L'objectif est de faire partir 1.800 salariés au statut d'ouvriers, 1.800 Etam (employés, techniciens et agents de maîtrise) et 1.200 cadres. Le moyen, c'est l'accord sur la gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences (ou GPEC, lire en commentaire) signé début avril avec tous les syndicats, sauf la CGT. Le chapitre IV de cet accord était ainsi censé «anticiper les effets sur l'emploi de l'évolution de l'entreprise dans un environnement automobile fortement concurrentiel».
Primes. Pour convaincre les salariés de partir, la direction propose de nombreuses incitations. Dans le détail, ceux voulant créer ou reprendre une entreprise bénéficieront d'une «majoration de six mois de salaire de leurs indemnités conventionnelles de départ et [de] la possibilité d'obtenir un prêt à taux zéro.» Ceux partant volontairement à la retraite verront leur indemnité «majorée de trois mois de salaire», ceux prenant un congé de reclassement d'une durée de quatre à neuf mois seront indemnisés «à 100% pendant la durée du préavis, puis à 65% au-delà.» Quant aux salariés prenant un congé de longue durée (de deux ou trois ans), ils auront droit à une indemnité représentant deux à trois mois de salaire et retrouveront leur emploi avec une rémunération équivalente.
Le passage à temps partiel sera aussi favorisé. Pour un travail à 80%, une prime de 5% du salaire brut sera distribuée. Elle sera de 10% pour un mi-temps. Enfin, un plan de mobilité interne sera engagé, avec des aides financières pour les salariés prêts à déménager, et pour les conjoints qui les suivent.
«Plan flou». Le dispositif, qui ne concerne pas le personnel de production, est censé s'appliquer à compter du 1er juin et s'étaler sur six mois. Si l'on cumule ce plan avec les 10.000 suppressions de postes annoncées l'année dernière par Peugeot (dont 7.000 avaient été réalisées fin 2006), c'est au total 11.800 personnes qui auront quitté le groupe sur deux ans.
Les cinq syndicats, qui avaient signé l'accord de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO et GSEA), ont donné un avis favorable à sa mise en oeuvre pour accompagner ces suppressions de postes. Ils n'ont en revanche pas émis d'avis sur les motifs économiques du projet. Pour la CGT, non signataire, ces départs volontaires sont en fait «un plan de licenciement caché». Le syndicat estime en plus qu’«il sera délicat de mobiliser les salariés tant ce plan reste flou».
Pour sa part, la CFDT a «regretté que le président de PSA ait renoncé en si peu de temps à l'objectif de production de 4 millions de véhicules pour le fixer à 3,3 millions». Jean-Luc Vergne, directeur des ressources humaines du groupe, avait déclaré plus tôt dans la journée que «la dégradation des ventes en Europe de l'Ouest et de la rentabilité du groupe [...] conduit, pour redresser l'entreprise, à accélérer la réduction des coûts et des frais de structure» .
(Source : Libération)
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