Une fois de plus, Marx avait raison : plus que jamais, le capitalisme privatise ses profits et socialise ses risques (mais surtout pas l'inverse !). Ainsi Northern Rock, banque spécialisée dans les prêts immobiliers et qui avait connu une ascension fulgurante depuis son entrée en Bourse en 1997, se hissant parmi les 10 premiers établissements bancaires du Royaume-Uni, a frôlé la ruine en septembre 2007 dans le sillage de la crise des "subprimes" importée des Etats-Unis. On se souvient encore des longues files d'attente de clients paniqués, soucieux de récupérer leur argent aux guichets de ses agences britanniques et irlandaises… un peu comme en 1929.
Placée depuis le 13 septembre dernier sous la protection de la Banque d'Angleterre, Northern Rock lui a déjà emprunté la somme colossale de 26 milliards de livres, soit 35 milliards d'euros. En la nationalisant, même à titre "temporaire", Northern Rock va se refaire une santé sur le dos de l'Etat britannique qui, pour l'assainir, épongera les pertes des spéculateurs, sacrifiant au passage la moitié de ses 6.000 emplois, avant de la re-privatiser.
Comme quoi, pour servir l'intérêt général et réguler le marché, les libéraux estiment toujours qu'il y a «trop d'Etat» mais quand les dégâts du libéralisme nécessitent une bouée de sauvetage, heureusement que l'Etat est là, isn't it ? Yes, it is.
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