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Que d'ambition !!! Voici donc à quoi rêve l'UMP : remettre au travail des privé-e-s d'emploi qu'elle compte recaser dans des petits boulots à temps partiel et mal payés pour ménager les statistiques. Quand on pense que l'UMP a fait la peau aux 35 heures sous prétexte que les Français ne travaillent pas assez alors que la seule chose qu'elle sache faire, c'est promouvoir l'emploi en miettes (lire en commentaire) ! En sus du retour des misérables contrats aidés, pour preuve supplémentaire : les 5,5 milliards d’€ d'aides annuelles que l'Etat consacre aux services à la personne.
Heureusement, «crise» aidant, la restriction budgétaire touche aussi les allègements de charges accordés aux particuliers employant des salariés à domicile : le projet de loi de Finances 2009 prévoit leur baisse qui renchérira de 3,5% le coût de l'emploi d'une femme de ménage ou d'une garde d'enfants.
Il n'empêche, une chose est sûre : L'emploi merdique a de beaux jours devant lui !
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Commentaires
Mme Lagarde exulte : la France n'aurait jamais créé autant d'emplois depuis 2000 (…). Nous avons peu d'informations sur les sources de telles statistiques car les enquêtes correspondantes ne sont pas disponibles pour l'année 2007. Et nous souhaiterions nous réjouir avec la ministre de l'économie si nous n'avions des données fiables - et inquiétantes - sur le type d'emplois qui, derrière ce chiffre mirifique, se profilent. Ces inquiétudes reposent sur des faits convergents et s'appuient sur les données de 2006, année la plus récente sur laquelle les statistiques publiques sont stabilisées.
Fait numéro un : sur les 188.900 emplois créés en 2006, déjà considérée comme une année dynamique, 116.000 (c'est-à-dire près de 60% du total) l'ont été dans les services à la personne (aide à domicile, employés de maison, garde d'enfants, etc.). Un beau résultat ? Pas vraiment.
Fait numéro deux : les emplois créés dans ces services l'ont été sur la base d'une durée du travail incroyablement faible. Selon les données de sources administratives (dites des organismes agréés des services à la personne ou OASP, Dares) et de l'emploi de gré à gré (Ircem), on obtient une moyenne horaire annuelle travaillée de 450 heures par salarié pour l'ensemble du secteur, et de 420 heures pour les seuls emplois créés en 2006. En "équivalent temps plein", cela ne fait que 32.000 emplois ajoutés… Mais surtout, 450 heures annuelles, cela correspond à un emploi à moins d'un tiers-temps, soit 11 à 12 heures par semaine.
Et comme ces activités sont rémunérées aux alentours du Smic, les salaires moyens distribués sont de l'ordre de 300 € par mois… La montée en régime du plan Borloo, dont l'un des objectifs affichés est la création de tels emplois, peut faire envisager qu'en 2007 les services à la personne auront ajouté 175.000 à 180.000 emplois, mais sur la base de durées du travail aussi faibles…
Un argument fréquent, opposé à cette triple critique, repose sur l'idée que ce type d'emploi est "toujours mieux que rien" et que les salariés pourraient accroître leur temps de travail en multipliant, par exemple, le nombre de leurs employeurs. A l'aune de nos recherches, cet argument n'est pas recevable. D'abord, parce que cela fait plus de 10 ans que cette rhétorique accompagne la création des emplois de "gré à gré" (appelés à l'époque les emplois familiaux, puis les emplois de proximité) sans signe clair d'amélioration en termes de durée du travail. Ensuite, parce que les statistiques sont têtues : elles indiquent clairement que, dans l'aide à domicile, les salariés à temps partiel ayant plusieurs employeurs pâtissent d'un temps de travail hebdomadaire plus réduit que les salariés n'en ayant qu'un…
Nos gouvernants actuels ont critiqué avec vigueur le "scandale" de la mise en place des 35 heures. Aujourd'hui, nous pouvons interroger le sens donné à la croissance de l'emploi. Celle-ci repose, pour une grande part, sur la création de tiers-temps, autour de 11 ou 12 heures hebdomadaires en moyenne. A force de multiplier les petits boulots ("des miettes d'emploi", dirait la sociologue Margaret Maruani), la France sera peut-être bientôt championne du monde de ces créations.
Mais peut-on encore parler d’"emplois" ?… Et faut-il s'enorgueillir d'une telle expansion ?
(Source : Le Monde du 25/02/08) Répondre | Répondre avec citation |
Les dessous du salariat des particuliers-employeurs Répondre | Répondre avec citation |
Ma pensée en tant que salarié du maintien à domicile :
Les salariés des services à la personne font partie des nouveaux pauvres …
Cette création de secteur ouvre les portes à tout créateur d'entreprise au détriment des salariés diplômés ou non diplômés.
C'est la misère !
Beaucoup de salariés démissionnent … plus particulièremen t les assistantes de vie, les auxiliaires de vie diplômées qui ne sont toujours pas valorisées et rémunérées d'après le temps effectif, les indemnités kilométriques, les assurances voiture et professionnelle , le repas et le travail de nuit…
La plupart de ces salariés se dirigent vers les métiers aide-soignant, aide médico-psychologie.
J'ai remarqué que les personnes privées d'emploi s'orientaient vers le service à la personne.
Ces personnes doivent faire un maximum d'heures (déplacements importants dans la journée, un temps effectif non pris en compte, des indemnités kilométriques inexistantes, accepter de travailler les samedi et dimanche) pour avoir un salaire correct.
Et je ne parle pas des salariés non formés qui interviennent chez les personnes fragilisées : un scandale…
Un secteur en pleine expansion mais pour qui ? Répondre | Répondre avec citation |
Selon l'Agence nationale des services à la personne (ANSP), 313.000 emplois dans ce secteur auraient été créés depuis la «révolution culturelle» que devait être le plan Borloo : 81.000 en 2005, 104.000 en 2006 et 128.000 en 2007, pour un total de 1,9 millions de salariés en 2007. Quand l'ANSP se vante d'un total de «121.000 emplois équivalents temps plein» depuis 2005, on mesure le niveau de précarité de ces postes… L'OFCE note une écrasante majorité de «temps très partiels» : 12 heures par semaine, contre 23 heures en moyenne pour l'emploi à temps partiel dans son ensemble.
La précarité est toujours là, avec non seulement une multitude de temps partiels mais aussi des salariés qui gagnent toujours, pour 80% d'entre eux, entre 6,20 € à 9,40 € de l'heure. Et ce malgré un soutien financier public de 8 milliards d'euros par an.
Dans son bilan qualitatif paru en janvier, l'INSEE avait déjà estimé que le nombre de salariés employés par des particuliers s'élevait à plus de 1,6 million pour toute l'année 2006, en soulignant qu'il s'agissait d'une majorité de femmes au salaire global très faible, inférieur à 1.666 € nets par an dans la moitié des cas. Un «travailler peu pour gagner très peu» aussitôt dénoncé par l'économiste Jean Gadrey.
Retour au XIXe siècle
Dans son étude, l'OFCE constate aussi que les salariés employés de gré à gré «n'ont pas accès à la formation, aux contrôles médicaux, à ceux de l'Inspection du travail ou à la médiation syndicale en cas de litige du travail»…
La droite a critiqué avec vigueur le «scandale» de la mise en place des 35 heures. Pourtant, aujourd’hui, la faible croissance de l’emploi en France repose en grande partie sur la création d’emplois à très faible volume horaire, notamment pour une fraction en expansion du salariat féminin, pendant que l’on maintient et encourage les très longs horaires et les heures supplémentaires , notamment pour les hommes puisqu'ils représentent près des trois-quarts des salariés effectuant plus de 48 heures par semaine.
C'est ça, la «rupture» selon la droite ! Répondre | Répondre avec citation |