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Ce décès vient hélas allonger la liste noire des suicides au travail depuis quelques années.
Invitée ce matin sur RMC et BFM-TV, voici la réaction de la présidente du Medef sur ce sujet : «Ce n'est pas facile à dire, mais même si ça [le suicide] se passe sur le lieu de travail, ce n'est pas toujours lié à des facteurs liés au travail. (...) Néanmoins, je considère que dans notre pays les relations dans le travail se sont hypertendues ces 15 dernières années», a admis Laurence Parisot, poursuivant : «Je pense que c'est très lié au climat général qu'il y a dans notre pays parce que tout est plus dur. C'est plus dur pour l'entreprise de dégager des marges. Je vous rappelle que les entreprises françaises ont en moyenne 10 points de marge de moins que les entreprises allemandes. Tout est plus dur.» Nous compatissons sincèrement à sa patronale affliction.
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Le dimanche 13 janvier 2008, un gardien de la paix mettait fin à ses jours dans les locaux du commissariat central de Tour. Un geste lourd de sens, et ce quelques semaines après que l’un des ses collègues soit découvert en hypothermie dans la forêt de Chinon, au lendemain d’une tentative de suicide ratée. Un autre policier de la même région s’était lui aussi tué quelques mois plus tôt avec son arme de service.
Une série noire en Touraine mais aussi à Orléans, Paris… Depuis le 1er janvier, 9 policiers se sont suicidés en France contre 5 à la même époque en 2007. Au moins une dizaine d’autres - agents administratifs, commandants, gardiens de la paix ou brigadiers… - auraient tenté de se donner la mort.
Pourtant les chiffres de janvier 2008 ne sont pas, de prime abord, plus alarmants que ceux du premier mois de l’année précédente puisque, selon les statistiques officielles, 8 policiers s’étaient suicidés en janvier 2007. Mais ils suscitent l’inquiétude des syndicats et relance la question du malaise dans cette profession et des raisons de ces passages à l’acte. Pression hiérarchique, problèmes personnels ? Le débat est lancé et les points de vue divergent entre les syndicats.
"Ces chiffres ne sont pas supérieurs à la moyenne nationale", relativise l’UNSA-Police dans un communiqué, tout en s’interrogant "sur l’augmentation de la pression hiérarchique liée à l’instauration de quotas d’interpellatio ns ou de contraventions". Du côté de Synergie Officiers, deuxième syndicat d’officiers de police, les propos sont plus nuancé. "La faute à la hiérarchie ? La faute à des problèmes personnels ? Tout est étroitement imbriqué quand on fait ce métier émotionnellemen t très difficile".
Des arguments que ne partage pas Jean-Claude Delage, du syndicat Alliance Police, pour qui ces suicides ne sont pas liés au métier, considérant toutefois "qu’une réflexion de la hiérarchie soit la goutte d’eau qui fasse déborder le vase, ça c’est de l’ordre du possible". Ce qui est certain, en revanche, pour lui aussi est qu’il faut être psychologiqueme nt fort. "Il faudrait mieux accès dans le recrutement sur les difficultés bien particulières de notre métier, comme l’éloignement de la famille. Les aider à être forts, ce serait aussi leur donner un salaire et des conditions de vie acceptables. Un jeune policier gagne le SMIC à 200 € près".
Parallèlement, de graves dérapages de trois policiers, jusque-là bien notés, dans la nuit du 1er au 2 février, dans un pub d’Amiens, ont entraîné leurs mises en examen pour "provocation à la haine raciale". Des comportements qui entachent une nouvelle fois l’image des fonctionnaires de police, posent un problème concernant la déontologie de certains de ces membres et interrogent sur la teneur des "enquêtes de moralité" réalisées au moment du recrutement.
Emission diffusée sur internet => France 5 - C dans l'air Répondre | Répondre avec citation |