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Déshabiller les chômeurs pour habiller les retraités

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C'est la zizanie ! Après avoir monté les salariés contre les privés d'emploi et les Smicards contre les RMIstes, force est de constater que la politique du gouvernement de Nicolas Sarkozy s'évertue à monter les chômeurs… contre les retraités (qui, d'ailleurs, les méprisent).

C'est dit : en plus de l'inique projet de loi sur l’«offre raisonnable d'emploi» à imposer aux chômeurs contre sanctions, véritable passage en force qui s'assoit sur l'avis et le rôle des partenaires sociaux dans la réforme de l'assurance chômage (en gros : pas de négociation, c'est déjà voté !), le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez a confirmé l'augmentation prochaine des cotisations vieillesse par transfert à due concurrence d'une partie des cotisations chômage.

Bien que le déficit de l'Unedic soit loin d'être comblé - il s'élève encore à 9,9 milliards d'€ -, il est question de diminuer la cotisation chômage (actuellement 4% du salaire brut pour les employeurs et 2,4% pour les salariés) au profit de la cotisation retraite (actuellement 8,2% du salaire brut pour les employeurs et 6,55% pour les salariés, selon le régime de base), sous prétexte que la situation de l'Unedic s'améliore : or, on sait à quel point ce redressement s'est fait sur le dos des chômeurs. Est aussi envisagé le transfert d'une partie des «excédents» de l'Unedic vers la CNAV, déficitaire de… 4,6 milliards d'€.

Sous couvert d'améliorer (d'intensifier) le service rendu (le harcèlement) aux privés d'emploi, notamment par le biais de la fusion ANPE-Assedic (qui ne vise qu'à réaliser des économies d'échelle), force est de constater qu'avec ces transferts financiers, l'indemnisation, la formation et l'accompagnement des chômeurs ne pourront qu'en pâtir. Pourtant, hormis la fiche de paie, d'autres sources de financement de la protection sociale existent : nous l'avons déjà dit ici. Pourtant, et nous le répétons, les chômeurs ne sont pas responsables de leur situation.

Une «rupture» intergénérationnelle ?

Toute discorde semée, il semblerait que le gouvernement fasse mine de récompenser son électorat : car si 75% des votants au chômage n'ont pas donné leur voix à Nicolas Sarkozy, 75% des plus de 65 ans qui se sont déplacés aux urnes ont largement contribué à le mettre sur son trône. Et dans le sondage CSA du 25 Avril dernier où 61% des Français seraient favorables à la mise en place de sanctions pour les personnes refusant deux offres d’emplois correspondant à leur qualification (en réalité : deux offres d’emplois dégradés à 1 heure de chez soi, super mal payés mais qu'on est obligé d'accepter), on trouve un pic à 71% d'avis favorables parmi… les retraités !

Alors qu'ils vont se contenter d'une ridicule revalorisation de 0,8% de leurs pensions en septembre et que la canicule de 2003 a allongé leur espérance de vie, il y a de quoi s'inquiéter... Entre le jeunisme pratiqué par les employeurs et la mentalité réactionnaire de la plupart de nos anciens, l'un comme l'autre appuyés par nos dirigeants, le chômeur, dindon de la farce de l'économie libérale, est bel et bien coincé.

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Mis à jour ( Mercredi, 07 Mai 2008 23:09 )  

Commentaires 

 
0 # bisane 2008-05-09 17:10 Et quand tout le monde sera à poil, on va déshabiller qui ?

Réflexions et infos : Scandale social du sous-emploi des seniors… hypocrisie patronale et gouvernementale ?
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0 # superuser 2008-05-09 21:34 A réglementation inchangée, l'Unedic dégagerait un excédent de 8 milliards d'euros en 2011, selon de nouvelles projections. La suppression de la dispense de recherche d'emploi (DRE) pour les plus de 57,5 ans devrait encore améliorer ce solde, tandis que les partenaires sociaux entendent constituer un fonds de réserve pour s'assurer 6 milliards de trésorerie.

L'argent n'est pas certain de faire le bonheur des partenaires sociaux, hostiles, hormis la CFDT et peut-être la CGC, au transfert des cotisations d'assurance-chômage vers les caisses de retraite. Selon les projections, encore jamais publiées, de la direction des études et statistiques de l'Unedic, l'assurance-chômage devrait en effet dégager un excédent de 4,9 milliards d'euros en 2009, 6,9 milliards en 2010 et 8 milliards en 2011 (après 4,6 milliards cette année et 3,5 milliards en 2007). Avec de telles évolutions, les dettes de l'Unedic seraient apurées dès la fin 2009 et, en cumulé, les excédents atteindraient 14,8 milliards fin 2011.

Dans ce contexte, le principe d'une baisse des cotisations Unedic concomitante à une hausse des cotisations retraite (François Chérèque propose 0,5 point dès 2009, soit un transfert de plus de 2 milliards d'euros) apparaît plus que jamais justifié aux yeux du gouvernement. Ces données sont d'autant plus intéressantes qu'elles se fondent sur des hypothèses économiques relativement prudentes. L'Unedic a tablé sur une croissance annuelle de 1,7% en 2009, puis 2% en 2010 comme en 2011. Le nombre de demandeurs d'emploi, quant à lui, se réduirait de 152.000 en 2010 et de 114.000 en 2011 (contre 200.000 chômeurs en moins constatés l'an dernier).

Une belle marge de manœuvre

Les projections sont réalisées à réglementation inchangée (taux de cotisation, indemnisation). Surtout, elles n'intègrent pas la suppression progressive, d'ici à 2013, de la DRE pour les salariés de plus de 57 ans et demi, qui concerne quelque 400.000 personnes et représente 20% des coûts d'indemnisation. Les seniors au chômage seront certes toujours indemnisés, mais ils auront l'obligation de rechercher activement un emploi et, en cas de refus de deux offres valables, seront sanctionnés comme les autres. Les économies pourraient s'avérer très importantes, car, outre les indemnités, le régime prend aussi en charge les cotisations retraite des bénéficiaires de la DRE.

Les marges de manœuvre sont donc élevées, même si les partenaires sociaux, prudents, entendent constituer un fonds de réserve pour s'assurer 6 milliards d'euros de trésorerie afin de faire face à un éventuel retournement de la conjoncture. Outre la baisse des cotisations chômage, la manne de l'Unedic risque aussi de faire grimper les revendications des syndicats sur l'amélioration de l'indemnisation des chômeurs, au cœur de la négociation dans les semaines à venir. Sentant venir le danger, le patronat réagit : «Nous aurions tous envie de mieux indemniser ! Mais avec quel argent ?», interrogeait hier Jean-François Roubaud (CGPME), dans Le Figaro, en refusant toute baisse des cotisations Unedic tant que la dette ne serait pas apurée.

(Source : Les Echos)
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0 # Olivier3312 2008-05-10 00:25 Merci de faire paraitre cet appel pour la défense de nos retraites.
————————————————

Appel aux organisations syndicales sur la “réforme” des retraites.
A l'attention de : Syndicats de salariés du secteur public et privé

Nous salariés du public et du privé, demandons que soit en préalable régularisées ces importantes questions, avant toute nouvelle réforme équitable des retraites.

1/ Sur les recettes exonérées, visées par la Cour des Comptes :

- La taxation immédiate des stock-options, qui, selon les termes du dernier rapport constituent "bien un revenu lié au travail, donc normalement taxable", qui ont ainsi entraîné une "perte de recette aux alentours de 3 milliards d'euros" ( année 2005).
Ce rapport de la Cour des Comptes précise que : les 100 premiers bénéficiaires devaient toucher chacun une plus-value de plus de 500.000 euros et les 50 premiers de plus de 10 millions d'euros.

2/ Sur les dettes de l"Etat :

- Apurement de ses dettes, supérieures à 10 milliards d'euros, qu'il a cumulées à l'égard de la "Sécu" en ne compensant pas systématiquemen t les exonérations de charges (rapport Cour des Comptes).

3/ Sur les recettes de privatisations :

- Transfert des sommes non versées depuis 2002 vers le fond de réserve des retraites, comme la loi le prévoyait.

A savoir que ce fond était abondé à hauteur de 30 milliards d'euros en 2002. Il aurait dù étre à hauteur de 300 milliards en 2007, or 3% seulement des recettes de privatisations effectuées depuis ont alimenté ce fond de réserve.

4/ Sur les gains de la VAB, détournées des bénéfices du travail, vers les profits :

- 8,4 points de valeur ajoutée depuis 25 ans (référence INSEE), représentant pour la seule année 2006, 134 milliards d'euro, au détriment des bénéfices du travail.


Nous demandons avec force et en préalable également, pour des raisons de simple justice et d'égalité des citoyens devant la loi, de morale républicaine, que le régime spécial de retraite des parlementaires soit réformé, pour l'aligner sur les critères que ces derniers décident, votent et font appliquer aux autres régimes de retraites des citoyens.

A savoir :

1/ passage à 40 années de cotisations au lieu de 37,5 années pour les parlementaires.

2/ abandon du scandaleux privilége de la double cotisation qui ne se justifie en aucun cas, permettant aux parlementaires de bénéficier d'une retraite à taux plein au bout de 22,5 années seulement de cotisations.

Nous appellons pour toutes ces raisons, les organisations syndicales du public et du privé, à s'emparer avec force et résolution de ces questions, pour les faire valoir au nom des salariés.

Merci de bien vouloir signer, divulguer et faites connaitre cet appel SVP.
N'oubliez pas de valider votre signature dans le mail de confirmation qui vous sera adressé.

Pour signer l'appel : http://www.ohfr-redir.com/1434
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0 # michael 2008-05-10 01:34 Vu qu'ils ont majoritairement oublié que la solidarité existe (alors qu'ils en ont bénéficié à plein régime) et qu'ils sont incapables de voir qu'aujourd'hui les Trente Glorieuses c'est fini (bossez pour nous, bande de fainéants ! Quand on veut on peut !), on se demande si les chômeurs doivent être solidaires des retraités. Ils ont des syndicats pour ça : nous, on n'a personne !

Car des Français solidaires des chômeurs dans ce pays, combien y en a-t-il ?

Combien s'indignent du fait que la plupart des chômeurs qui n'ont pas viré SDF finiront direct au minimum vieillesse (s'il existe encore) ?

Je sais, je tombe dans le panneau de la zizanie mais franchement, en tant que chômeur constamment insulté par ceux qui travaillent (je vis à leur crochet, paraît-il) ou ceux qui ne travaillent plus (je suis un fainéant responsable de ma situation), sans compter les supporters de foot à la con qui m'assimilent à un pédophile, je serais déçu que ce site lance un appel en leur faveur. Le "Pardonnez-leur mon Dieu car ils ne savent pas ce qu'ils font" et le "Celui qui te gifle sur la joue gauche, tourne lui aussi la droite", ça va cinq minutes !!!
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0 # Olivier3312 2008-05-10 19:55 Cet appel a été rédigé par un salarié qui a souffert du chomage un bon moment.
Qui a été un des responsables d'un comité de chomage en 1997 (Reims) et a payé le prix de son engagement par la suite.
Plus d'autre emploi que de l'intérim.
Ceci dit je te comprends ô combien, combien de fois j'ai dis la même chose que toi, sur les égoïsmes, les corporatismes et tant d'autres choses.
Mais il faut savoir une chose, au delà des beaufs et des réacs, ce n'est pas parce que la solidarité des salariés ne se manifeste pas qu'elle est pour autant absente.

Simplement beaucoup sont tenus, moi-même je l'ai été par la suite, même en intérim tout est fait pour décourager sinon à en subir les conséquences;
Et puis tu sais tu peux remonter l'histoire des luttes ouvrières, ce n'est toujours finalement le plus souvent que plus ou moins 5% qui se battent.
Alors non, ne tombons pas dans les pièges de divisions de classes, elle sont déjà bien assez importantes comme cela.
En tous cas, toutes mes amitiés.
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0 # superuser 2008-05-14 10:32
Lire ces deux articles des Echos :

La réforme sera insuffisante pour résorber le déficit d'ici à 2012

(Rappelons que Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, a estimé le gain de l'allongement d'un an de la durée de cotisation à 2 milliards d'euros à l'horizon 2020, soit "presque rien"…)

Les effets redoutés de l'assouplissement du cumul emploi-retraite
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0 # Olivier3312 2008-05-15 15:07 Je ne peux le copier intégralement, bien trop long, mais je vous recommande de lire intégralement cet article en page 5 intitulé : "Sévices du travail obligatoire", qui énumére les grossiéres injustices et le mépris affiché pour les chomeurs.

extrait :

"Un emploi acceptable ce sera un emploi moins payé que le précédent.
Formidable non ?
Tout augmente, le prix du logement et des aliments et de l'essence et du gaz, le salaire de Sarkozy et les benefs des entreprises du CAC 40 et les parachutes dorés, tous nos dirigeants ne cessent d'invoquer la croissance et prétendent nous faire "gagner plus", et les seuls qui doivent accepter la décroissance de leurs revenus, ce sont les chomeurs;
Des sous-hommes, au fond.

L'article se termine par :

En rajouter, c'est ajouter de l'humiliation. Humiliez, humiliez, il en restera toujours quelque chose.

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0 # superuser 2008-05-16 02:57 Le plus délirant dans l'affaire, c'est qu'ils en parlent sérieusement. Dans les salons gouvernementaux , entre gens sensés et raisonnables. Leur obsession : appliquer la promesse électorale de Sarkozy selon laquelle ces flemmards de chômeurs ne pourront plus refuser deux boulots de suite, sans quoi ils seront virés de l'ANPE et des Assedic, et des statistiques. Et donc définir ce qu'est un emploi "acceptable", une offre "valable", "raisonnable".

Et déjà des pistes merveilleuses s'ouvrent. Un emploi "acceptable", ce sera un emploi moins bien payé que le précédent. Le chômeur devra "accepter" 80% de ce qu'il touchait avant. Formidable, non ? Tout augmente, le prix du logement et des aliments et de l'essence et du gaz, le salaire de Sarkozy et les bénefs des entreprises du CAC 40 et les parachutes dorés, tous nos dirigeants ne cessent d'invoquer la croissance et prétendent nous faire "gagner plus", et les seuls qui doivent accepter la décroissance de leurs revenus, ce sont les chômeurs. Des sous-hommes, au fond.

Une autre idée qu'elle est belle : un emploi est acceptable s'il se trouve à pas plus de deux heures, ou d'une heure, ou de trente kilomètres, c'est encore flou, du domicile du chômeur. À pied, à cheval, en bagnole, qu'il y ait ou non des transports en commun, que le chômeur se débrouille, qu'il paie l'essence, ça fera marcher l'industrie automobile et les affaires et la croissance du CO2 !

Mais le plus admirable, l'idée sous-jacente qu'il s'agit de faire avaler après l'avoir rendue présentable à coup de bla-bla et d'enfumage, et de formulations selon lesquelles cet emploi devra être "compatible avec la formation" du chômeur, tu parles, c'est de l'obliger à accepter un boulot qui n'ait rien à voir avec son parcours, ses compétences, son histoire personnelle. Il faut être "flexible", non ? Mobile. S'adapter. Ne pas s'accrocher bêtement à ce qu'on sait faire, à ce qu'on aime faire, à ce qu'on a envie de faire.

Voilà à quoi mène l'éloge chaque jour martelé de la liberté des affaires : au travail obligatoire. Plus le marché se veut libre, plus il a besoin d'hommes serviles.

Mais le problème des serfs, c'est qu'en général ils détestent leur servitude. Et leur patron. Et le boulot qu'on leur impose. Alors ils cherchent à se venger de leur condition. Les aide-cuistots pissent dans la soupe au potiron. Les bonnes piquent dans le tiroir de la patronne. Les manœuvres cochonnent les finitions. Certains rêvent de révolution. Absentéisme, arrêt-maladie, rapines : les hommes au rabais font du travail au rabais. Même les sales boulots peuvent se faire salement, c'est bien connu. Et ce seront évidemment des sales boulots qu'on ordonnera aux chômeurs de trouver "acceptables".

On l'avait déjà dit ici, quand Sarkozy avait lancé cette idée de petit caporal (Le Canard, 21/02/07) : non seulement les chômeurs sont déjà soumis à des contrôles sévères (le nombre annuel des radiations en fait foi) mais ils sont aussi déjà sanctionnés en cas de refus d'emplois correspondant à leur formation. En rajouter, c'est ajouter de l'humiliation. Humiliez, humiliez, il en restera toujours quelque chose…

Jean-Luc Porquet pour Le Canard Enchaîné du 14/05/08
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