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Accueil Social, économie et politique Banlieues : une véritable poudrière sociale

Banlieues : une véritable poudrière sociale

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A Sarcelles, où les affrontements de Villiers-le-Bel de dimanche et lundi ont fait tâche d'huile, le maire estime que la situation dans les banlieues est «pire qu'il y a deux ans». Pour le député socialiste Arnaud Montebourg, «aucune leçon n'a été tirée» des révoltes de 2005.

François Pupponi, le maire socialiste de Sarcelles (Val d'Oise), s'inquiète : «Les causes de l'explosion sont toujours là, mais elles sont aggravées. Aujourd'hui, un certain nombre de jeunes, extrêmement minoritaires, ont basculé dans la haine et la violence physique. Il y a deux ans, on s'attaquait aux biens : là, on s'attaque aux personnes, on est monté d'un cran. C'est impressionnant et dramatique.»
«La crise sociale s'est aggravée, ajoute-t-il. On le dénonce depuis des années et on a toujours su que le moindre incident dramatique pouvait faire embraser les choses. La nouveauté, c'est qu'on est monté d'un cran dans la violence. A Sarcelles, on a eu trois ou quatre voitures brûlées mais à Villiers-le-Bel, on n'a jamais vu ça : 60 fonctionnaires ont été blessés et certains avec des balles. Il y a la volonté de tuer, ce n'est plus pareil.» François Pupponi se plaint d'être «complètement isolé» : «Avec les associations, on est sur le terrain pour calmer le jeu. Comme d'habitude, on nous laisse aller au charbon tout seuls. Bien sûr, il y a les autorités locales mais on nous laisse nous débrouiller seuls. J'ai vu Mme Boutin appeler au calme de son bureau, mais elle n'a qu'à venir Mme Boutin ! Trop c'est trop !»

Pour Arnaud Montebourg, entre la police et la population, «ce sont des accusations réciproques qui mènent maintenant non plus seulement à des attaques aux biens mais à des attaques sur les personnes. Soixante policiers en une nuit, dont cinq dans un état grave, attaqués semble-t-il avec des armes, cela veut dire finalement qu'aucune leçon n'a été tirée de 2005.» Il déplore «une restriction, un désengagement des services publics et de l'Etat» dans les quartiers, ayant pour conséquence «une population qui n'a plus confiance dans les institutions». Il plaide pour un rétablissement de la «police de proximité» afin de restaurer cette confiance, faisant valoir, à titre d'exemple, qu’«il n'y a pas de commissariat à Villiers-le-Bel».

De Villiers-le-Bel, les émeutes se sont étendues à Cergy, Goussainville, Sarcelles, Garges-les-Gonesse et Ermont. Le dernier bilan relève 82 blessés parmi les forces de l'ordre, des journalistes agressés, 63 voitures et cinq bâtiments incendiés, avec un niveau de violences très supérieur à 2005.

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Mis à jour ( Mardi, 27 Novembre 2007 15:28 )  

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