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Même si on a troqué le «chômeur de catégorie 1» contre le «chômeur au sens du BIT», on est tout simplement passé d'une définition restrictive à une autre, aucune des deux ne reflétant l'intégralité et l'hétérogénéité du chômage dans notre pays.
Pourquoi, alors qu'on établit le chiffre de la création d'emplois en y incluant sans distinction toutes les catégories de postes (CDI, CDD, intérim, temps plein, temps partiel… du meilleur au plus indigne), pour les chiffres du chômage on ne recense qu’une seule catégorie de privés d'emploi, et on ignore toutes les autres ? La volonté d'embellir les chiffres est bien là, aussi grossière que grotesque.
Et la propagande continue : «le chômage baisse». Le nombre de chômeurs «de catégorie 1» inscrits fin février à l'ANPE a reculé de 0,7% comparé à janvier, nous dit-on. Ce qui porte le nombre de chômeurs officiels à seulement 1.896.800 (- 13.700) alors qu'en réalité, il y a toujours 3,85 millions d'inscrits auxquels il faut rajouter des centaines de milliers de sans-emploi, non indemnisés ou RMIstes.
Paradoxalement, on lit sur une dépêche AFP que «le nombre d'inscriptions en catégorie 1 a augmenté de 2,5% au cours des trois derniers mois comparé aux trois mois précédents. Les premières inscriptions ont progressé (+ 8,1%), ainsi que les entrées à l'ANPE consécutives à un CDD (+ 3,4%) ou à une mission d'intérim (+ 3,3%).» Allez comprendre !
La baisse présumée ne va pas durer. Depuis plus de deux ans, alors que la création d'emplois de mauvaise qualité - majoritairement précaires et sous-payés - est devenue la norme, on nous enfume avec des statistiques truquées. Mais le vent est en train de tourner, un vent de récession économique annoncé de toutes parts, et que les bidouillages scélérats ne pourront plus éternellement dissimuler.
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Commentaires
Pourtant, aujourd'hui, l'INSEE nous révèle que le moral des ménages est descendu "au plus bas depuis 1987"…
Comme quoi, les Français ne sont peut-être pas dupes ? Répondre | Répondre avec citation |
On a trouvé pourquoi le chômage baisse. En fait, il n’est presque plus possible d’être chômeur. L’Express le confirme : «C'est une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) qui 1° n’a pas travaillé, ne serait-ce qu’une heure, au cours de la semaine de référence, 2° est disponible pour travailler dans les deux semaines et 3° a entrepris des démarches actives de recherche d’emploi dans le mois précédent, ou a trouvé un emploi qui commence dans les trois mois.»
Il faut illustrer. Au hasard ! Toi lecteur ! Tu passes ta vie sur les blogs et tu n’as plus le temps de faire le ménage chez toi. Tu embauches donc une copine chômeuse deux heures par semaine pour faire le chômage. Et hop ! Une chômeuse de moins pour faire plaisir à Madame Lagarde.
(Source : Betapolitique) Répondre | Répondre avec citation |
Moi ce que je vois, c'est qu'un indicateur stable nous dit que le chomage baisse. Je crois qu'il faut s'en réjouir. Je crois aussi que les 8 catégories de chomeurs sont comptées par l'ANPE et que de ce fait on doit avoir une petite notion de ce qui se passe.
Après on peut discuter sur la qualité des emplois, les temps partiels choisis.
BIT ou pas BIT, il faut bien une définition.
Il reste sans doute ceux qui ne cherchent pas de boulot et ceux qui en cherchent sans être inscrits. Mais chacun ne doit-il pas se prendre un peu en charge ? Répondre | Répondre avec citation |
Comment se réjouir de la façon dont on choisit les "thermomètres" ? Pourquoi celui de la création d'emploi est-il plus gros, plus large que celui du chômage qui doit être, lui, le plus rikiki possible ? Et s'il faut bien une définition, pourquoi s'accommoder qu'elle ne soit ni suffisamment qualitative, ni harmonisée avec les indicateurs de thèmes concomitants ?
Comment peut-on se réjouir de la dégradation de l'emploi en France ? S'il y a moins de chômage, il y a plus de travailleurs pauvres : la baisse du chômage cache la hausse de la précarité. Cela vous fait-il plaisir ?
Cessez avec ce discours ("se prendre un peu en charge") limite sarkozyen qui sous-tend qu'il faille accepter tout cela sans réfléchir ni rien dire. Répondre | Répondre avec citation |
Le moral des ménages est au plus bas depuis 20 ans malgré un taux de chômage revenu tombé à 7,5% en France métropolitaine. La faute à la précarité de l'emploi et à un pouvoir d'achat sous pression.
Lire l'analyse de L'Expansion… Répondre | Répondre avec citation |
Gestion truquée des offres d'emplois, suivi factice des chômeurs, système de notation pervers, objectifs et primes qui incitent à la tricherie… ou comment l'ANPE «s'arrange» avec ses statistiques.
A lire et visionner ICI… Répondre | Répondre avec citation |