Les suppressions de postes "sans licenciements" sont en vogue : départs en retraite ou pré-retraite non remplacés, intérimaires et CDD non renouvelés... Ces destructions d'emplois planifiées "en douceur" se comptent désormais par milliers (LCL, Axa, EDF, SNCF, Air-France, La Poste, Valéo, Total, et même… la Fonction publique !). Les économies ainsi réalisées sur la masse salariale pour des raisons de "compétitivité" (ou de "dette publique") ont pour principal objectif de faire "zéro chômeur" !
Escamotés. Quand on les "incite au départ", les salariés fraîchement licenciés se retrouvent dans des dispositifs spéciaux type CRP (convention de reclassement personnalisé) ou CTP (contrat de transition professionnelle) imaginés par Jean-Louis Borloo, où ces nouveaux chômeurs ne sont pas comptabilisés comme demandeurs d'emploi - l'officielle catégorie 1 - mais comme "stagiaires de la formation professionnelle" - catégorie 4 -, et le tour est joué !
Précarisés. Quant aux intérimaires et autres CDD non embauchés ou renouvelés, pour peu qu'ils ne soient pas encore considérés comme des "seniors", ils reviennent sur un marché du travail désastreux où la précarité touche 80% des offres et plombe les finances de l'Unedic.
Retraités. Les seuls à tirer leur épingle du jeu sont les plus âgés qui percevront leur pension et ne feront plus partie de la population active, toujours le même bon vieux recours qui contredit le discours actuel préconisant de travailler plus longtemps, finances de la CNAV obligent.
Economies sur la masse salariale, délocalisations... Ces suppressions de postes massives réduisent toujours plus le nombre d'emplois disponibles en France. Face à ces inéluctables calculs à court terme, personne n'est épargné :
• les jeunes qui entrent sur le marché du travail ne pourront pas prétendre remplacer les anciens,
• les demandeurs d'emploi plus âgés ne pourront pas non plus prétendre à ces postes détruits,
• les salariés en poste, animés par la crainte du chômage et de la précarité, s'accrochent à leur emploi en acceptant de "travailler plus pour gagner plus" !
Quid du programme de plein emploi avancé par Nicolas Sarkozy ?
La défiscalisation des heures supplémentaires laissera les chômeurs sur la paille, avec pour seules perspectives des emplois précaires, des contrats aidés, ou des travaux d'intérêt général pour les plus récalcitrants...
La recette des 5% de chômage qu'on nous promet réside dans un subtil bidouillage statistique et une pression accrue envers les laissés-pour-compte, certainement pas dans la création d'emplois dignes de ce nom : bien au contraire !
Articles les plus récents :
- 17/05/2007 17:14 - Qu’est-ce qu’une "activité d’intérêt général" ? Qu’est-ce qu’une "offre d'emploi valable" ?
- 16/05/2007 20:08 - Sarkozy récupère Guy Môquet
- 15/05/2007 01:00 - Après les chômeurs profiteurs, les salariés râleurs !
- 12/05/2007 16:54 - ANPE : services à distance, ou mise à distance ?
- 10/05/2007 23:51 - Manifs anti-Sarko : prison ferme à gogo
Articles les plus anciens :
- 09/05/2007 18:08 - Sarko sur un yacht : "Ça surprend" quand des Français "rament"
- 09/05/2007 16:50 - Les premières réformes sociales au pas de charge
- 06/05/2007 21:09 - Il nous reste les législatives !
- 05/05/2007 16:47 - De l'incivilité des usagers et clients
- 04/05/2007 18:23 - Libéralisation de l'énergie : Est-ce bien ce que vous voulez ?