Aujourd'hui, lors d'une cérémonie au Monument de la Cascade du Bois de Boulogne, devant les caméras de télévision il a essuyé une larme à l'issue de cette lecture par une lycéenne. "Je n'ai jamais pu lire ou écouter la lettre de Guy Môquet sans en être profondément bouleversé", a-t-il expliqué : "Ma première décision de président de la République sera de demander au futur ministre de l'Education nationale que cette lettre soit lue en début d'année à tous les lycéens de France".
"Si j'ai tenu à faire ici ma première commémoration en tant que président, c'est parce que je crois qu'il est essentiel d'expliquer à nos enfants ce qu'est un jeune Français, à travers le sacrifice de quelques-uns, l'anonyme grandeur d'un homme qui se donne à cause plus grande que lui. Que les enfants mesurent l'horreur de la guerre et à quelles extrémités barbares elle peut conduire", a-t-il ajouté, occultant qu'en 2003 il faisait partie de ces personnalités politiques ou autres qui, à l'opposé de Jacques Chirac, étaient en faveur d'une intervention en Irak. Même si depuis, comme à son habitude, Nicolas Sarkozy a fait mine de revenir sur ses positions, sa décision de créer un Conseil national de sécurité n'augure rien de paisible.
Pourquoi Nicolas Sarkozy s'empare-t-il régulièrement des symboles historiques de la gauche alors qu'il a l'intention de mener tambour battant une politique de droite dure archi-libérale ? Soucieux de manipuler ceux qui jouissent des derniers fruits de longues luttes sociales - plus pour longtemps, d'ailleurs… - et qui ont oublié contre quoi se battaient réellement Jaurès, Blum ou Guy Môquet - le capitalisme et ses ravages -, ce champion de la manipulation tente de leur faire croire qu'il est non seulement cultivé, mais qu'en plus qu'il a un cœur... Le pire, c'est que la majorité des Français va encore tomber dans le panneau : après tout, c'est l'ouverture du Festival de Cannes, un grand moment de cinéma. La croisière continue de s'amuser !
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Commentaires
Ma petite maman chérie,
mon tout petit frère adoré,
mon petit papa aimé,
Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c’est d’être courageuse. Je le suis et je veux l’être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j’aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c’est que ma mort serve à quelque chose. Je n’ai pas eu le temps d’embrasser Jean. J’ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable je ne peux le faire hélas ! J’espère que toutes mes affaires te seront renvoyées elles pourront servir à Serge, qui je l’escompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t’ai fait ainsi qu’à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j’ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m’as tracée.
Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j’aime beaucoup. Qu’il étudie bien pour être plus tard un homme.
17 ans et demi, ma vie a été courte, je n’ai aucun regret, si ce n’est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c’est d’être courageuse et de surmonter ta peine.
Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d’enfant. Courage !
Votre Guy qui vous aime
Dernières pensées : Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir ! Répondre | Répondre avec citation |
Dès son retour de Malte, Nicolas Sarkozy s'est installé dans des locaux publics pour se mettre à la tâche, bien avant d'être investi. Il dirige lui-même les entretiens en vue de la formation du gouvernement. Du coup, François Fillon, qui devrait être son Premier ministre, apparaît effacé et semble même céder la place à Claude Guéant, futur secrétaire général de l'Elysée, omniprésent au côté du président élu.
Lundi, M. Sarkozy a entamé des entretiens avec les partenaires sociaux, démarche inédite pour un président non encore investi et qui démontre sa volonté de s'impliquer dans tous les pans de l'action politique de son mandat.
Tout cela constitue une première, selon le constitutionnal iste Didier Mauss pour qui "on n'a jamais vu par le passé un président de la République exercer quasiment ses fonctions avant d'être installé. Il va au-delà de la pratique de la Ve du général de Gaulle, qui laissait vraiment une autonomie à son Premier ministre Michel Debré, en dehors de la politique étrangère et de défense". Pour M. Mauss, Nicolas Sarkozy utilisera "toutes les possibilités institutionnell es, coutumières et politiques pour exercer son autorité. Il aura une pratique totalement présidentialisé e", insiste-il.
Le futur chef de l'Etat a toujours répété qu'il serait "un président actif" et "responsable", promettant de rendre des comptes par le biais de conférences de presse et de déclarations devant le Parlement. De telles déclarations, à la manière du "discours sur l'état de l'Union" des présidents américains, nécessiteront une révision de la Constitution. Le constitutionnal iste Luc Rouban met en avant le "fort désir" de M. Sarkozy de revenir "à une pratique gaullienne de la Ve" avec une restauration "de la responsabilité politique" du président, alors que Jacques Chirac avait, à son sens, "liquidé l'héritage gaullien" .
La volonté de M. Sarkozy de créer auprès de lui un Conseil national de sécurité rassemblant à l'image de celui existant aux Etats-Unis diplomates, responsables du renseignement et militaires, illustre cette présidentialisa tion. Actuellement, il existe diverses structures dans ces domaines, rattachées au chef de gouvernement. Là aussi, pour M. Mauss, c'est une première : "Les structures administratives sont communément rattachées au Premier ministre à quelques exceptions près (Conseil de politique nucléaire, Conseil de défense, Conseil de sécurité intérieure)". "C'est une réforme de fond, une re-présidentialisa tion des institutions avec l'affirmation de l'exercice direct par le président des responsabilités que la Constitution lui reconnaît", ajoute un spécialiste de la défense.
"Quelle sera l'existence politique du Premier ministre ?", demande M. Mauss, qui évoque même "la fiction du Premier ministre". "Il y a un personnage de trop", estime quant à lui Denys Pouillard, directeur de l'observatoire de la vie politique et parlementaire. "Le Premier ministre devient un super directeur de cabinet", juge de la même façon Philippe Braud. Il note toutefois que cette évolution était déjà en marche avec l'instauration du quinquennat qui a réduit les risques de cohabitation.
(Source : 20 Minutes - 14/05/07) Répondre | Répondre avec citation |
LIRE ICI l'excellente analyse de Olivier Bonnet.
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