Le déficit cumulé du régime général s'élevait à 10,5 milliards d’€ en 2007, selon la Cour des comptes, auquel il faudra rajouter 4,1 milliards pour 2008. Ramener les comptes de l'assurance-maladie à l'équilibre en 2011 supposerait de faire «non pas 3 mais 4 milliards d'euros d'économies par an dès 2009», avait expliqué début juillet la ministre de la Santé.
Ayant abandonné les mesures restrictives sur les affections longues durées (ALD), il s'agit de ponctionner ailleurs. Déjà affublés de franchises et de déremboursements, voici les nouvelles pistes du plan de rigueur qui attend les assurés sociaux :
• le ticket modérateur — soit la part qui reste à charge de l'assuré après remboursement — pourrait être augmenté de «1 à 2 points» (ainsi, la prise en charge de la consultation passerait de 70% à 68%)
• il est question de créer une taxe spécifique sur les mutuelles et autres assurances complémentaires (avec pour effet l'augmentation de leurs tarifs)
• la consultation généraliste serait revalorisée à 23 €
Pourtant, nous savons ici que le «trou de la Sécu» est un mensonge d'Etat, puisque ce dernier lui doit quelque 17 milliards d’€, non compensés à ce jour. L'imposture consistant à crier au déficit pour obliger les assurés sociaux à se serrer la ceinture est la même que pour le déficit public, sauf que celui-ci se creuse à grande échelle : chaque année, l'Etat dilapide plus de 180 milliards d’€ par le biais de politiques fiscales et d'aides publiques scandaleuses, qui profitent à une poignée de nantis en privant la collectivité des moyens nécessaires au bien-être de tous.
Les riches assument, les pauvres renoncent
A l'instar de son collègue Eric Woerth, «ministre croupion» concentré sur la dépense et jamais sur les recettes, la ministre de la Santé applique la même stratégie : faire reculer de la solidarité nationale en rationnant les plus pauvres (on évalue à 5 millions le nombre de personnes qui n'ont pas de couverture maladie complémentaire et, de ce fait, 14% des Français ont renoncé à des soins au cours des douze derniers mois). Grâce à l'UMP, le principe de répartition des richesses se déséquilibre dangereusement, et la France bascule peu à peu d'un système mutualisé à un système assurantiel à l'américaine.
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