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Accueil Social, économie et politique Convention Unedic 2009/2010 : la CGT ne signe pas

Convention Unedic 2009/2010 : la CGT ne signe pas

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Elle l'avait déjà annoncé à l'issue de la dernière séance de négociation. Ce mardi, elle confirme. Et elle a raison.

Seul syndicat de salariés qui dispose d'un Comité de défense des chômeurs dont le secrétaire général assiste aux négociations (petit détail dont aucune autre organisation syndicale ne peut se vanter…), la CGT a arrêté sa décision lors d'une réunion de sa commission exécutive qui a eu lieu aujourd'hui. Maurad Rabhi, son porte parole et négociateur à l'assurance-chômage, l'a justifiée en ces termes : «Cette convention est déséquilibrée. Elle prévoit une baisse des cotisations comme le voulait le patronat alors que nous sommes dans une situation qui nécessite le maintien des cotisations au même taux. De plus, il y a un durcissement des conditions d’entrée dans l’indemnisation à partir du deuxième emploi. Si la convention fait entrer un certain nombre de personnes dans l’indemnisation, elle va aussi provoquer le basculement de milliers de demandeurs d’emploi vers les minima sociaux».

En effet, cette convention prévoit de remplacer les quatre filières actuelles par une «filière unique», selon le principe d’«un jour cotisé, un jour indemnisé». Si quelque 100.000 privés d'emploi supplémentaires (de 200 à 300.000, selon le Medef et la CFDT) vont pouvoir bénéficier d'une indemnisation 2 mois plus tôt, ils seront quelque 900.000 (soit 63% des chômeurs indemnisés) à voir leur couverture réduite de 1 à 9 mois, avec l'ASS ou le RMI pour issue. Et, au final, en dépit d'un surcoût de 270 à 700 millions d'euros avancé par le patronat, cette opération pourrait en réalité être tout bénef’ pour l'Unedic.

Egalement, grâce à la CFDT qui a ouvert la brèche, la diminution des cotisations chômage au profit d'une hausse concomitante des cotisations vieillesse, tant voulue par le gouvernement et le patronat, est restée au programme : dès le 1er juillet 2009, cette convention prévoit leur baisse à hauteur de 0,5 point par an si le résultat d'exploitation de l'Unedic présente un excédent de 500 millions d'euros sur un semestre. Pour la CGT, quoiqu'il advienne à court, moyen ou long terme, déshabiller les chômeurs pour habiller les retraités est «inacceptable» : l'argent des chômeurs doit bénéficier aux chômeurs, point.

=> TOUT SAVOIR SUR CETTE CONVENTION

FO doit rendre sa décision mercredi, la CFDT jeudi, la CFTC lundi prochain et la CGC le 20 janvier. La CFDT s'est dit prête à signer, mais pas «toute seule», agitant la perspective de voir Nicolas Sarkozy s'emparer du dossier alors que son impopularité est manifeste, que la colère gronde et qu'une grande grève nationale, interprofessionnelle, unitaire et fédératrice est prévue le 29. Mais au lieu de profiter du contexte pour rétablir un rapport de force, la CFDT critique la CGT «qui n’a jamais signé un accord d’assurance-chômage depuis 50 ans» (évidemment : ils sont tous chaque fois plus défavorables aux chômeurs !) et active le levier de la peur afin de convaincre ses homologues — CFTC, CGC et FO, «ceux qui d'habitude négocient», dit-elle —, de se compromettre. Tous ces «ventres mous» du syndicalisme qui ont, pourtant, été sanctionnés aux dernières élections prud'homales...

Vont-ils, malgré cet avertissement, collaborer ou décider de s'opposer au Medef et à l'UMP ?

Tandis que 2009 nous promet une forte dégradation de la situation économique et sociale, l'efficacité, la crédibilité et donc la légitimité des instances d'opposition sont attendues au tournant. Aujourd'hui, que les syndicats — ou les partis — «réformistes» ne s'y trompent pas : seul le gouvernement a tout intérêt à maintenir un semblant de paix sociale. Plus que jamais l'opposition, qu'elle soit syndicale ou politique, doit faire son travail et ne pas hésiter à le déstabiliser en se plaçant d'emblée du côté des victimes de la crise. Ceux qui, par crainte d'un bras de fer, s'imaginent encore qu'ils doivent continuer à appliquer une logique collaborationniste nuisent non seulement à l'équilibre démocratique mais à eux-mêmes car ils seront, à terme, durement sanctionnés par ceux qu'ils auront trahis.


FO ne signe pas non plus => lire en commentaire…

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Mis à jour ( Mardi, 06 Janvier 2009 22:49 )  

Commentaires 

 
0 # superuser 2009-01-06 22:38 On rappelle que la CGT est le seul syndicat de l'Unedic à parler «recettes» et à remettre sur le tapis, à chaque nouvelle convention, la taxation des entreprises qui usent et abusent de la précarité.

Aujourd'hui, 60% des entrées au chômage résultent de la fin de contrats précaires (intérim, CDD…), principale cause du déficit de l’Unedic qui s'élève actuellement à 5 milliards d’€. En effet, sur les 24 milliards annuels consacrés à l’indemnisation des chômeurs, 7 milliards viennent secourir une partie des salariés précaires, pour qui le chômage est typiquement récurrent, tandis que le produit des cotisations issues de ces types d’emplois n’atteint qu’1 milliard d’€.

Avant de songer à baisser les cotisations chômage pour satisfaire un gouvernement incompétent sur le problème des retraites, il faudrait peut-être oser multiplier par dix celles des employeurs qui, usant et abusant de la précarité, font supporter leurs choix économiques à la collectivité tout entière.
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0 # superuser 2009-01-06 22:53 Pourquoi la mobilisation des chômeurs est-elle quasi inexistante ? Pourquoi les associations de défense des chômeurs sont-elles divisées et laminées ? La réponse est simple : parce qu'elles pallient au non-engagement des grandes centrales syndicales vis-à-vis des salariés précaires ou sans emploi dans un contexte économique et social en perpétuelle dégradation, avec des moyens de plus en plus réduits et sans pouvoir aucun.

Si les syndicats jouaient leur rôle, il n'y aurait pas besoin d'associations de chômeurs !

Seule la CGT, en 1988, a créé en son sein une structure de représentation des chômeurs et continue, localement, à créer des comités de défense de travailleurs «hors normes» (précaires ou sans papiers). La CGT est le seul syndicat en France — et en Europe ! — à ne pas avoir oublié les salariés sans travail ou précarisés (les outsiders), alors que ceux-ci sont de plus en plus nombreux.

Et, chose importante : le secrétaire général de la CGT-Chômeurs assiste aux négociations Unedic…
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0 # Jean-Claude 2009-01-07 12:15 Très bonne chose que la CGT ne signe pas en effet !
C'est le genre d'attitude de leur part qui me rend plutôt fier d'appartenir a ce syndicat qui est en effet le seul a comporter une structure "chômeur" .

Comme d'habitude la CFDT (entre autres) vas crié au loup et démontre une foi de plus qu'il sont toujours prêt a collaboré avec l'UMP ou le MEDEF pour toujours donné moins de droit au chômeurs …
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0 # superuser 2009-01-07 13:55 François Fillon a reçu tour à tour, hier mardi, François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, et son homologue de FO Jean-Claude Mailly.

Ces rencontres, qui portaient sur l'ensemble des sujets d'actualité, ont été l'occasion d'évoquer l'accord sur l'indemnisation du chômage, soumis par le Medef à la signature des syndicats.

La CFDT, qui est encline à parapher le texte à condition de ne pas être seule, doit se prononcer demain. FO doit débattre aujourd'hui en interne de l'opportunité d'une signature. Les syndicats critiquent le contenu de l'accord mais ne veulent pas laisser la main sur ce dossier au gouvernement qui, lui-même, n'est pas demandeur et pousse les partenaires sociaux à signer.

Chantage

Rappelons qu’une rumeur de chantage à la subvention (émanant du Canard Enchaîné du 31/12/08) circule : afin de "fluidifier" l'accord sur l'assurance-chômage et, surtout, d'éviter que Nicolas Sarkozy ne soit obligé d'endosser l'impopularité de cette décision, le gouvernement a proposé aux partenaires sociaux de maintenir la subvention annuelle de 6 millions que leur versait l'Unedic et qui était vouée à disparaître, dès janvier 2009, avec la mise en place du Pôle Emploi.
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0 # superuser 2009-01-07 19:02 Après la CGT, Force Ouvrière annonce qu'elle ne signera pas la nouvelle convention d'assurance-chômage qu'elle juge trop peu favorable aux demandeurs d'emploi au moment où le chômage augmente fortement.

Une décision qui a été prise ce matin "à l'unanimité" du bureau confédéral.

Au sujet de la baisse des cotisations chômage et de la filière unique, FO déclare qu’"il n'est pas admissible, qui plus est en pleine période de crise, de déshabiller Pierre pour habiller Paul" . Le syndicat reconnait que si quelque 100.000 chômeurs supplémentaires pourraient être couverts plus tôt, dans le même temps, "des dizaines de milliers […] risquent de voir fortement réduite leur durée d'indemnisation". FO considère que "dans le contexte de crise économique et sociale aiguë qui se traduit par une augmentation du chômage et de la durée de chômage, il est inacceptable de prévoir de manière quasi automatique une baisse des cotisations". Pour le syndicat, ce dispositif "hors du temps" prévu par la future convention "est d'autant plus choquant que le patronat a obtenu un report de l'augmentation de la cotisation retraite, ce qui fait perdre à la caisse nationale d'assurance vieillesse 1,8 milliard d'euros par an".

FO regrette d'autre part le rejet par le patronat d'une prime pour les jeunes chômeurs et déplore que le niveau des allocations (57,4% du dernier salaire brut) n'ait pas été relevé.

On attend demain le verdict de la CFDT, celui de la CFTC ce lundi 12, la CGPME mercredi 14 et la CFE-CGC mardi 20.
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