut-être que son collègue Jean-Louis Borloo aurait des pistes à lui proposer (emplois de service, contrats aidés) ? Répondre | Répondre avec citation |
On peut accuser l'ANPE (qui ne suit pas assez bien les chômeurs… d'où le déclassement) ou l'école et l'Université (qui sont inadaptées aux besoins des entreprises… d'où la déqualification ), ce sont toujours les mêmes boucs émissaires, et je ne parle pas des chômeurs eux-mêmes que l'on considère comme des fainéants et des parasites responsables de leur situation.
Mais qui est responsable du chômage de masse ? Qui s'en nourrit ? Notre système économique.
A (re)lire : La galère du retour à l'emploi pérenne et ses commentaires. Répondre | Répondre avec citation |