L'Etat, qui doit près de 25 millions d'heures supplémentaires et 3,5 millions de journées de RTT bloquées dans des "comptes épargne-temps" à son personnel hospitalier. Un personnel non seulement particulièrement dévoué, mais surtout obligé de travailler plus par manque d'effectifs (car, tout additionné, cette orgie de labeur gracieux correspond à quelque 32.000 emplois équivalent temps plein). De ce fait, bien qu'il soit épuisé, il est maintenu dans l'impossibilité de récupérer ses heures ou ses repos compensateurs, ce qui n'encourage pas non plus les vocations. Une honte !
Même constat dans la police où l'Etat doit quelque 5 millions d'heures supplémentaires ainsi qu'un stock de 12 millions de journées de RTT à ses forces de l'ordre ! Pire : afin de «réviser le temps de travail» de son personnel pour colmater les brêches, cet employeur escroc souhaite faire passer ses 12.000 officiers au statut cadre, ce qui signifie que pour 15 € de plus par mois, ils n'auront désormais aucune limite horaire. L'arnaque !
En clair : pour ces salariés de l'Etat, c'est du «travailler plus pour gagner moins», quand ce n'est pas tout simplement bosser à l'œil ! On est à la limite de l'illégalité.
Dans le privé, il y a belle lurette qu'un patron pareil serait puni par la Justice et sommé de rendre ce qu'il doit à ses employés lésés.
Mais l'Etat, parce que c'est l'Etat, lui, ne risque rien. Et se comporte comme le pire des patrons voyous (auxquels, d'ailleurs, Nicolas Sarkozy prétendait faire la chasse mais en réalité, il préfère faire la chasse aux chômeurs et aux RMIstes). Pour le personnel hospitalier, actuellement en «grève symbolique», c'est le mépris et le rapport de force qu'on leur réserve en guise de remerciement. Face à la surdité gouvernementale, ils vont être obligés de déroger à leurs principes en durcissant leur mouvement : du jamais vu.
A tous ces braves fonctionnaires qu'on adore traiter de «privilégiés», l'Etat martèle que «les caisses sont vides» et qu'il est «en faillite». Patrick Pelloux, le président de l'Association des médecins urgentistes de France, est aujourd'hui persuadé que jamais ils ne verront la couleur de ce qu'on leur doit. Pas à cause des 35 heures, non (les 35 heures ont bon dos et ont, au contraire, permis cette malversation à grande échelle) : à cause d'un employeur indélicat qui a contourné les règles et tiré sur la ficelle tant qu'il a pu en dilapidant son argent… l'argent public.
Car, aussitôt élu, le premier geste de Nicolas Sarkozy a été de consacrer 15 milliards d'euros à un «paquet fiscal» qui ira droit dans les poches des plus aisés (et dont on sait qu'ils vont nourrir leur épargne plutôt que leur consommation), alors qu'il suffirait de 2 ou 3 petits milliards pour rembourser la totalité de ce qu'il doit à ses policiers et à son personnel hospitalier. Plus voyou tu meurs. Et quand, l'été dernier, le secrétaire d'Etat à la Fonction publique André Santini lançait en guise de boutade que «l'Etat est un mauvais employeur», il ne croyait pas si bien dire !!!
SH
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Commentaires
Fonction publique :
2006 => 9.500 postes supprimés
2007 =>15.000 postes supprimés
2008 => l'objectif fixé est de 35.000 suppressions d'emplois
C'est du plan social à grande échelle !!! Répondre | Répondre avec citation |
Avec sa logique purement comptable et de courte vue, l'Etat se comporte comme le pire des employeurs du privé. Répondre | Répondre avec citation |
Un «chantier immense pour 2008». Voilà comment Nicolas Sarkozy a présenté ce vendredi matin à Lille la réforme de la Fonction publique à laquelle il veut s’atteler. Décentralisée à Lille, la cérémonie des vœux aux «corps constitués» lui a permis de détailler ce projet de réforme.
Après avoir rendu hommage au général de Gaulle dans la ville qui l’a vu naître, le chef de l’Etat a reconnu que les fonctionnaires n’étaient pas assez payés. «La France est le pays où le malaise de la fonction publique est le plus grand». Ni une ni deux, le président a ainsi annoncé que leurs salaires augmenteraient «au minimum au même rythme que l’inflation», baptisant cette mesure de «garantie de pouvoir d’achat».
Moins d’effectifs mais mieux payés. La carotte dans une main, le bâton dans l’autre, Nicolas Sarkozy a enchaîné sur la question des effectifs. «Cela ne doit pas être une question taboue», a-t-il lancé dans la salle d’honneur de préfecture de Région Nord-Pas-de-Calais. «J’assume pleinement l’objectif que les fonctionnaires soient moins nombreux et mieux payés.»
Attitude de l'Etat honteuse et inacceptable. Pour cela, il compte notamment sur les heures supplémentaires . Se tournant vers François Fillon et la brochette de ministres qui l’accompagnaien t, le chef de l’Etat les a exhortés à trouver des solutions. «Je trouve honteuse et inacceptable l’attitude de l’Etat qui ne veut pas payer les heures supplémentaires . Dans la fonction publique hospitalière, l’Etat s’est considéré de façon déloyale.» Au premier rang Martine Aubry, maire de Lille et présidente du conseil d’administratio n du CHR de Lille, a dû apprécier. Cela fait plusieurs mois qu’elle réclame des comptes au gouvernement à ce sujet.
Les jeunes et les femmes. Après le salaire, après les effectifs, quoi de mieux que la question des concours pour boucler un discours d’une quarantaine de minutes. Conspuant la «lourdeur» de la hiérarchie qui prévaut chez les fonctionnaires, Nicolas Sarkozy a souhaité que l’on mette en place des règles de nomination réellement transparentes. Soit «un appel public à candidature, au moins un mois à l’avance et avec l’obligation de présenter autant de candidatures féminines qui masculines.» Car, d’après lui, c’est la politique de promotion à l’ancienneté qui a généré un appauvrissement du vivier de fonctionnaires. «Combien sont-ils dans la génération de trentenaires et de quadragénaires à penser que l’Etat n’a plus rien à leur offrir ?» «On a laissé partir les plus jeunes, les plus doués, les plus motivés».
Dans le même ordre d’idée, il a lancé l’idée que l’on ouvre pour chaque fonctionnaire un «capital» lui permettant de se reconvertir, au moment voulu, dans une carrière privée.
(Source : 20 Minutes) Répondre | Répondre avec citation |
Le mouvement, qui a débuté à Noël sous une forme symbolique, "sera durci le 17 (…) aux urgences. Les accidentés seront pris en charge. Ceux qui viennent avec un problème chronique seront dirigés vers une consultation de médecine de ville", a déclaré le président de l'Association des médecins urgentistes de France à l'issue d'une assemblée générale à Paris.
Cette réunion rassemblait les délégués des syndicats AMUF, SAMU de France, SNPHAR, SMARNU qui ont voté "à l'unanimité" en faveur d'un durcissement du mouvement, a-t-il dit. "On continue mordicus", a ajouté M. Pelloux, précisant que les syndicats "se rendront à l'invitation de la ministre de la Santé" Roselyne Bachelot pour une réunion avec son directeur de cabinet lundi 14 janvier. Les thèmes abordés seront "les revendications actuelles des urgentistes, des anesthésistes-réanimateurs et des SAMU, les difficultés du métier et le projet de création d'un conseil national de l'urgence et de la permanence des soins".
Le conflit aux urgences hospitalières porte sur les 23 millions d'heures supplémentaires impayées et les 3,5 millions de jours de congés accumulés dans des comptes épargne temps par l'ensemble des salariés de l'hôpital, faute d'effectifs suffisants. Jusqu'à présent, le cabinet de la ministre a reçu jeudi les quatre syndicats représentatifs de praticiens hospitaliers - CPH, CMH, INPH et Snam-HP - sur le thème du compte épargne temps (CET) dans le cadre de la concertation lancée par Mme Bachelot le 7 janvier. Au cours de la prochaine réunion prévue le 15 janvier, des "propositions chiffrées et organisationnel les" sur le CET seront "proposées par le ministère et discutées avec les intersyndicats", selon le communiqué.
"Cela nous a énervé de ne pas avoir été invités es qualités par la ministre la Santé Roselyne Bachelot lundi", avec les quatre intersyndicats hospitaliers, avait déclaré mardi le président du SNPHAR (anesthésistes-réanimateurs) le Dr Michel Dru, de l'hôpital Henri Mondor de Créteil (Val-de-Marne). Selon lui, une journée de grève de soins non urgents signifie, pour les anesthésistes, "déprogrammer" les opérations qui peuvent attendre et "faire un service minimum".
(Source : 20 Minutes) Répondre | Répondre avec citation |
www.marianne2.fr/RTT-a-l-hopital-Xavier-Bertrand-sait-choisir-ses-interlocuteurs_a214865.html Répondre | Répondre avec citation |