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Sarkozy reçoit les syndicats lundi et mardi

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Contrat de travail, contrôle des chômeurs, service minimum dans les transports... les réformes annoncées par Nicolas Sarkozy inquiètent les syndicats. Le nouveau président de la République les rencontrera dès demain pour leur proposer quatre "conférences sociales" dès le mois de septembre. Et espère éviter le blocage.

Le ton est donné. Jean-Claude Mailly (Force ouvrière) et Bernard Thibault (CGT) ont cette semaine mis en garde Nicolas Sarkozy contre toute tentative d'ignorer le dialogue avec les syndicats. François Chérèque (CFDT) s'apprête à tenir des propos de la même veine. En face, Claude Guéant, futur secrétaire général de l'Elysée, avait mis les choses au point mardi : "Je vois mal que les syndicats puissent aller contre l'avis du peuple français".
Entre le service minimum dans les transports, le vote en cas de grève, la création d'un nouveau contrat de travail ou la réforme de la représentativité des syndicats, les promesses de campagne sont autant de conflits potentiels. "Nicolas Sarkozy n'a pas intérêt à légiférer tout de suite sur le service minimum. Il prend le risque de bloquer tous les autres chantiers", estime Marcel Grignard, secrétaire national de la CFDT. "Il y a des propositions que le président appliquera. Et d'autres, pour lesquelles il n'est pas entré dans le détail, peuvent donner du grain à moudre aux partenaires sociaux", précise le député Dominique Paillé qui a collaboré avec François Fillon, Premier ministre pressenti, à la rédaction du programme législatif de l'UMP.

Le président élu doit rencontrer dès demain et après-demain les dirigeants des cinq syndicats représentatifs (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) et leur proposer quatre "conférences sociales" pour le mois de septembre.

L'une des "conférences" les plus délicates portera sur la création d'une "flexsécurité" inspirée du modèle danois. Côté "flex" (pour flexibilité), Nicolas Sarkozy veut créer un nouveau contrat de travail, dit contrat unique. L'employeur pourrait y mettre fin plus rapidement et plus facilement qu'avec un CDI. En contrepartie, le salarié pourrait acquérir des droits liés à son ancienneté. Les syndicats y voient un modèle de précarité, une sorte de contrat nouvelle embauche (CNE) étendu. "L'exemple montre que ce type de mesure est inefficace. Seules 8% des embauches en CNE n'auraient pas eu lieu si ce contrat n'existait pas", estime Graziella Lovera, secrétaire confédérale de la CGT.
Quant au patronat, il ne se montre guère enthousiaste. Au Medef, on fait valoir des "réticences". A la CGPME, le président Jean-François Roubaud les exprime : "On a déjà les CDD et l'intérim qui correspondent à de vrais besoins." En fait, les dirigeants patronaux préféreraient une réforme pure et simple des licenciements, afin d'éviter que 25% des salariés sous le coup d'une procédure individuelle n'attaquent comme aujourd'hui la rupture aux prud'hommes. "Le contrat unique ne sécurise pas l'employeur", constate Jean-Claude Quentin, secrétaire confédéral de FO. "Il faudra toujours que celui-ci évoque une cause du licenciement, ce qui implique qu'elle puisse être contestée par le salarié."

Côté "sécurité", l'UMP préconise une meilleure prise en charge du chômage. Nicolas Sarkozy a proposé de relever les Assédic à 90% du salaire antérieur pendant un an, contre 70% aujourd'hui en moyenne [1]. L'idée est d'inciter les chômeurs à accepter une formation pour se reconvertir. Un tel dispositif, actuellement expérimenté à travers le contrat de transition professionnelle (CTP), concerne 1.500 personnes. "J'ai montré le calcul à Borloo. Si on généralise le CTP, cela touchera 250.000 personnes par an mais coûtera au moins 2 milliards d'euros sans garantie de résultat", raconte Jean-Claude Quentin (FO). Foire d'empoigne en perspective ? Les syndicats (sauf la CGT) et le patronat ont commencé à discuter de ces thèmes avant la campagne. Ils ont d'ailleurs rendez-vous demain au siège du Medef pour dresser un état des lieux de leurs avancées.
Enfin, le président élu a insisté sur les "devoirs" des chômeurs. Ceux qui refusent plus de deux offres d'emploi perdraient tout ou partie de leurs Assedic. En fait, des dispositions équivalentes sont déjà en vigueur. Dans la torpeur d'août 2005, le gouvernement Villepin avait publié un décret appliquant des pénalités dès le premier "manquement" à la recherche d'un emploi. Résultat : le nombre de sanctionnés a grimpé de 75% au premier semestre 2006 par rapport à la même période de 2005.

(Source : Le JDD)

[1] NDLR : actuellement, l'indemnité de chômage correspond à 57,4% du salaire journalier brut de référence. On se demande à quoi correspondent les 70% évoqués par le JDD.

=> Les réactions des partenaires sociaux suite aux premières entrevues : lire en commentaire...

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Mis à jour ( Dimanche, 13 Mai 2007 16:42 )  

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