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Allemagne : ces élites qui font craquer le système

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Un énorme scandale de fraude fiscale massive secoue l'Allemagne, déjà entâchée par plusieurs grosses affaires de corruption - Volkwagen, Siemens… - qui ont ébranlé la confiance dans les élites. Force est d'avouer qu'une fois de plus, ce ne sont pas ces profiteurs de chômeurs ou de pauvres qui en sont à l'origine et que l'injustice sociale devient criante.

«Les élites sont devenues cupides et ont perdu toute décence», a déploré lundi le ministre social-démocrate des Finances, Peer Steinbrück. En première ligne, de respectables chefs et cadres supérieurs d'entreprises [1]. Egalement des sportifs, des artistes et des personnalités du monde audiovisuel. En tout, un millier de personnes à très hauts revenus, soupçonnées d'avoir cherché à échapper au fisc via des fondations établies au Lichtenstein. Le montant total de la fraude pourrait atteindre 4 milliards d'euros… pour l'instant. Quelque 900 mandats de perquisitions ont été délivrés et 125 procédures d'enquête ouvertes.

«Les dirigeants doivent prendre conscience de leur fonction de modèle pour la société. Faute de quoi notre économie sociale de marché ne sera plus crédible», a déclaré le ministre de l'Economie chrétien-social, Michael Glos. La chancelière Angela Merkel, dénonçant un scandale «au-delà de l'imaginable», a dit espérer «une harmonisation de la transparence financière au sein de l'UE». Des paroles en l'air puisque le "mini-traité" de Lisbonne, que nos gouvernants vont continuer à entériner sur le dos des peuples, ne prévoit aucune harmonisation de la fiscalité ou de la protection sociale en Europe. Harmonisation pourtant réclamée depuis longtemps par les «nonistes» mais que les libéraux, de gauche ou de droite, n'ont jamais voulu entendre...

Si l'Europe et le libéralisme perdent de leur crédibilité, si le climat social continue de se dégrader, si les grands partis traditionnels redoutent que l'affaire ne renforce les petits partis contestataires sur le thème du «tous pourris» et ne mette en danger la démocratie, c'est bien la surdité et l'aveuglement de nos élites politiques qui en sont essentiellement responsables.

[1] A noter que, l'an dernier, les salaires des patrons allemands ont progressé de 17,5% : il est clair que l'embellie économique ne profite pas à tout le monde !

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Mis à jour ( Lundi, 18 Février 2008 18:39 )  

Commentaires 

 
0 # superuser 2008-02-20 10:39 La pauvreté est devenue le lot quotidien de près de 7 millions d'Allemands.

Il y a cinq ans, Peter Hartz, directeur du personnel de Volkswagen et ami de longue date de Gerhard Schröder, présentait en grande pompe au chancelier d'alors une batterie de réformes sociales d'inspiration libérale qui devaient "diviser le chômage par deux". L'Allemagne comptait alors plus de 4 millions de chômeurs, et le chancelier jouait sa survie politique. Depuis, l'un et l'autre ont disparu de la vie publique, le premier emporté par un rocambolesque scandale de corruption, le second désavoué par les électeurs et la base du Parti social-démocrate (SPD) qui n'aura approuvé que du bout des lèvres ces réformes, les plus profondes de l'Etat-providence allemand d'après-guerre.

Aujourd'hui, le chômage a considérablement baissé grâce à une conjoncture internationale favorable et aux exportations records du made in Germany. Mais la pauvreté est devenue le quotidien de millions d'Allemands. Et les lois "Hartz" sont montrées du doigt. La plus controversée, Hartz IV, sur la refonte des allocations chômage en fonction de critères parfois très personnels, est accusée d'avoir institutionnali sé la pauvreté. "Hartz est synonyme d'un grand désarroi social", tonne Annelie Buntenbach, vice-présidente de la puissante confédération syndicale DGB.

Le 16 août 2002, en acceptant de mettre en œuvre le projet, Gerhard Schröder s'engageait sur une voie qui allait le rendre vite impopulaire, dans un pays très syndiqué où l'emploi est traditionnellem ent stable, réglementé et cher. Introduites en quatre vagues successives, les réformes de Peter Hartz, artisan de la flexibilité chez Volkswagen, brisent les tabous de la gauche : réduction du coût du travail et des allocations, incitation à accepter un emploi en dessous de ses qualifications sous peine de sanction, dérégulation, encouragement de l'individualisme économique… L'autre aspect porte sur une réorganisation de l'administration fédérale de gestion du chômage vers plus de compétitivité.

Compter chaque centime

Certaines mesures ont vite périclité, comme les "agences de service personnel", censées mieux vendre les chômeurs directement auprès des entreprises, ou les "jobs à 1 €" de l'heure, bien en deçà des conventions collectives. Phénomène de mode, la "Ich-AG", sorte de "société par actions à moi tout seul", connut son heure de gloire : un bénéficiaire recevait une indemnité régulière pour mener à bien un projet professionnel individuel. Mais elle aussi a été abandonnée, en raison de la difficulté à évaluer le sérieux des demandes. Restent les 7 millions de "mini-jobs" peu qualifiés, rémunérés à 400 € maximum, dont la part de cotisation patronale est réduite et forfaitaire, et qui n'offrent pas de garantie d'emploi à long terme.

La mesure la plus emblématique reste Hartz IV, plus que jamais d'actualité au moment où des ménages en sont réduits à compter chaque centime pour pouvoir payer le lait, le beurre et le fromage, dont les prix viennent d'augmenter. Elle réduit à 12 mois (contre 32 auparavant) la période de versement des allocations chômage. Au-delà, le chômeur dit de longue durée reçoit une indemnité de 350 € environ, s'il vit seul. Hartz VI a fait descendre des centaines de milliers de gens dans les rues, qui protestaient notamment contre le fait qu'un bénéficiaire puisse être appelé à prendre un logement plus petit en fonction de ses revenus. En avril, 7,4 millions de personnes bénéficiaient de ces allocations.

Résumant l'avis général, le social-démocrate Wolfgang Clement, le ministre du travail ayant endossé ces réformes, juge à l'occasion de leur 5ème anniversaire qu'elles ont "changé les mentalités en Allemagne. On vit aujourd'hui beaucoup moins dans l'idée que l'Etat peut tout financer".

(Source : Le Monde du 18/08/07)
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0 # Maxerem 2008-02-20 15:37 Le système fiscal allemand est un modèle de technocratie, obscur, inquisiteur et assez injuste, pire que le système français, ce n'est pas peu dire.

Mais quand on est un privilégié de la société, quand on est un million de fois plus riche que les plus pauvres, quand on profite de tout au maximum, santé, logement, loisir, alimentation,lu xe, là ou des millions souffrent parfois de ne pas avoir l'essentiel, et qu'on triche parce que ce n'est pas assez, parce qu'il en faut toujours plus,
alors on est … vraiment minable

Ce qui est remarquable, c'est que le système: capitaliste, socialiste, communiste,fasc iste… etc n'est pas vraiment la cause de ces maux: Ce sont ceux qui profitent le plus qui trichent et se justifient en accusant le système d' être mauvais…

Que faire alors ? La transparence peut-être, Internet peut aider, que tout se sache, ceux qui n'ont rien n'ont pas grand chose à cacher, et les autres se doivent d'être irréprochables…
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0 # superuser 2008-02-26 20:38 Scandale de fraude fiscale via le Liechtenstein : quelques centaines de personnes concernées en France

L'affaire de la fraude fiscale via le Liechtenstein s'internationalis e et touche désormais une dizaine de pays. En France, selon nos informations, ce dossier est directement géré par le cabinet du ministre du Budget, Eric Woerth. Lequel vient d'indiquer que la France dispose d'une «liste de quelques centaines de noms» de personnes concernées par l'affaire. «Nous l'avons depuis le début de l'année, nous l'expertisons», a-t-il ajouté.«Tout cela doit être regardé très sérieusement et nous lancerons les contrôles».

Aux Etats-Unis, le fisc vient ainsi d'ouvrir des enquêtes sur «plus de cent contribuables» impliqués dans ce scandale. Quant aux autorités italiennes, elles précisent qu'il y a un «nombre considérable» d'Italiens sur la liste que Rome a reçue concernant l'enquête.

La justice allemande a annoncé également avoir pris dans ses filets plus de 160 personnes. Le procureur du parquet de Bochum Hans-Ulrich Krück, qui chapeaute l'enquête allemande, a indiqué mardi lors d'un point de presse que les services fiscaux ont déjà récupéré quelque 27,8 millions d'euros auprès de 91 fraudeurs qui ont reconnu les faits et de 72 personnes qui se sont elles-mêmes dénoncées dans l'espoir d'échapper à des poursuites criminelles. «La somme récupérée croît chaque jour», a affirmé le procureur qui a confié que rien que pour l'Etat de Rhénanie-Westphalie, l'enquête était menée par huit procureurs et 139 enquêteurs fiscaux.

Une deuxième banque impliquée

Au départ, l'enquête visait des personnes soupçonnées d'avoir secrètement placé environ 200 millions d'euros auprès de la banque LGT au Liechtenstein, ainsi que des employés de trois banques allemandes soupçonnés de les avoir conseillés en ce sens. Mais les investigations se sont maintenant étendues à une deuxième banque à l'étranger. Le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung croit savoir qu'il s'agit d'une filiale du groupe bancaire suisse Vontobel, au Liechtenstein.

A Zurich, Vontobel, spécialisée dans la gestion de fortune, a démenti mardi que des données confidentielles concernant ses clients au Liechtenstein aient été volées ou communiquées de manière frauduleuse.

La Grande-Bretagne, l'Italie, la France, l'Australie…

Le directeur du Trésor public suédois Mats Sjöstrand a affirmé pour sa part mardi que son pays «fait partie d'un groupe de neuf pays de l'OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques) qui, ensemble, ont reçu et étudient des informations sur des comptes au Liechtenstein». Ce groupe comprend la Grande-Bretagne, la France, l'Italie, l'Espagne, le Canada, les Etats-Unis, l'Australie (qui enquête sur une vingtaine de cas) et la Nouvelle Zélande.

Un porte-parole du ministère allemand des Finances avait indiqué lundi que Berlin allait partager ses informations — pour lesquelles les services secrets allemands ont versé plus de 4 millions d'euros — en vertu d'accords de coopération avec les administrations fiscales d'autres pays.

La banque LGT Group avait affirmé pour sa part lundi que des données volées en 2002 par l'un de ses employés avaient non seulement été transmises aux autorités allemandes, mais aussi «apparemment à d'autres autorités».

Une méthode contestée

Le ministre danois des Impôts fait partie des rares responsables à s'être déclaré hostile à l'idée d'utiliser des renseignements achetés à un informateur pour démasquer les fraudeurs du fisc. «Je pense que c'est un problème moral de récompenser un criminel pour quelques informations qu'il a volées. Je n'aime pas cette forme avancée de recel et je ne pense pas que cette éthique constitue la manière juste d'assurer le paiement correct des impôts» par les contribuables, a-t-il déclaré à la presse.

Ces informations ont permis à la justice allemande de lancer, à la mi-février, une vaste enquête sur la fraude fiscale, visant notamment des personnalités connues comme Klaus Zumwinkel, le patron de la Deutsche Post, qui a depuis démissionné.

(Source : 20 Minutes)
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