La semaine dernière, les banques ont annoncé, en publiant de nouvelles pertes, des plans massifs de réduction d’emplois. Il y a quelques jours, le classement des meilleurs gérants de la planète faisait apparaître de nouveaux milliardaires : les détenteurs de hedge funds (fonds spéculatifs) qui avaient parié sur la crise. Le nombre de licenciements annoncé la semaine dernière est ainsi de 12.400. Pour trois banques seulement : Citigroup, Merrill Lynch et Wachovia. Au total, 45.000 emplois auraient été supprimés dans le secteur des services financiers américains depuis le début de l’année, selon le cabinet Challenger, Gray & Christmas. Et ce n’est pas fini. Wall Street parie déjà sur le nombre de départs chez Bear Stearns, la banque en quasi-faillite rachetée par JP Morgan (14.000 salariés).
Célébrité. D’un autre côté, une nouvelle célébrité apparaît à Wall Street : John Paulson, dirigeant du hedge fund Paulson & Co, qui vient de remporter la somme de 3 milliards de dollars (1,9 milliard d’euros), en profitant de la déconfiture du marché de l’immobilier.
Paulson avait, début 2007, ouvert à la souscription plusieurs fonds censés se protéger contre le risque subprimes. Il s’agissait au départ d’un mécanisme de couverture classique. Mais plus les subprimes perdaient de leur valeur, plus ses produits voyaient la leur augmenter. En 2007, la performance de ses fonds a été de l’ordre de 400 à 600%. Le milliard confié par des investisseurs avisés a été multiplié par douze. Et Paulson a pris une petite commission de 3 milliards…
Loué par le magazine Trader Monthly, qui juge qu’il s’agit du «plus gros coup de tous les temps», Paulson ne s’est pas arrêté là. En janvier il embauche Alan Greenspan, l’ex-président de la Réserve fédérale (Fed), la banque centrale américaine. Un clin d’œil de l’Histoire : Greenspan et sa politique monétaire pas assez ferme sont jugés par beaucoup d’économistes comme responsables de la crise financière actuelle.
Ennuis. Surtout, Paulson spécule sur la chute du cours de Bear Stearns, une banque qu’il connaît bien : il en a été un des dirigeants dans les années 90. Pari gagnant. En mars, la banque fait face à un climat de panique et doit se faire aider par la Fed pour éviter la faillite. Son cours s’effondre de plus de 90%. Paulson touche de grosses plus-values, pour un montant encore inconnu. Mais cette affaire pourrait lui valoir des ennuis. La Securities and Exchange Commission (SEC) a ouvert une enquête sur Bear Stearns. Le gendarme des marchés soupçonne des délits d’initiés dans cette affaire.
(Source : Libération)
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