Lors de mon premier rendez-vous à l'ANPE, j'ai fait part de mon désir de formation pour retrouver le chemin de l'emploi dans ma branche car, après mon licenciement, j'avais tenté ma chance en tant que gérant d'un petit restaurant, escapade professionnelle qui s'est achevée au bout de deux ans. On m'a donc proposé un bilan de compétences approfondi, que j'ai effectué. Ce BCA m'a permis de redéfinir un projet professionnel à court terme et à long terme. Surtout, différents tests m'ont rassuré sur mes capacités.
A la fin de ce bilan, j'ai été convoqué à la DDTE où une contrôleuse m'a très sèchement expliqué que le BCA n'est pas considéré comme une recherche effective d'emploi et m'a menacé d'amputer une partie de mon ARE, voire de me radier. Je suis sorti sonné de cet entretien, mais indemne (ouf !). Dès lors, j'ai multiplié les candidatures et récolté en retour des réponses, toutes négatives. J'en ai cherché la cause et découvert que mon permis cariste - indispensable dans ce secteur - est devenu obsolète car je n'avais pas pratiqué depuis plusieurs années. Un stage de remise à niveau était donc nécessaire : en principe il dure 3 jours et coûte maximum 800 €.
Lors d'un énième entretien à l'ANPE, j'en avise mon conseiller. La réponse fuse : "Nous n'avons aucun budget. Allez voir peut-être sur le site de la CARIF ?"... Je m'exécute et m'aperçois que ce type de formation existe, mais s'adresse à des populations précises : RMIstes, moins de 26 ans, non diplômés... Je contacte directement les organismes de formation : "Il n'y a aucune prise en charge possible. Cela fait plus de deux ans que nous ne sommes plus conventionnés, mais vous pouvez essayer de la financer vous-même ? Nous acceptons des arrangements".
J'étais abasourdi tant j'ai le souvenir d'amis au chômage qui, il y a plusieurs années, se sont réorientés sans problème : l'un en CAP de plomberie, l'autre en passant son permis SPL, et tous travaillent actuellement.
Quelques temps après, j'ai été à nouveau convoqué par la DDTE mais cette fois, j'avais suffisamment de réponses négatives pour prouver ma bonne foi (no comment)... Le temps a passé et je suis désormais considéré comme "non employable". Mon conseiller ANPE a fait une demande de "chèque qualification" auprès de la Région, puisque je suis à l'ASS minorée (200 €/mois) depuis le mois de janvier. Je n'ai toujours pas reçu de réponse mais, si je comprends bien, il faut attendre d'avoir une certaine ancienneté aux minima sociaux pour, peut-être, obtenir une aide.
La formation tout au long de la vie ? L'un des "thèmes" de la campagne présidentielle... En attendant, c'est plutôt : la déqualifiquation généralisée pour tous !!! A 43 ans, je suis surveillant en CAE (contrat d’accompagnement par l’emploi) dans un lycée professionnel classé en ZEP… pour 590 € net par mois, et mon ASS va sauter. De plus, durant les trois premiers mois de mon contrat, j'ai obligation de ne pas cumuler avec un autre emploi. Quant à la remise à niveau dont j'aurais besoin pour exercer à nouveau mon métier, ce n'est pas pour demain !
Alain
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