Si la France conserve sa deuxième place européenne derrière le Royaume-Uni pour l'accueil des implantations internationales, sa position se fragilise. Selon l'étude d'Ernst & Young présentée dans le cadre de la 6e édition de la conférence internationale sur l'investissement qui s'ouvre ce matin à La Baule (Loire-Atlantique), les investissements étrangers ont été à l'origine de 541 projets dans l'Hexagone en 2007, en baisse de 4%, contre une progression de 5% pour l'Europe continentale (le classement intègre l'Europe centrale). La France ne semble pas suffisamment en mesure d'attirer les investisseurs les plus dynamiques que sont le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine. Des pays qui ont permis, l'an dernier, 156 implantations (autant que le Japon) en Europe, dont seulement 15 en France, loin derrière le Royaume-Uni (52 projets).
Un fossé commence également à se creuser en matière d'emplois : en 2007, les investisseurs étrangers en ont créé 14.488 dans l'Hexagone, soit une baisse de 29% par rapport à 2006, alors que le repli n'a été «que» de 18% pour l'Europe. La France reste à la traîne avec 39 emplois générés par projet, contre une moyenne européenne de 84. Certains pays accueillent en effet de grosses unités de production industrielle (automobile, notamment), ce qui se traduit par une moyenne de 270 postes créés par projet en République tchèque, ou encore de 232 en Slovénie. A l'inverse, la baisse des emplois générés par les investissements étrangers est spectaculaire pour l'Hexagone dans l'électronique (- 70% en 2007), la logistique (- 57%), les équipements industriels (- 35%) et l'automobile (- 31%). «L'évolution de ces quatre secteurs, traditionnellement pourvoyeurs de créations d'emplois, représente en 2007 le verdict le plus sévère que le site France ait connu», souligne Ernst & Young.
Davantage d'activités de services
Cette tendance s'accompagne, néanmoins, d'une montée en puissance encourageante des activités de services. Pour la première fois depuis 2003, la part des emplois créés par le tertiaire (59%) s'avère supérieure à celle de l'industrie (41%). «Deux secteurs phares s'octroient les premières places du classement en nombre de projets : les logiciels et les services aux entreprises», souligne Ernst & Young. De quoi relativiser le recul français. Les investisseurs étrangers, une fois installés, s'avèrent satisfaits de leur choix (avec 63% de projets d'extension pour une moyenne de 28% en Europe), même si les deux tiers ne décèlent «ni amélioration ni détérioration» de l'attractivité de la France.
Ernst & Young anticipe par ailleurs des prochaines années difficiles pour l'Europe occidentale, qui voit son image se détériorer nettement : 33% des investisseurs interrogés la jugent attrayante en 2008 contre 68% en 2006. Elle est devancée pour la première fois par la Chine (47%) et… l'Europe centrale et orientale (42%). Viennent ensuite l'Inde (30%) et la Russie (21%), cette dernière progressant de manière spectaculaire.
(Source : Les Echos)
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