Actu Chômage

Alors qu'il sert la vis tous azimuts (jugeant, par exemple, que la fonction publique doit fournir de meilleurs résultats avec toujours moins de moyens) le projet de loi de finances 2009 estime qu'a contrario, nos gouvernants doivent être bichonnés. Il prévoit donc une importante augmentation des budgets de la présidence de la République et du Parlement.

Peu ont été épargnés par ce PLF 2009 : tous les ministères (sauf, peut-être, la Défense, la Justice ou l'Enseignement supérieur, jugés prioritaires) sont à la diète, y compris celui du Travail dont l'enveloppe allouée à l'emploi et à la lutte contre le chômage diminuera de 5,2% l'année prochaine, puis de 9,1% en 2010. Pourtant, cette mission inclut l'accompagnement et la formation des chômeurs, qu'on nous a promis de renforcer… contre renforcement de nos «devoirs».

Eric Woerth, ministre du Budget, a déclaré que «jamais un projet de loi de finances n'aura été aussi tendu». Même les Français ayant besoin d’un nouveau passeport n'y échapperont pas. Les caisses étaient déjà vides : maintenant, c'est la crise !

Pourtant, comme on vous le disait, l'Elysée ne connaît pas la rigueur.
Pire : dans un contexte de restriction où l'on prône la chasse aux fraudeurs, on s'aperçoit que les vrais profiteurs sont au gouvernement.

Si l'État réduit son train de vie, ses dirigeants non. La présidence de la République voit ainsi son enveloppe budgétaire 2009 augmenter de 11,4% pour atteindre 112,3 millions d'euros. On rappelle qu'en 2008, cette enveloppe est déjà passée de 32,3 à 100,8 millions... Le budget 2009 de Assemblée nationale progresse de 3,8% (554,2 millions) et celui du Sénat de 1,4% (332,2 millions). Les crédits du Conseil constitutionnel passent de 7,7 à 12,5 millions, soit une hausse de 60,7%.

C'est ainsi que se creuse le fossé entre ce que vivent les Français et ceux qui les dirigent : en entreprise, il faut faire toujours mieux et plus avec toujours moins de moyens et de salaire. A l'Elysée, c'est le contraire : on leur donne de plus en plus de moyens pour — à l'instar des parachutes dorés — une obligation de résultat toute relative...