Malheureusement (et c'est logique vu le contexte), le nombre d'emplois créés ou maintenus par ce biais a reculé de 13,7% pour s'élever à 34.517, contre 39.998 en 2006. La taille des projets d'investissement s'est également réduite à 55 emplois en moyenne contre 60 l'année précédente, et leur nombre est passé de 665 à 624. Le secteur manufacturier (en baisse à 60,5% contre 63,5%) et le secteur des services (en hausse 39,5% contre 36,7%) sont les principaux bénéficiaires.
Selon Philippe Favre, le directeur général de l'Agence française pour les investissements internationaux (AFII), cette baisse, qui intervient après une année 2006 record, s'explique en partie par la diminution des projets en provenance des États-Unis, qui est notre premier investisseur (5.768 emplois créés ou maintenus contre 9.511 en 2006) : «Les entreprises américaines, ayant anticipé le risque de ralentissement économique actuellement en cours outre-Atlantique, ont révisé leurs stratégies de développement», explique-t-il. C'est donc la Suède, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas qui ont contribué à hauteur de 45% aux créations d'emplois d'origine étrangère dans l'Hexagone en 2007. Et les projets d'origine asiatique ont progressé de 13,5%.
Si la France reste troisième malgré tout, on imagine que la déception est équivalente chez les autres "champions" : Grande-Bretagne, Etats-Unis ou Chine.
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Bercy annonce que les «investissement s directs étrangers» en France ont permis une «création d’emplois record en 2006».
Rappel des faits. Alors que des grands plans de restructuration s industrielles sont mis en œuvre (Airbus, Alcatel-Lucent…), le gouvernement tente de donner le change en mettant en avant les emplois créés par les flux de capitaux étrangers. Le groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK), qui va investir 500 millions d’euros et créer 600 emplois d’ici à 2011 dans la région de Valenciennes (Nord) pour y fabriquer des vaccins, est systématiquemen t mis en avant pour vanter l’«attractivité du site France». Mais le même groupe GSK recherche actuellement un repreneur pour son site d’Hérouville (Calvados), qui emploie 187 salariés.
Combien d’emplois sont-ils créés ? Christine Lagarde, ministre déléguée au Commerce extérieur, et Philippe Favre, président de l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII), présentaient mercredi «le bilan des investissements internationaux créateurs d’emplois» pour 2006. L’année dernière, 58,4 milliards d’euros de flux de capitaux étrangers ont été investis en France. L’Hexagone est la 3e destination mondiale. Selon l’AFII, qui dépend de Bercy, à ces 58 milliards ont correspondu 665 projets d’investissemen ts étrangers en France en 2006, contre 650 en 2005. Ces projets se sont traduits par l’annonce de 39.998 futures créations ou maintiens d’emplois contre 30.146 un an plus tôt, «un niveau jamais vu depuis 1993, date de la création de ces statistiques», a indiqué Christine Lagarde. Elle a qualifié ces chiffres d’«excellents résultats». La ministre déléguée au Commerce extérieur a précisé que «pour la quatrième année consécutive, le nombre d’emplois créés ou maintenus augmente, atteignant un niveau record de 39.998, soit une progression de 32,7% par rapport à 2005 (30.146)». «C’est un bon cru», a-t-elle ajouté devant la presse.
Toutefois, parmi les 40.000 emplois annoncés, Bercy est incapable de dire quelle est la proportion d’emplois réellement créés par rapport à ceux qui sont simplement maintenus. Le chiffre de 40.000 ne correspond donc pas à des créations nettes.
Quelle est l’efficacité de ces capitaux ? Qualifiée de «record», la création d’emplois en France induite par des flux de capitaux étrangers en 2006 est-elle si importante que ce que Bercy veut bien en dire ? Deux remarques s’imposent. La première concerne les montants en question. Qualifier de «record» ou d’«excellent résultat» un nombre aléatoire de 40.000 emplois créés sur une année à partir d’un montant de 58 milliards d’euros relève de la gageure. En effet, le coût par emploi créé ou maintenu équivaut alors à 1,5 million d’euros, ce qui est énorme. Les estimations les plus courantes concernant le coût d’un emploi créé à partir du mécanisme d’exonération de cotisations sociales sont d’environ 110.000 €. En 1995, un mécanisme européen basé sur la baisse des «charges financières» avait permis de créer des emplois stables pour un coût de 1.700 € par emploi.
La deuxième remarque concerne le flou de ces annonces. Au-delà de l’incapacité de Bercy à faire la distinction entre création nette d’emplois ou seulement maintien de l’existant, le chiffre de 40.000 ne concerne pas des emplois réellement créés mais des projets de créations annoncés en 2006, et donc aléatoires.
À quoi bon être attractif ? Pour valoriser son bilan économique, fiscal et social, le gouvernement tente de démontrer qu’il fait de la France une destination très attractive pour les capitaux étrangers. «Le gouvernement est engagé dans une politique active visant à valoriser davantage ces atouts. De nombreuses réformes fiscales, juridiques et administratives ont été mises en oeuvre au cours des années récentes afin d’améliorer l’environnement des affaires», s’est plu à déclarer Christine Lagarde. Toutefois, malgré le peu d’efficacité de ces capitaux pour la création d’emplois (seulement 40.000 emplois aléatoires, créés ou maintenus pour un montant de 58 milliards d’euros), la représentante du gouvernement agite le spectre de la «fuite des capitaux» pour polémiquer. «À l’étranger, le retour de la gauche serait synonyme de généralisation des 35 heures. Une catastrophe en termes d’image», a-t-elle déclaré…
(Source : L'Humanité) Répondre | Répondre avec citation |
«Quand on rapporte ces chiffres aux créations d'emplois permises par l'investissement direct étranger, l'on voit que la France demeure bénéficiaire du processus de globalisation», a-t-il souligné en rappelant que les 20.000 entreprises étrangères présentes en France réalisent 13% à 14% du Produit intérieur brut, un tiers des exportations et de la production industrielle.
(Source : La Tribune) Répondre | Répondre avec citation |
Plus de 100 milliards d'euros sont venus des quatre coins de la planète l'an dernier pour s'investir dans des projets nouveaux ou existants. Preuve s'il en était besoin que les débats sans fin sur le déclin de notre pays ne semblent ni intéresser, ni impressionner et encore moins influer sur les choix des investisseurs étrangers.
Les atouts français (main-d'œuvre qualifiée, solides infrastructures , qualité de vie, situation géographique) ne changent pas fondamentalemen t d'une année sur l'autre. Et les raisons de désamour (fiscalité lourde, environnement légal et réglementaire mouvant, coût du travail) non plus. Même si chaque gouvernement - l'actuel ne fait pas exception - met un point d'honneur à promouvoir l'attractivité du territoire national.
Du coup, les investisseurs sont en terrain connu au moment de prendre leur décision. On peut même considérer comme remarquable que, dans une année aussi troublée que 2007, la France ait maintenu sa position de troisième terre d'accueil pour les investissements avec un record en volume et malgré une légère érosion du nombre de projets financés. Tout aussi remarquable est l'apparition, aux côtés des habitués du site France que sont traditionnellem ent les Américains et les Européens, d'investisseurs venant d'horizons nouveaux. Dans son bilan annuel, l'Agence française pour les investissements internationaux relève ainsi la présence grandissante d'investisseurs asiatiques comptables l'an passé de plus de 13% de l'ensemble des emplois créés ou préservés grâce à des capitaux étrangers. Un phénomène qui est probablement appelé à prendre de l'ampleur dans les années à venir en raison de la montée en puissance des économies dynamiques et de la propension croissante de leurs entreprises à s'aventurer hors de leurs marchés nationaux. Pour un vignoble bordelais racheté par des capitaux chinois à grand renfort de publicité médiatique, combien de discrètes PME ont suivi le même chemin en 2007 ?
Pascal Aubert pour La Tribune Répondre | Répondre avec citation |