Le syndicat chrétien se déclare «fermement opposé» au projet d'offre valable d'emploi (OVE) soumis par le gouvernement si celui-ci se traduit par une perte de salaire pour les chômeurs, jugeant inadmissible toute obligation d'accepter un emploi rémunéré à 95% du salaire antérieur au bout de 3 mois de recherche, à 80% au bout de 6 mois, et supérieur ou égal à l'allocation chômage - soit, dans le cas le plus courant, 57,4% du salaire antérieur - à partir de 12 mois.
Pour la CFTC, cette mesure «entre en contradiction avec l'accompagnement personnalisé par une personne référante qui peut conduire un demandeur d'emploi à entrer dans un parcours d'orientation et de formation de longue durée». Il y a donc pour elle «un vrai paradoxe» entre la fusion ANPE-Assedic, réalisée pour améliorer l'accompagnement des chercheurs d'emploi, «et la définition d’OVE du gouvernement».
De plus, la CFTC «ne pense pas que la définition d'une offre d'emploi puisse être "valable" sur l'ensemble du territoire, et cela quelle que soit la personne en recherche d'emploi». En revanche, souligne-t-elle, «il est tout à fait concevable d'envisager que des offres puissent être acceptables au regard du projet professionnel et de la situation de chaque demandeur d'emploi».
Il est clair qu'une vraie réforme devrait commencer par l'amélioration des dispositifs de formation (en 2007, seuls 5% des demandeurs d'emploi ont pu en décrocher une, de surcroît courte et non qualifiante) et une meilleure évaluation des compétences, au lieu d'augmenter la pression sur les chômeurs... Mais c'est le contraire qui se produit : pas question de perturber la bonne marche du chômage qui fait baisser les salaires, favorise la précarité et profite tant au patronat !
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Commentaires
"Contrôler et sanctionner lorsque l'emploi fait défaut, c'est inacceptable, c'est de la communication, c'est de la manipulation statistique. C'est opposer sciemment les chômeurs aux travailleurs, c'est rendre les chômeurs responsables de leur situation", selon un communiqué unitaire.
Pour ces organisations, "lorsque l'on enchaîne des contrats précaires, souvent mal rémunérés, qui représentent aujourd'hui près de 75% des offres d'emploi, il doit être compris et accepté que des chômeurs refusent ce type d'emploi et continuent leur recherche d'un emploi à plein temps, en CDI".
Elles soulignent que "stigmatiser les chômeurs, c'est nier leur passé professionnel, leurs difficultés, le fait qu'ils sont victimes et non coupables". "Les chômeurs, s'ils ne sont pas primo-demandeurs, sont des personnes victimes d'une fin de contrat, d'une fin de mission, d'un licenciement individuel ou collectif. Ils font valoir, à juste titre, leur droit à une assurance à laquelle ils ont souscrit (l'assurance-chômage est financée par les cotisations)", rappelle le communiqué.
Actuellement, "moins de 50% des chômeurs sont indemnisés (par les Assedic - ndlr) et une démission n'ouvre pas de droits au chômage", précise-t-il.
(Source : Boursorama) Répondre | Répondre avec citation |
Sur les pas de la CFTC, la CFE-CGC estime que «le gouvernement met la charrue avant les bœufs en réfléchissant à la manière d'imposer des emplois aux gens, sans réfléchir à la manière de les accompagner».
«Le gouvernement veut accroître les travailleurs pauvres pour diminuer le chômage, et ce n'est pas acceptable !», s'est insurgé Maurad Rabhi de la CGT, rappelant le précédent des réformes du marché du travail en Allemagne où les chômeurs sont contraints d'accepter des emplois précaires. «La CGT n'acceptera pas de voir les salariés français être contraints d'accepter une forme de dumping social», a déclaré de son côté Bernard Thibault.
«Il y a 3,5 millions de demandeurs d'emplois potentiellement indemnisables et il faut donner au service public le moyen de leur accompagnement. Les fraudes, c'est marginal, or c'est là-dessus que le gouvernement voudrait qu'on concentre toute notre énergie», a déploré Gaby Bonnand de la CFDT. Sa collègue Annie Thomas a estimé que «l'idée du contrat entre le chômeur et le service de l'emploi est intéressante, mais elle doit être traitée par les partenaires sociaux. La loi doit seulement fixer un grand cadre», sinon «c'est une aubaine pour les patrons qui pourront embaucher pour un demi-salaire».
L'ensemble des syndicats s'oppose à ce que le gouvernement légifère lui-même et exige de garder la main sur l'ensemble de l'assurance-chômage : «Il faut que le gouvernement nous laisse négocier sur toutes les questions, y compris l'offre valable d'emploi, même si c'est un sujet compliqué», a déclaré Stéphane Lardy de FO. Pour la CGT, le gouvernement doit attendre la fin de cette négociation et «prendre ses responsabilités », seulement si les partenaires sociaux ne parviennent pas à définir l'offre valable d'emploi.
Les syndicats sont également hostiles à une baisse des cotisations chômage qui permettrait d'augmenter sans douleur celles des retraites. De même, ils entendent garder la main sur les finances de l'Unedic et sont contre tout transfert de ses "excédents" vers le régime d'assurance vieillesse, de plus en plus déficitaire. Répondre | Répondre avec citation |
Dans un communiqué, Marine Le Pen "dénonce cette politique indécente et ce diktat social qui consistent à faire payer aux Français l'incapacité de l'exécutif à répondre à la crise économique et aux conséquences désastreuses de la mondialisation". La vice-présidente du FN accuse le président Nicolas Sarkozy qui "contraint les Français frappés par le chômage à se serrer un peu plus la ceinture". Répondre | Répondre avec citation |
1) Est-ce qu'une offre en CDD ou en intérim sera considérée comme "raisonnable" alors que la loi de modernisation du marché du travail, en cours d'examen au Parlement, précise que le CDI est la "forme normale" du contrat de travail ?
2) Comment sera matérialisée cette offre d'emploi qu'on n'aura pas le droit de refuser : simple proposition de l'ANPE, ou proposition ferme d'embauche de l'employeur ? Répondre | Répondre avec citation |
"D’ici la fin de la session parlementaire, on va présenter un projet de loi", a-t-il précisé à l'issue de cette réunion qui a eu lieu à Bercy. "Notre engagement, c'est qu'on aboutisse à ce meilleur équilibre entre les droits et les devoirs avant la fin de la session parlementaire, et donc avant la fin de l'été", a-t-il ajouté, soulignant que le gouvernement agissait dans un souci de "justice"…
M. Wauquiez a précisé que le texte serait "très court", assurant que la porte du gouvernement "reste ouverte" pour des "concertations informelles".
Le débat est donc confisqué pour les partenaires socieux qui ont fait part de leur indignation, la CGT se déclarant même "abattue" par ce "passage en force". "Seule la mobilisation du plus grand nombre permettra d'arrêter le massacre", estime-t-elle. Répondre | Répondre avec citation |
STO
pour promouvoir un dumping social franco-français.Ils doivent penser que le rythme des délocalisations (boursières) vers des pays moins disant socialement n'est pas assez rapide pour qu'ils puissent se remplir les poches. Répondre | Répondre avec citation |
Bien que son déficit reste loin d'être comblé, il est question de diminuer la cotisation chômage au profit de la cotisation retraite (on rappelle que 75% des chômeurs n'ont pas voté pour Nicolas Sarkozy, alors que 75% des plus de 65 ans ont donné leur voix à l'actuel président) : l'indemnisation, la formation et l'accompagnement des privés d'emploi va donc pâtir de cette "récompense" à un électorat proche de l'urne… funéraire.
• 53% des chômeurs - ASS compris - perçoivent une allocation de l'Assedic (dont le montant médian est de 924 €, et le montant moyen à 80% du Smic)
• 30% des chômeurs n'ont aucun revenu de remplacement, pas même le RMI
• Un tiers des demandeurs d'emploi ont une "activité réduite" (chômeurs récurrents, ils subissent la précarité)
• Un quart des retours à l'emploi se font en CDI
SOURCE
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