Sans vouloir exploiter un accident qui s’est produit sur la ligne 13 le dimanche 29 juillet, le Comité d’usagers de ladite ligne n’en demeure pas moins bouleversé par le nombre de blessés [...]. La simple pensée que cet incident aurait pu se produire en dehors d’une période de congés, en semaine et à un horaire de fréquentation maximale sur le versant nord (entre Saint-Lazare et Saint-Denis ou Asnières) donne froid dans le dos. Nous ne cessons de tirer le signal d’alarme depuis des années et quelle réponse nous offre-t-on aujourd’hui ?
Le service minimum...
Le service minimum, c’est ce que les usagers et les personnels subissent toute l’année sur la 13. Or, ce qu’ils appellent de leur vœu, c’est un service maximum, c’est du service public à 100%. La ligne 13 qui, comme chacun sait, est la plus saturée du réseau, fait vivre à ceux qui l’empruntent au quotidien des conditions indignes (1). Pas un jour sans que les usagers ne soient obligés de laisser passer plusieurs rames afin de pouvoir monter, pas un jour sans un incident technique qui met en péril pour la journée les intervalles déjà trop longs entre chaque train. Pas un jour sans un incident voyageur, une personne sur les voies… et, plus tragique encore, l’augmentation des suicides, là aussi véritable phénomène sociétal qui vient «gonfler» la cohorte des dysfonctionnements. L’ensemble des kilomètres perdus à cause de tous ces motifs correspond à la fermeture de la ligne 13 pendant quatre-vingt-treize jours !
Peut-on en dire autant des mouvements sociaux ? Non, c’est l’arbre qui cache la forêt, une forêt très sombre, dense de tous les abandons de ceux qui nous gouvernent : le désengagement constant de l’État en matière de transports collectifs. Nous souffrons aujourd’hui d’une infrastructure vieillissante, du manque d’investissements lourds depuis trente ans à la RATP comme à la SNCF (en dehors du réseau TGV). L’asphyxie est à nos portes.
Par conséquent, inutile de chercher des boucs émissaires. L’usager aujourd’hui est l’otage de la pénurie : le manque de personnel, la vétusté du matériel, l’entretien confié au «moins disant», comprendre au moins cher donc au cahier des charges ne correspondant pas aux exigences sociales de qualité.
Pour en revenir à la ligne 13, les pseudo-réponses apportées à la lutte des usagers depuis six années témoignent davantage d’un mépris souverain plutôt que de la volonté réelle de satisfaire leurs revendications. [...] Ce n’est pas en muselant le droit d’expression des salariés que le gouvernement pourra continuer à masquer son incurie dans ce domaine.
(1) On la surnomme "la bétaillère"…
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