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Accueil Social, économie et politique Retraite : 41 ans de cotisation, 41 ans d'emploi à taux plein ?

Retraite : 41 ans de cotisation, 41 ans d'emploi à taux plein ?

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Le gouvernement confirme que, d'ici à 2012, la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein sera allongée d'un an. La proposition du Medef consistant à relever l'âge légal de départ de 60 à 62 ou 63 ans est - pour l'instant - rejetée.

Le projet nous est vendu comme une «nécessité démographique» alors que l'INSEE a reconnu que la bonne fécondité des Françaises permettait aujourd’hui de ne pas considérer cet argument comme décisif. Qu'à cela ne tienne : puisqu'en réalité il faut travailler plus pour gagner moins, il faudra justifier de 164 trimestres au lieu de 160 pour espérer avoir une pension décente. Et, comme tant d'autres, cette «réforme» sera non seulement injuste mais inefficace.

Injuste, parce que les parcours professionnels sont de plus en plus morcelés, voire réduits : le chômage et la précarité, une tendance lourde entretenue par le patronat et les politiques, gangrènent le salariat à qui on demande de travailler plus longtemps bien que l'emploi ne cesse de se dégrader. De plus, le taux d’activité des jeunes et des seniors reste faible : pour les jeunes, l'entrée dans la vie active est non seulement tardive (études) mais de plus en plus difficile (les employeurs invoquent leur inexpérience pour les cantonner à des petits boulots ou à des stages à répétition) ; quant aux seniors, Xavier Bertrand l'admet, les employeurs n'attendent pas l'âge légal pour s'en débarrasser et, quand ils recrutent, ils discriminent les candidats de plus de 40 ans (trop chers, pas assez malléables). Dans son “Contrat pour la France 2005”, l'ex Premier ministre Jean-Pierre Raffarin constatait qu'en vingt ans la France est devenue «le pays d’une seule génération au travail» : les 25-40. A ce rythme, de plus en plus de personnes savent désormais qu'elles auront du mal à remplir toutes les conditions requises et qu'elles devront se contenter du minimum vieillesse… s'il existe encore.

Inefficace, parce qu'il en faut bien plus pour renflouer les caisses. Tout d'abord, et on le dit haut et fort, le «trou de la Sécu» est un mensonge d'Etat, ce dernier lui étant redevable d'une somme équivalente au budget de la loi Tepa soit plus d'une dizaine de milliards d'euros, à ce jour non compensés. Ensuite, notre système de retraite - et, plus globalement, de protection sociale par répartition - n'étant alimenté que par les revenus du travail, il est mis à mal par le chômage de masse, le sous-emploi et les bas salaires, qui génèrent un inévitable déficit de cotisations.

Il se trouve que, toutes ces années, plus l'emploi s'est dégradé, plus s'est épanoui le capitalisme financier. Dans l'intérêt général, il devient donc impératif de prendre l'argent là où il est en élargissant l'assiette des cotisations sociales (taxer les bénéfices non réinvestis, les stock-options…) et en doublant la taxe sur les revenus du patrimoine et de placement. Enfin, surtout, que les mauvais payeurs - Etat, compagnies d'assurance, entreprises… - remboursent immédiatement ce qu'ils doivent à notre sécurité sociale ! Après, on pourra reparler du déficit des caisses de retraite et de la nécessité de travailler plus longtemps.

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Mis à jour ( Mercredi, 26 Mars 2008 17:52 )  

Commentaires 

 
0 # superuser 2008-03-26 17:07 L’allongement à 41 ans, entre 2009 et 2012, de la durée de cotisation nécessaire pour une retraite à taux plein, déjà «acté» aux yeux du gouvernement, rencontre l’opposition des syndicats, y compris la CFDT, à la veille de l’ouverture de discussions avec le gouvernement.

Xavier Bertrand recevra en effet tous les syndicats, demain. La CFDT, qui continue pourtant à défendre la réforme Fillon des retraites, a envisagé hier d’«aller dans la rue» si elle n’est pas «entendue». «Le taux d’activité des seniors (38,1% selon Eurostat), aujourd’hui, ne permet pas d’augmenter la durée de cotisation à 41 ans dans les délais prévus par la loi de 2003, soit à partir du 1er janvier 2009», estime-t-elle.

Front uni dans la rue ?

Ces déclarations interviennent quatre jours avant une «journée de manifestations pour la défense et l’amélioration de notre système de retraite» à l’appel de la CGT, de la FSU et de SUD, qui demandent «de réelles négociations» et non pas une simple «concertation». La CFDT n’exclut pas de se joindre au mouvement.
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0 # superuser 2008-03-27 15:30 Quelle indécence de la part de nos gouvernants qui bénéficient toujours d'un «régime spécial» de retraite auquel ils n'ont pas renoncé, tout en ayant exigé que certains salariés prétendument «privilégiés» renoncent aux leurs…

Aujourd'hui, les emplois qu'on détruit sont de préférence des emplois de qualité, et les nouveaux emplois sont de préférence des emplois précaires et sous-payés. C'est une tendance lourde. Tout salarié qui perd son emploi sait aujourd'hui qu'il va être déclassé et déqualifié.

Aujourd'hui, 70% des embauches sont des CDD, l'intérim continue de progresser, et le tiers des emplois créés en 2007 - les fameuses 327.800 créations nettes, un «record» selon le gouvernement - sont des emplois de service, dont on sait qu'ils sont particulièremen t partiels et peu rémunérés. (1) Bonjour l’«embellie» !!!

Comment peut-on cotiser suffisamment en valeur avec de tels emplois ?
Comment peut-on cotiser suffisamment dans la durée avec des trous de + en + nombreux dans le CV ?

Alors que d'autres mesures permettraient de renflouer le déficit des caisses de retraite, qu'il faut en revenir à des emplois dignes et correctement payés qui permettent de cotiser comme il se doit, on voue de plus en plus de gens à finir vieux… et pauvres.

Ou nous gouvernants sont à côté de la plaque, où ils font preuve d'un cynisme remarquable !

(1) Il est indispensable de rappeler que, pour récolter les chiffres de la création d'emplois, TOUTES LES CATÉGORIES de postes sont comptabilisées : CDI, CDD, intérim, temps plein, temps partiel… du meilleur au plus indigne. Alors que, pour les chiffres du chômage, on ne recense qu’UNE SEULE CATÉGORIE de privés d'emploi, et on ignore toutes les autres.
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0 # diety 2008-03-27 19:50 C'est un classique pour baisser la retraite sans l'avouer. On allonge la durée de cotisation, sachant pertinemment que la durée de cotisation a déjà diminué et continue à diminuer avec la fragilisation des parcours professionnels. Pendant les études, on ne cotise pas, avec des primes de stages on ne cotise pas, demandeur d'emploi non indemnisé on ne cotise pas, RMIste on ne cotise pas (liste de situations non exhaustive).

Un bac+5 à 24 ans, recherche d'emploi et stages (entre 1 et 3 ans, disant 2), cela fait déjà 26 ans. 26 + 41 = 67 ans, si on n'a pas un mois d'interruption de cotisation. Les parcours d'aujourd'hui ressemblent plutôt à un gruyère. Ils nous prennent vraiment pour des imbéciles !
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0 # superuser 2008-03-28 14:36 Après les chiffres, les explications. Alors que l'INSEE avait relevé dans son bilan annuel de 2007 une augmentation de l'espérance de vie, l'Institut national d'études démographiques (INED) nous explique pourquoi dans son étude «Population et sociétés» ce vendredi.

«Paradoxalement , la canicule de 2003 a permis de rallonger l'espérance de vie», souligne France Meslé, directrice de recherches à l'INED. En 2007, les hommes pouvaient espérer vivre 77,6 ans et les femmes 84,5, soit quatre mois de plus qu'en 2006. Une tendance à la hausse depuis 2003, année de la canicule, où la courbe de l'espérance de vie fait un bond spectaculaire. «Passé le pic de décès (19.490, selon l'Inserm), on a pu observer une nette amélioration», explique France Meslé.

La raison ? Un changement de comportement à l’égard des personnes âgées depuis cet événement, avec la mise en place de mesures concrètes, comme leur recensement dans les communes, relève l'INED. Cette meilleure prise en charge a davantage bénéficié aux femmes, premières victimes de la canicule du fait de leur plus grand isolement.

A l'occasion de la publication de l'étude de l'INED, Le Figaro rappelle que les centenaires sont désormais plus de 20.000, contre une centaine en 1900. Si les prévisions de l'INED se confirment, ils pourraient être 60.300 en 2050.

(Source : 20 minutes)
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0 # superuser 2008-03-28 15:38 Les syndicats s'opposent au passage aux 41 années de cotisation et privilégient massivement l'emploi des seniors.

Après une première journée à l'écoute du patronat et des syndicats, le ministre du Travail Xavier Bertrand n'a toujours pas dévoilé son plan de réforme des retraites.

Les syndicats ont, eux, largement manifesté leur opposition à un éventuel allongement de la durée de cotisation de 40 à 41 ans. «J'ai confirmé au ministre que nous n'accepterions pas le passage à 41 ans», a déclaré le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly. Pour ce dernier, cette réforme apporterait «deux milliards d'euros à l'horizon 2020, c'est-à-dire presque rien».

Même son de cloche à la CGT, qui a rappelé être «en désaccord » avec le gouvernement sur le passage à 41 années de cotisation. Son secrétaire général, Bernard Thibault, a jugé qu'il «serait risqué de mettre en œuvre des décisions déjà prises sans qu'il y ait un débat plus large dans le pays.» Idem pour le président de la CFE-CGC, Bernard Van Craeynest, pour qui il «n'est pas acceptable de passer à 41 ans».

Le secrétaire national de la CFDT chargé des retraites, Jean-Claude Malys, s'est montré plus modéré, estimant qu'on «pourrait imaginer un système qui fasse qu'à partir d'un certain taux d'emploi des seniors, on déclenche un allongement de durée de cotisation.»

Lors du dernier conseil d’administratio n de la CNAV (Caisse nationale d’assurance vieillesse), les partenaires sociaux ont par ailleurs souligné qu’un des effets pervers des réformes Balladur (1993) et Fillon (2003) a été de baisser le niveau d’indexation du salaire de référence qui sert au calcul des pensions. Résultat : aujourd’hui, la pension maximale versée par le régime de base atteint tout juste 86% du Smic, au lieu de 100% il y a quelques années.

Privilégier le travail des seniors

Pour les syndicats, l'une des pistes de la réforme des retraites serait d'augmenter le taux d'activité des seniors, qui plafonne aujourd'hui autour de 38%. La CGT propose ainsi de pénaliser les entreprises qui licencieraient des seniors. Pour Bernard Van Craeynest, «Si nous ne sommes pas à 50% de taux d'emploi des seniors en 2010 comme le prévoit la stratégie de Lisbonne, c'est illusoire d'envisager une augmentation de la durée d'activité.» De son côté, la CFDT réclame des «résultats concrets». «On ne se contentera pas de bonnes intentions ou de promesses, l'allongement de la durée de cotisation devra être déclenché quand il y aura des résultats concrets, chiffrés, sur l'emploi des seniors», a assuré Jean-Louis Malys. Par ailleurs, les syndicats demandent unanimement un arrêt de l'érosion des pensions et une amélioration du marché de l'emploi.

En matière de financement, la CFDT envisage d'une part «le transfert des éventuels excédents que l'Unedic va générer à partir de 2009-2010 vers les caisses de retraite». D'autre part, ce syndicat propose de doubler une taxe sur le patrimoine et les placements financiers. FO propose également une taxe de 3% sur les bénéfices non réinvestis et l'élargissement des cotisations à l'intéressement, à la participation au chiffre d'affaires et sur les stock-options.

Au final, pendant cette première journée, les syndicats ont campé sur leurs positions. La CGT, SUD et la FSU appellent donc à manifester samedi pour demander de «réelles négociations» sur les retraites et non une simple «concertation». Les autres syndicats attendent le prochain rendez-vous avec Bertrand, qui doit avoir lieu d’ici quinze jours. Une réunion intersyndicale est prévue lundi.

(Source : Le Figaro)
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0 # superuser 2008-03-31 15:36 L'économiste Pierre Larrouturou écrit dans Rue89 :

(…) Aujourd'hui, quand un salarié solde sa retraite, il est au chômage (en moyenne) depuis trois ans. Allonger la durée de cotisation sans avoir fait radicalement reculer le chômage ne peut qu'aggraver le problème. Pour Jean-Paul Fitoussi, président de l'OFCE, dans Le Monde du 6 mars 2001 : "S'il n'est pas porté remède au chômage, le recul de l'âge de la retraite ne sert à rien. Cela revient à demander aux gens de travailler plus longtemps alors qu'ils manquent déjà de travail. La priorité, la seule, c'est de lutter contre le chômage et les petits boulots."

Si l'on raisonne globalement, passer de 40 à 41 ans la durée de cotisation, c'est exiger (en moyenne) que les salariés partent en retraite à 62 ans au lieu de 61 ans. Or, dans cette tranche d'âge, 25% seulement des salariés ont encore un emploi. Pour l'immense majorité des salariés, si l'on passe la durée de cotisation à 41 ans sans avoir radicalement fait reculer le chômage des plus de 60 ans, cela signifie seulement qu'il manquera une année de cotisation. Et quatre trimestres manquants, c'est une perte de 10% sur le niveau des pensions !

(…) Avec 3 millions de chômeurs et des millions de précaires, la négociation entre salariés et entreprises est de plus en plus déséquilibrée : le "Si tu n'es pas content, va voir ailleurs" remplace souvent toute vraie négociation. De ce fait, en un quart de siècle, la part des salaires (salaires et cotisations) dans la richesse nationale a chuté de 11%. C'est considérable.

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