Ces chômeurs, rapporte l'INSEE, ont représenté 40% des créateurs d'entreprises alors que cette proportion n’était que de 34% en 2002. Les trois quarts d'entre eux ont reçu une aide : essentiellement le dispositif ACCRE qui exonère de cotisations sociales pendant un an, et plus rarement la prime Eden ou le PCE (Prêt à la création d'entreprise). Leur motivation première étant d'avoir enfin un emploi, tandis que d'autres créateurs visent l'indépendance ou une augmentation de revenus.
Mais l'INSEE souligne que cette initiative est «plus souvent motivée par nécessité économique que par esprit d'entreprise» - puisque 67% des nouveaux entrepreneurs déclarent avoir monté leur affaire dans le but de s'assurer un emploi, soit 10 points de plus qu'en 2002 - et que les moyens financiers investis pour démarrer restent «très faibles» : un tiers des lancements n'ont mobilisé que 4.000 € de mise de fonds pour l'installation des locaux, l'achat de matériel ou la constitution des stocks.
Autre signe révélateur : sur les 286.000 nouvelles entreprises qui ont vu le jour l'année dernière, 81% ne génèrent pas d'autre emploi que celui de leur créateur. D'ailleurs, l'INSEE note que le nombre de créations d'entreprises sans salarié a progressé de 33% entre 2002 et 2006.
Malheureusement, l'INSEE ne dit rien de plus sur la longévité de ces structures, ni sur le devenir de ceux qui ont échoué.
Bien sûr, Christine Lagarde ne manquera pas de se réjouir publiquement pour déclarer que la création d'entreprise a le vent en poupe dans notre beau pays ! Or, nous ne sommes pas dupes : ce phénomène n'est pas un signe de bonne santé économique et masque une réalité peu reluisante.
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Commentaires
Entre 2002 et 2006, le nombre annuel de créations d'entreprises est passé de 215.000 à 286.000.
En 2006, 51% de ces créateurs étaient des personnes en activité (146.400), 40% des privés d'emploi (113.000) et 9% sans activité professionnelle (26.300 étudiants, retraités, etc…) dont 30% de femmes (soit une progression de 3 points par rapport à 2002) qui se lancent en majorité dans les activités tertiaires (commerce, éducation, santé, action sociale) alors que les hommes privilégient la construction et le commerce.
C'est donc le commerce qui connaît la plus forte proportion de nouveaux entrepreneurs (25,3%) devant la construction (21,4%), les services aux entreprises (19,2%) et les services aux particuliers (15,3%).
En moyenne, un nouvel entrepreneur a 38 ans et demi lors de la création de son entreprise, avec 57% qui ont moins de 40 ans.
Côté formation, 35% des créateurs sont titulaires d'un diplôme supérieur au bac, 17% du bac, 26% d'un CAP brevet de compagnon ou BEP, et 13% n'ont aucun diplôme. Mais l'absence de formation ne présage pas d'un avenir difficile, précise l'INSEE. Répondre | Répondre avec citation |
Etre son propre patron, ça veut dire décider et choisir sa vie … est-ce le cas de tous ces "patrons" qui travaillent en sous-traitance pour quelques gros donneurs d'ordre et ne survivront que le temps d'être "rincés" ?
Patron est un terme ringard qui évoque le " dans le temps" et il va bien, évidemment, au "patronat" français, le plus archaïque d'Europe ( et ce n'est pas moi qui le dit !)
Mais certains salariés et ex-salariés se complaisent aussi dans cette image dépassée.
Alors laissons leur ce terme et passons à autre chose, une vision plus dynamique , ou "travailleur" n'est pas synonyme de "salarié".
Etre entrepreneur de sa propre vie, c'est justement refuser de se soumettre au "patron", c'est aussi éviter d'en devenir un, de "patron" à l'ancienne.
Mais cela n'empêche pas de s'associer à d'autres pour faire un bout de chemin ensemble, quel que soit le statut, avec le respect et la responsabilité qui vont avec.
Ca existe, ça a existé dans le passé, et ce ne sont pas les structures qui marchent le moins bien. En tous cas, elles durent souvent plus longtemps que les autres.
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