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Accueil Social, économie et politique Qu’est-ce qu’une "activité d’intérêt général" ? Qu’est-ce qu’une "offre d'emploi valable" ?

Qu’est-ce qu’une "activité d’intérêt général" ? Qu’est-ce qu’une "offre d'emploi valable" ?

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Dans la feuille de route du gouvernement Fillon telle que l'a fixée Nicolas Sarkozy dans son projet présidentiel, outre la fusion inéluctable de l'ANPE avec l'Unedic, il y a obligation pour les titulaires d'un minima social d'exercer une activité d'intérêt général, et interdiction pour les chômeurs de refuser plus de deux offres d'emploi consécutives sans fondement, sous peine de se faire couper les vivres.

Si on accusait la candidate socialiste d'être "floue", que dire des exigences particulièrement menaçantes du nouveau chef de l'Etat vis à vis des demandeurs d'emploi ? Combien de temps va-t-on encore continuer à agir comme s'ils étaient des paresseux et des profiteurs alors qu’en réalité, c’est l’emploi qui est bien trop rare ? Une fois de plus, la lutte contre le chômage ressemble avant tout à une lutte contre les chômeurs.

Qu'est-ce qu'une "activité d'intérêt général" ? L'intérêt général est ce qui est pour le bien public, lit-on ici et là. C'est vaste !

Quelle différence y a-t-il entre l’"activité d'intérêt général" et le "travail d'intérêt général", le fameux TIG institué par la loi du 10 juin 1983, peine de réparation ou sanction pénale de substitution à l'emprisonnement que l'on réserve aux délinquants ? Quelle est la dose de criminalisation que l'on veut mettre derrière ces termes ?

Or un chômeur de longue durée, coupable de n'avoir pas retrouvé un emploi digne de ce nom malgré des années de recherche (et à qui on aura même refusé une formation pour rebondir), aura-t-il le droit, par exemple, de conserver sa maigre allocation en œuvrant pour une association ? Lui laissera-t-on le choix de son activité et de l'association pour laquelle il va exercer, ou sera-t-il obligé d'aller là où on lui dira ? Il est à imaginer que Nicolas Sarkozy ne souhaite pas que les demandeurs d'emploi conservent leur libre arbitre : dans l'obligation de se rendre utile, ils iraient peut-être enfin militer en masse dans des associations de défense des chômeurs & précaires, qui sait... Ceci n'est évidemment pas souhaitable.

Si l'on englobe ces "activités d'intérêt général" dans les misérables contrats aidés déjà existants réservés au secteur non marchand - dont un service public démantelé et précarisé -, quelle en sera l'utilité réelle, puisque ces emplois sont jetables et sans perspective aucune ?

Qu'est-ce qu'une "offre d'emploi valable" ? Outre les mentions obligatoires, pour être "valable", une offre d'emploi doit comporter les trois critères suivants :
- le poste à pourvoir se trouve dans les 50 km du lieu d'habitation
- le salaire proposé sera l'équivalent d'au moins 75% du salaire antérieur
- l'emploi proposé est en adéquation avec la qualification ou le métier antérieur.

Sur quels critères se base Nicolas Sarkozy quand il parle de "deux offres d'emploi consécutives" ? Le premier refus d'une secrétaire de direction qui gagnait 2.000 € par mois pour un poste d'assistante commerciale en CDD et au Smic sera-t-il "fondé" ? Son second refus pour un poste de standardiste à temps partiel mérite-t-il qu'on lui supprime son allocation ? Car c'est bien cela que le marché du travail propose aujourd'hui.
De plus, quand on sait que l'ANPE n'a jamais proposé aucune offre d'emploi à l'immense majorité des chômeurs, de quoi Nicolas Sarkozy parle-t-il ?

Quelle sera la frontière avec le travail obligatoire ? L'ANPE, ainsi fusionnée avec l'Unedic, va-t-elle devenir le nouveau STO ?

Ramener notre taux de chômage à 5% ? Dans ces conditions, cette promesse reste réalisable : les minima sociaux et autres demandeurs d'emplois que l'on aura ainsi casés, de gré ou de force, sortiront de l'officielle catégorie 1 pour aller en catégorie 5, ou bien disparaître des listes de l'ANPE. Quant aux récalcitrants, ils seront purement et simplement radiés, c'est-à-dire condamnés à crever de faim.
Notre devenir ne compte guère : peu importe la qualité et la pérennité des placements effectués car ce qui compte, ce sont, une fois de plus, les statistiques ! Que le "plein emploi" se fasse au prix de la précarité et du déclassement sauvages, cela n'a aucune importance.

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Mis à jour ( Jeudi, 17 Mai 2007 17:14 )  

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