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Le chiffre : 41.300

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Le nombre d'inscrits en catégorie 1 à l'ANPE a progressé de 2,2% le mois dernier, soit 41.300 chômeurs de plus par rapport à juillet. Il s'agit de l'augmentation la plus «spectaculaire» depuis mars 1993.

Depuis le début de l'année, c'est la sixième hausse mensuelle des inscriptions à l'ANPE et la quatrième hausse consécutive depuis le mois de mai. Le nombre de demandeurs d'emploi «officiels» se rapproche désormais de la barre symbolique des 2 millions, à 1.949.600.

Une fois n'est pas coutume, les femmes (+ 1,6%) sont moins touchées que les hommes (+ 2,7%). Mais avec une poussée de 2,9%, les seniors sont particulièrement affectés. Les statistiques de l'ANPE montrent l'entrée de plus de 8.000 chômeurs de 50 ans et + dans la catégorie 1, ainsi qu'une hausse de 4.000 inscriptions pour fin de contrat d'intérim entre juillet et août. Les plus durement frappés sont toutefois les chômeurs de longue durée (inscrits depuis au moins un an à l'ANPE) dont le nombre bondit de 3,4%. Celui des inscrits depuis deux à trois ans croît même de 3,8%.

La montagne a accouché d'une souris

Ayant pondu quelques mesurettes comme la mise en place de 60.000 contrats aidés supplémentaires, un renforcement des aides à la mobilité (pour passer son permis ou acheter un véhicule; bientôt ça deviendra obligatoire…), de l'accompagnement et de la formation (alors que, dans un contexte difficile de fusion ANPE-Assedic et de destruction d'emplois, des moyens adéquats ne sont même pas prévus), la fameuse «réunion de crise» s'est transformée en «cellule de suivi» où, dans les mois qui viennent, le gouvernement compte faire preuve de dynamisme et d'imagination, c'est-à-dire : faire mine de s'agiter.

Comme l'explique Eric Heyer, économiste de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), «le problème n'est pas d'aider les chômeurs dans leur recherche d'emploi, mais dans l'emploi lui-même et dans l'absence de création». Quant aux causes supposées de cette aggravation, outre «le contexte de très forte crise internationale», on peut aussi pointer la politique de défiscalisation des heures supplémentaires qui a certainement poussé les employeurs à moins embaucher, l'abandon d'une véritable politique industrielle où l'investissement, l'innovation, la recherche ont été laissés en friche, et, au final, la précarisation de l'emploi lui-même, puisque les premières victimes de ce «repli conjoncturel» sont les intérimaires.

Le taux de chômage du 3e trimestre 2008 selon les critères du BIT doit être diffusé le 4 décembre prochain par l'INSEE.

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Mis à jour ( Mardi, 30 Septembre 2008 00:58 )  

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