En raison du ralentissement économique et de la hausse attendue du chômage, qui vont peser à la fois sur les recettes et sur les dépenses d'indemnisation, ces nouvelles projections se basent sur une hypothèse de croissance conforme à celle du gouvernement, révisée à 1% au lieu de 1,7.
Situation financière. Dans sa note d'équilibre technique, l'Unedic anticipe désormais un excédent courant de 4,495 milliards d’€ à la fin de l'année (contre 4,699 milliards prévus en juin), ce qui réduirait son déficit cumulé à 5,095 milliards d’€. En intégrant les incidences financières de la fusion ANPE-Assedic — n'oublions pas que l'Etat lui a imposé une participation de 3 milliards d’€ — et sous l'hypothèse d'une croissance de 1% en 2008, 0,9% en 2009, 1,6% en 2010 et 2,1% en 2011, l'Unedic estime que sa situation financière «resterait négative» fin 2009 (- 1,1 milliard), puis «redeviendrait positive fin 2010 et atteindrait + 9,4 milliards» fin 2011.
Situation de l'emploi. Alors qu'elle tablait en juin sur une création nette annuelle de 119.000 emplois affiliés à son régime, l'Unedic a rabaissé ses prévisions 2008 à 43.000 postes. Alors qu'elle en prévoyait 80.000 de moins, elle annonce 46.000 chômeurs supplémentaires inscrits en catégorie 1 à l'ANPE d'ici la fin de l'année et anticipe une hausse du chômage qui devrait persister jusqu'à fin 2009, un recul n'étant envisagé qu'à partir de 2010.
Les désirs du gouvernement — la baisse des cotisations chômage pour compenser l'augmentation (également imposée) de 0,3% des cotisations vieillesse patronales ainsi que la généralisation des CTP (contrats de transition professionnelle, financés par l'Unedic) annoncée sans concertation aucune — risquent fort de se heurter à ces nouveaux paramètres au cours des discussions qui s'engageront demain après-midi.
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Commentaires
Et jeudi, le secrétaire d’Etat à l’Emploi Laurent Wauquiez de déclarer que le CTP concernera aussi les sous-traitants de Renault… Et d'ajouter que «si ça marche bien, on le généralisera à l’ensemble du pays». Pas de quoi rassurer l’Unedic, inquiète du financement de ces annonces. Car si ce contrat, expérimenté depuis plus de deux ans dans sept bassins d’emploi sinistrés, semble efficace, -au-secours-de-sandouville-.php" target="blank">il coûte cher.
Oubli de taille. Le gouvernement va-t-il trop vite en besogne ? Les CTP ont été créés en 2006 pour les licenciés d’entreprises de moins de 1.000 salariés, ou pour les victimes de plans sociaux qui n’appartiennent pas à un grand groupe. Or, l’Unedic rappelle que les salariés de Sandouville — site qui compte 4.000 personnes et qui appartient à un groupe important — n’ont pas à être concernés par ce dispositif. Répondre | Répondre avec citation |
Ces chiffres peuvent laisser entendre qu'il y a "des marges" pour baisser les cotisations mais "personne n'est en capacité de dire comment sera la situation économique dans quelques mois", a ironisé Maurad Rabhi (CGT). "Il n'est pas question d'aller vers une baisse des cotisations : la priorité, c'est une meilleure indemnisation des chômeurs", a-t-il prévenu.
Pour Gabrielle Simon (CFTC), les données publiées mardi sont "sous-évaluées" et "la situation va être moins bonne".
Plus surprenant : Laurence Parisot a même demandé à l'Unedic de compléter ses prévisions avec une hypothèse de croissance… nulle l'an prochain. Répondre | Répondre avec citation |
Un chômeur sur deux de moins de 25 ans ne dispose d'aucun revenu de remplacement : ils n'ont pas travaillé assez pour être indemnisés par l'assurance-chômage et le RMI est réservé aux plus de 25 ans. Les syndicats souhaitent élargir leur accès à un revenu — la CGC en fait sa «priorité» — en diminuant la durée de cotisation nécessaire pour être indemnisé (CFDT) ou via la création d'un «salaire d'insertion» (CGT), financé tout ou partie par l'Etat. Les syndicats demandent aussi la mise en place de la prime d'insertion pour les jeunes prévue dans le cadre de l'accord de janvier dernier sur la modernisation du marché du travail.
L'indemnisation des salariés précaires
Egalement dans l'optique d'augmenter la proportion de chômeurs indemnisés, les syndicats souhaitent étendre les droits des salariés précaires, de plus en plus nombreux (70% des offres d'emploi sont des contrats de moins de 6 mois). Aujourd'hui, il faut avoir travaillé au moins 6 mois au cours des 22 derniers mois pour bénéficier d'indemnités, ou travailler moins de 110 heures par mois pour percevoir un complément de revenu. Les syndicats souhaitent assouplir et élargir les conditions d'accès au régime et, pour certains (FO, CGT), pénaliser le recours aux emplois précaires (CDD, intérim, temps partiel, voire portage salarial).
La refonte des filières d'indemnisation
Quatre filières d'indemnisation sont actuellement en place, avec chacune ses propres durées de cotisations nécessaires et des droits spécifiques. Par exemple, les personnes ayant cotisé 16 mois sur les 26 derniers mois bénéficient de 23 mois d'allocations tandis que pour les plus de 50 ans, la durée d'indemnisation est de 3 ans pour 27 mois de travail dans les 36 derniers mois. Les partenaires sociaux envisagent de refondre ces filières. De nombreuses pistes seront à l'étude, comme l'élargissement des périodes de référence prises en compte pour cotiser ou la baisse des durées minimales de cotisation. La CFDT défend la création d'une «filière unique», un système plus «lisible et prévisible».
L'accompagnement des chômeurs
C'est un des points sur lesquels les syndicats, le patronat et l'Etat s'accordent : l'accompagnement des chômeurs vers un retour à l'emploi reste insuffisant et inefficace. L'Etat mise en premier lieu sur la fusion de l'ANPE et des Assedic pour assurer un meilleur suivi individuel. Mais l'Unedic devra aussi jouer son rôle en diffusant davantage les nombreux dispositifs de formation des chômeurs existants : contrat de professionnalis ation, convention de reclassement personnalisée, etc.
Les intermittents du spectacle et les saisonniers
Les discussions porteront aussi sur une éventuelle révision des systèmes particuliers mis en œuvre pour ces deux publics. La CGT et FO sont favorables à une refonte de l'indemnisation des saisonniers mais la CFDT prône, pour l'instant, le statu quo.
(Source : Les Echos) Répondre | Répondre avec citation |
«Le régime d'assurance chômage reste calqué sur une vision un peu industrielle du marché du travail, où l’on protège mieux les hommes, les carrières longues et les licenciés économiques que les jeunes, les femmes ou les précaires», a noté lundi Carole Tuchszirer, chercheuse au Centre d'Etudes de l'Emploi (CEE) au cours d'une table-ronde de l'Association des journalistes d'information sociale (Ajis).
Or, «l’indemnisatio n est l'une des conditions du retour à l'emploi comme le prouve le modèle scandinave», a rappelé Mme Tuchszirer, espérant «une remise à plat du régime d'assurance chômage» et trouvant que «la conjoncture et le contexte ont bon dos» pour justifier un probable statu quo… Répondre | Répondre avec citation |