Redonner un coup de fouet à la lutte contre le tabac. L'interdiction de fumer dans les lieux publics intervenue le 1er février s'est déroulée sans heurts dans les entreprises et les administrations, et a fait chuter la consommation de tabac en milieu professionnel : 80% des salariés déclarent aujourd'hui travailler dans des lieux totalement non fumeurs (sans fumoir) contre 42% en janvier. Mais le recul du tabagisme reste insuffisant et a tendance à plafonner. Après les hausses massives de tarifs en 2003 et 2004 (+ 40%), les ventes de cigarettes avaient plongé de 30%. Elles se sont stabilisées ensuite, et sont même légèrement reparties à la hausse depuis un an. Par ailleurs, une recrudescence est observée chez les jeunes.
Réclamées par les industriels. Le gouvernement a donc fini par accepter d'entériner les hausses de tarifs réclamées par les industriels. Ces derniers, estimant le marché stabilisé, souhaitent reconstituer leurs marges écornées par les hausses de taxes du gouvernement Raffarin. Les tarifs vont donc augmenter de 6% lundi, à l'initiative des fabricants, sans que la fiscalité soit modifiée (les taxes représentent 80% du prix du paquet). «La lutte contre le tabagisme est une priorité gouvernementale», a insisté hier Eric Woerth, le ministre du Budget.
Mais si le taux de prélèvement n'augmente pas, les recettes fiscales vont progresser. Les droits sur le tabac représentent 9,3 milliards d'euros et sont, à 90%, proportionnels au prix de vente. Il faut y ajouter 1,4 milliard d'euros de TVA (le taux est de 16,4%) qui suit, là encore, les tarifs. Ainsi, à volumes inchangés, les recettes fiscales issues du tabac augmenteraient-elles de plus de 600 millions d'euros en année pleine.
Renforcement des contrôles. Mais les Douanes anticipent un recul des ventes de 0,3% à 0,5%. Et, en raison d'un décalage de deux mois des recouvrements, le surplus de rentrées fiscales est estimé à 100 millions d'euros par Bercy pour 2007. En 2008, il pourrait atteindre «entre 350 et 400 millions d'euros». L'interdiction totale de fumer dans les bars et restaurants à partir du 1er janvier devrait cependant avoir un impact important sur la consommation de cigarettes, ce qui réduira les plus-values fiscales.
Outre les régimes sociaux (lire en commentaire), les industriels et les buralistes, qui perçoivent respectivement 11,62% et 8% du prix de vente, seront les autres bénéficiaires. La Confédération des buralistes dénonce néanmoins la hausse des tarifs qui pourrait, selon elle, déstabiliser le marché et pénaliser les débitants frontaliers. En réponse, Eric Woerth garantit «le renforcement des contrôles pour empêcher toute reprise des petits trafics de proximité».
(Source : Les Echos)
NDLR : De la même façon qu'il fait des économies en supprimant des postes de fonctionnaires au nom de "la dette" et qu'il rackette les automobilistes avec ses radars au nom de la sécurité routière, au nom de la santé publique le gouvernement va également racketter les fumeurs. Et bientôt, il rackettera tous les Français avec sa TVA "sociale". Que voulez-vous, il faut bien trouver par-ci par-là de quoi éponger les 15 milliards du "paquet fiscal"...
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