
Quand, à Noël, l'AMUF et le SAMU de France ont entamé leur «grève symbolique», rejoints ensuite par les anesthésistes-réanimateurs, initiant ainsi le conflit qui donne aujourd'hui du fil à retordre à Roselyne Bachelot, il a précisé qu'il était opposé à toute "prise d'otage" et que les soins aux patients seraient assurés (avec le bon Dr Pelloux, ce n'est pas comme à la SNCF, à Air-France ou à la RATP : même si on gagne 4.000 € par mois, on fait grève de manière responsable).
Bien évidemment, les propositions de la ministre de la Santé se sont avérées insuffisantes. Pire : l'AMUF et le SAMU sont exclus des «concertations» qu'elle tient actuellement avec les «quatre syndicats représentatifs» des médecins hospitaliers qui ne se sont même pas associés au mouvement ! Indigné, Patrick Pelloux explique cette mise à l'écart par de «vieilles pratiques anciennes» et passe à l'étape supérieure, brandissant la menace d’«un grand mouvement hôpital mort» pour le 24 janvier si le gouvernement ne négocie pas d'ici là. Il ose même dire à Rue89 que ces «rencontres de salon» équivalent au fait d’inviter des boulangers ou des artisans charcutiers pour négocier en cas de conflit… dans les transports !
Ecoutez-le sur France 5 dans l'émission "C à dire" d'hier. Lui qui souhaitait respecter les patients et la procédure, après deux semaines d'actions qui n'aboutissent pas, il est bien obligé d'admettre que Mme Bachelot applique, à l'instar de ses homologues, la stratégie du pourrissement. Lui qui critiquait à demi-mots le radicalisme des cheminots cégétistes, le voici qui admet que, face à l'hypocrisie et au radicalisme gouvernemental, le bras de fer est inévitable ! Merci, Monsieur Pelloux, de reconnaître enfin que ce ne sont pas les salariés grévistes qui prennent les gens en otage mais ce gouvernement, et de le dire aux Français qui s'imaginent que les syndicalistes sont des fumistes qui prennent plaisir à organiser des mouvements sociaux dans l'unique but de pénaliser les usagers. Votre déception, que nous partageons, remet les pendules à l'heure : celle de la mise à mort du dialogue et de la justice sociale dans notre pays.
Articles les plus récents :
- 09/01/2008 17:36 - Trois ans de Smic sur les doigts
- 09/01/2008 16:10 - L'Etat, patron voyou numéro un !
- 09/01/2008 03:30 - Une reconversion réussie
- 08/01/2008 16:54 - La remise à plat de l'assurance chômage est renvoyée à fin 2008
- 08/01/2008 13:55 - Nouvelles sanctions contre les chômeurs : l'envers du projet
Articles les plus anciens :
- 05/01/2008 19:04 - Il y a 4,5 millions d'inscrits à l'ANPE
- 05/01/2008 16:49 - Que cache le mensonge des 500.000 emplois non pourvus ?
- 04/01/2008 12:42 - Minima sociaux en baisse, API en hausse
- 04/01/2008 10:48 - Pékin se débarrasse de ses mendiants
- 03/01/2008 16:19 - Pour 2008, le gouvernement affûte sa stratégie anti-chômeurs
Commentaires
"Depuis des années, les médecins hospitaliers assurent des missions du service public parce qu'ils l'ont choisi. De jour comme de nuit, dimanches et jours fériés, 24 heures sur 24, toute leur vie, ils assurent une présence continue pour garantir la sécurité de leurs concitoyens : c'est la permanence des soins. Mais ces métiers pénibles n'attirent plus les jeunes médecins", rappellent les syndicats à l'origine de la grève dans leur lettre.
"Depuis la mise en œuvre de l'aménagement et la réduction du temps de travail, les médecins hospitaliers ont travaillé plus pour maintenir l'offre de soins aux usagers. On leur a demandé d'ouvrir un compte épargne temps pour y déposer tout leur temps supplémentaire. Trois millions de jours ont ainsi été épargnés en confiance", précisent les syndicats.
L'Association des médecins urgentistes de France (AMUF), le SAMU de France ainsi que deux syndicats d'anesthésistes-réanimateurs (SNARMU et SNPHAR) regroupés au sein de la Fédération de la permanence des soins hospitalière (FPSH), expliquent qu'ils n'ont pas été reçus par la ministre de la Santé Roselyne Bachelot lundi, lors de la réunion de concertation sur les heures supplémentaires à l'hôpital.
Pour la FPSH, "il est dangereux pour notre système sanitaire que la permanence des soins hospitalière soit méprisée. (…) Il est dangereux que les médecins auxquels les patients font confiance, soient méprisés par les pouvoirs publics lorsqu'ils sont en grève. Il n'est pas normal que le seul moyen pour se faire entendre doive être la grève dure. Mais l'attitude de la ministre de la Santé va nous y contraindre", préviennent les quatre organisations syndicales, assurant que "les Français soutiendront un conflit dur qui devrait pourtant être évité".
Lundi, Roselyne Bachelot a annoncé disposer de près de 700 millions d'euros pour payer une partie des 23 millions d'heures supplémentaires accumulées depuis la mise en place des 35 heures à l'hôpital public. La FPSH estime notamment ce montant insuffisant, doute de la réalité de ce financement, et juge qu'il ne règle rien pour l'avenir.
(Source : Le Nouvel Obs) Répondre | Répondre avec citation |
Il a déclaré que le personnel hospitalier, avec toutes ces heures supplémentaires non payées et ces RTT épargnées à perte, s'est fait baiser (il a dit, texto : "On est de la baise !").
Puisque "les caisses sont vides", jamais ils ne verront la couleur de ce qu'on leur doit. Pas à cause des 35 heures, non : à cause d'un employeur indélicat qui a tiré sur la ficelle tant qu'il a pu, et cet employeur, c'est l'Etat !!!
Imaginez qu'un patron du privé ose ce que l'Etat est en train de leur faire : il serait aussitôt épinglé par la justice ! Mais l'Etat, parce que c'est l'Etat, lui, ne risque rien. Et s'est comporté comme le pire des patrons voyous auxquels Nicolas Sarkozy prétendait faire la chasse (en réalité, il fait la chasse aux chômeurs). Répondre | Répondre avec citation |
C'est tellement vrai ce que tu dis que je vais me permettre d'en faire un article à part.
Bien@toi Répondre | Répondre avec citation |