Un taux de croissance en berne et une remontée du chômage en 2008 et 2009 pour l'OCDE (1 million de chômeurs en plus dans sa zone) ou le BIT (5 millions de chômeurs en plus dans le monde), un net ralentissement de la création d'emplois et des embauches pour l'Unedic, une pudique «stabilisation» du chômage pour l'INSEE...
Au premier trimestre 2008, notre taux de chômage «officiel» s'établissait à 7,2% de la population active — en métropole : les DOM, on s'en fout —, selon l'INSEE. On sait bien que cette baisse est très cosmétique, et que 70% des emplois disponibles actuellement sur le marché du travail sont précaires et/ou sous payés.
Durant ce premier trimestre et pour la première fois depuis 2006, les offres d'emploi déposées par les employeurs à l'ANPE ont reculé (- 3,3% par rapport au trimestre précédent). Depuis janvier, on sait aussi que la courbe des inscriptions des moins de 25 ans est repartie à la hausse.
D'avril à juin, les URSSAF ont enregistré 4,8 millions embauches mais, en majorité, sur des contrats… de moins d'un mois.
En mai, l'Unedic a relevé une baisse inquiétante du nombre d'intérimaires pour le deuxième mois consécutif : une première depuis 2004.
Enfin, de mars à mai, selon un indice INSEE provisoire, l'emploi dans les secteurs principalement marchands n'a que faiblement progressé (+ 0,2%).
A l'OFCE, l'économiste Mathieu Plane prédit un marché du travail «atone», avec «au mieux une stabilité de l'emploi, au pire des destructions, et une remontée du taux de chômage».
Après avoir longtemps tablé sur une accélération de la création d'emplois salariés cette année, le gouvernement s'est rendu à l'évidence : le choc pétrolier et financier, qui privera la France d'un demi-point de croissance, devrait aussi coûter des dizaines de milliers d'emplois. «On a eu un marché très dynamique, on est maintenant dans une phase de ralentissement contenu de l'activité, qui fatalement devrait peser un peu sur le marché du travail», minimise l'entourage de Christine Lagarde.
Mathieu Plane estime qu’«on peut réformer autant qu'on veut, si les entreprises n'ont pas d'activité, elles ne vont pas prendre le risque d'embaucher». Mais, avec sa nouvelle loi, le gouvernement a choisi d’«accélèrer les réformes structurelles pour favoriser un retour rapide à l'emploi» alors que celui-ci se détériore : de quoi pourrir sans scrupule la vie des chômeurs à la rentrée.
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