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Accueil Social, économie et politique Pour Claude Bébéar, refuser les délocalisations est égoïste

Pour Claude Bébéar, refuser les délocalisations est égoïste

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Dans un point de vue à La Tribune, le président de l'Institut Montaigne et ex-président fondateur du Groupe AXA vante les «conséquences immensément positives» des délocalisations.

Pour M. Bébéar, les réfractaires aux délocalisations font preuve «d'une myopie totale quant [à leurs] conséquences immensément positives [...] pour l'avenir de la planète.» Et d'en exposer les motifs : • des prix plus bas pour les consommateurs des pays développés (qui osent encore se plaindre de la faiblesse de leur pouvoir d'achat !) grâce à des salaires et des «charges» beaucoup plus faibles qu'en France • une amélioration du niveau de vie des pays en voie de développement qui, au lieu d'être tributaires de la «charité» des pays développés (source de corruption), créent des emplois puis deviennent acheteurs de produits à valeur ajoutée fabriqués chez nous • une réduction progressive des déséquilibres Nord-Sud, meilleur moyen de lutter contre l'immigration clandestine massive et les conflits mondiaux. Lire tout l'article…

«Délocaliser est un devoir pour les entreprises», dit-il. «Les pays riches veulent garder leurs emplois et se protéger d'une immigration incontrôlée. Cette position reflète un égoïsme fondamental.» Nos chômeurs, altruistes malgré eux, apprécieront ! M. Bébéar oublie que la plupart des emplois délocalisés n'ont jamais été remplacés et que, pour des régions entières, c'est une catastrophe économique et sociale.
Si l'on va jusqu'au bout du raisonnement de M. Bébéar, alors pourquoi notre société ne traite-t-elle pas mieux ses privés d'emploi que l'on sacrifie, non seulement sur l'autel de la rentabilité, mais aussi pour résorber le déséquilibre Nord-Sud ? Au lieu de les stigmatiser, il faudrait les en récompenser !

Ce n'est pas la première fois que Claude Bébéar donne dans le cynisme. En cela, il rivalise avec Laurence Parisot.


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Mis à jour ( Lundi, 30 Juillet 2012 04:30 )  

Commentaires 

 
0 # tristesir 2007-11-28 15:04 Beaucoup de contre-vérité dans ce discours.

- les produits fabriqué à l'étranger seraient moins chers pour le consommateur:
Pas obligatoirement , ils sont par contre moins chers pour celui qui les fait fabriquer.

- Pour profiter des économies réalisées sur l'exploitation de travailleurs dans les pays émergeants, le commerce mondial brûle encore plus de carburants fossiles (que si les produits étaient fabriqués localement) pour faire venir les produits fabriqués à bas coûts salariés en occident et les protagonistes de ce commerce en viennent même à se féliciter de la fonte de la banquise parce que cela va permettre d'ouvrir une voie sûre plus courte entre l'Occident et l'Asie et permettra de réaliser des substantielles économies sur le carburant. Je ne suis pas sûr que la terre et ses habitants y trouvent leur compte du poin de vue de l'environnement puisque l'augmentation des échanges mondiaux a une mauvaise influence sur le réchauffement planétaire.

Les possesseurs du capital ne sont pas égoistes eux de ne pas partager équitablement la richesse produite par les salariés?

Ils ne sont pas égoistes de profiter de la misère dans certains pays pour exploiter inpunément le genre humain.

Qu'ils commencent à montrer l'exemple de leur "générosité" en payant une heure travaillée avec les standards occidentaux partout dans le monde.

Je ne suis pas si sûr que tous les paysans des pays émergeants voient d'un bon oeil la mondialisation: l'occident est capable d'aller vendre (par exemple) des poulets congelés dans des pays africains à un prix moins cher que le prix d'un poulet élevé localement grace à des subventions reçues.

Et par le biais des banque mondiales et autres préteurs de fonds liberaux, le capitalisme peut imposer à un pays tout entier d'abandonner de produire sa propre nourriture et de le forcer à importer celle- ci d'ailleurs.

Imposer la culture de coton, à grande échelle, qui nécessite beaucoup d'eau, sauf erreur, est curieux si on se rappelle que le coton ne se mange pas.
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0 # Yves 2007-11-28 20:30 Le 9 février 2004, Le Figaro publiait un dossier spécial intitulé pompeusement 60 idées anti-chômage. Le quotidien se vantait alors de livrer «en exclusivité» les propositions de 40 personnalités (chefs d’entreprise, universitaires, hommes politiques) pour créer des emplois. Si le casting semblait prometteur, la boîte est restée vide d’idées innovantes. Un extrait (avec la proposition géniale de Claude Bébéar en conclusion).

Au registre des «super bonnes» idées avancées par des personnalités qui n’ont rien compris à l’exercice consistant à imaginer de vraies mesures anti-chômage :

• En finir avec les emplois bidons (Jacques MAILLOT).
Le fondateur de Nouvelles Frontières ajoute : «Lançons plutôt une consultation entre chefs d’entreprise et partenaires sociaux pour voir ensemble comment on peut assouplir notre législation pour faciliter les recrutements et les licenciements».

Ça c’est une idée formidable! Tout le monde sait qu’en France, c’est hyper compliqué de recruter et plus encore de licencier !

• Supprimer un des impôts sur le capital (Clara GAYMARD, femme d'Hervé et présidente de l’Agence française pour les investissements internationaux) .
La suppression des Droits de succession ou de l’impôt sur la fortune ou des impôts sur les plus-values serait de l’avis de cette experte une grande mesure anti-chômage. Avant de faire le bonheur des demandeurs d’emploi, elle ravira celles et ceux qui détiennent le capital. Une belle avancée sociale en perspective !

• Faciliter le recours à l’intérim (Jean-Martin FOLZ, président de PSA Peugeot Citroën).
Mais «sans tomber dans l’excès, c’est-à-dire l’emploi jetable». Trop aimable de le préciser !

• Alléger les charges sociales (Thomas PIKETTY, économiste).
Les supprimer tout bonnement aurait un effet encore plus radical !

• Faire travailler les seniors plus longtemps (Christian BOIRON, PDG des laboratoires Boiron).
Les seniors veulent bien bosser plus longtemps… Mais leurs employeurs ne veulent pas. Allez comprendre !

• Faire baisser l’euro (Guillaume SARKOZY, vice-président du Medef).
Revenir aux anciens francs et à leurs dévaluations successives serait une mesure encore plus profitable à la création d’emplois.

Indemniser seulement les vrais chômeurs (Claude BÉBÉAR, fondateur d’AXA).
«La lutte contre le travail au noir effectué par des chômeurs est aussi une priorité», ajoute-t-il.
Et la lutte contre les patrons qui embauchent ces chômeurs, n’est-ce pas encore plus prioritaire ?

==> Lire toutes ces géniales propositions dans notre "billet d'humeur" intitulé : "Chômage : La classe dirigeante à cours d'idées" (dans la colonne de gauche).
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0 # did 2007-11-29 07:48 On devrait pouvoir délocaliser Claude Bebeart, y en a surement sur la planete qui en ont besoin, nous non!

Dehors!

cdt

did
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0 # Bougnat 2007-12-02 01:01 Cet article va vraiment faire "chaud au coeur" aux salariés de Flextronics et de Sanmina !
Ces entreprises ne vous disent peut-être pas grand chose mais ce sont deux multi-nationales spécialisées dans la sous-traitance de l'électronique. Elles sont malheureusement bien connues des anciens salairés d'Alcatel et de Nortel car elles ont racheté les usines françaises de ces deux équipementiers de télécom voilà quelques années et sont en train de … délocaliser ces productions et fermer ces entreprises.
1 - Sanmina vient d'annoncer la fermeture de son usine de Cherbourg, ancienne usine Alcatel (voir blog : http://sanmina.over-blog.com/) rachtée voilà 4 ans
2 - Flextronics a fermée en 2005 l'usine de Laval, ex-Alcatel en 4 ans, et est en train de fermer l'usine de Châteaudun, ex-Nortel rachetée il y a 2 ans et l'usine de Bordeaux, ex-usine Bull puis Solectron (fermeture annoncée après … 1 semaine du rachat, de plus en plus performant Flextronics !) (voir blogs : http://cfdt-flexlaval.over-blog.com/ - http://www.flexcdun.fr/dotclear/index.php?accueil - http://cfdt-solectron.skyrock.com/ )
"Petit" détail : l'actionnaire principal de ces deux formidables entreprises américaines est … AXA, groupe français dont l'ex-président fondateur est donc Mr Bébéar !!!!!!!!!!!!!!
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0 # superuser 2007-12-02 15:54 En raison d'un euro fort, le groupe aéronautique a décidé de transférer la plupart de ses activités dans des zones dollar ou à bas coût.

Dassault Aviation présentera en janvier un plan de délocalisation pour restaurer la compétitivité du groupe face à la baisse du dollar, déclare son président dans un entretien au quotidien Le Monde publié samedi 1er décembre.

Les activités non stratégiques délocalisées. Charles Edelstenne précise que les chaînes d'assemblage et les activités de haute technologie seront maintenues en France mais "en dehors de cela, tout peut être délocalisé. (…) Nous pouvons transférer certaines fabrications d'éléments de structures. Il en va de même pour certaines tâches dans les bureaux d'études, aujourd'hui entièrement réalisées en France. On peut imaginer installer dans des pays à bas coûts des activités non stratégiques", ajoute-t-il.
Le président du groupe aéronautique précise que "les mesures d'adaptation de la société (…) seront annoncées au personnel dans les premiers jours de janvier" et qu’"il s'agit d'assurer la survie de la société".

La faute à l'euro. Egalement président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), Edelstenne juge plus généralement qu'avec un euro proche de 1,50 dollar "nous ne pouvons supporter un tel écart en produisant et en achetant en zone euro"."La démarche naturelle va être la délocalisation dans des zones dollar ou à bas coût, comme cela a été fait par l'industrie automobile", ajoute-t-il.

(Source : Le Nouvel Obs)
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0 # superuser 2007-12-25 03:46 Notre article du 21 juin 2007 :

L'édition 2007 de «L’économie française» publiée aujourd'hui par l'INSEE consacre tout un chapitre chiffrant les conséquences de la mondialisation sur nos emplois.

Les délocalisations au sens strict (c'est-à-dire le déplacement de son activité vers l'étranger par une entreprise initialement installée en France) ont détruit environ 15.000 emplois par an entre 2000 et 2003, contre 13.000 entre 1995 et 1999.

Bien que le phénomène engendre simultanément plus d'un million de créations et de destructions de postes chaque année et que notre économie a continué de créer en moyenne 200.000 emplois par an dans le secteur concurrentiel sur la dernière décennie, l'INSEE estime qu'en y ajoutant d'autres effets de la concurrence internationale (comme la préférence accordée à des fournisseurs étrangers plutôt que des fournisseurs français, ou celle accordée par les consommateurs à des produits importés), le nombre d'emplois détruits annuellement se situe entre 20.000 et 34.000 sur la période 2000-2004.

Bien sûr, ces destructions se font de plus en plus au profit de pays émergents comme la Chine qui, à elle seule, représente 48% des emplois délocalisés alors qu'elle ne pesait que 30% avant 2000. D'ailleurs, depuis cette date, la part des délocalisations en direction des pays émergents est passée de 37% à 57%.

A l'heure des restrictions tous azimuts visant à combler les déficits de l'assurance maladie et de l'assurance chômage, ces dizaines de milliers d'emplois détruits ont un impact certain sur l’insuffisance des recettes de notre système de protection sociale, d'autant plus que la majorité d'entre eux étaient des emplois pérennes alors que les emplois nouvellement créés sont, eux, majoritairement précaires… Dans un autre chapitre de sa publication, l'INSEE note à juste titre que 20% des salariés sont en instabilité professionnelle, ce qui n'arrange rien.
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