«J'ai constaté qu'un bon nombre d'entreprises prennent en ce moment des décisions de restructuration, de fermeture d'activité, tout simplement parce qu'elles veulent maintenir un taux de rentabilité financière de haut niveau», a-t-il déclaré sur Canal+, ajoutant qu’«à l'évidence», certaines profitent de la crise pour licencier.
«Certaines, par exemple, annonçaient le doublement de leur capacité de production au mois de juillet, et au mois d'octobre, on annonce la fermeture ?» s'est-il étonné, prenant l'exemple de «Renault [qui] continue de verser des dividendes» et décide une baisse de la production «par précaution, par anticipation». Les stocks de voitures encombrent pourtant les parkings des constructeurs… «Pour les acheter, il faut des moyens», rétorque le leader de la CGT, qui préfère une relance par la consommation à un soutien «sans contrepartie» aux entreprises.
«On nous propose de devenir tous des intermittents du travail»
Il se montre surtout sceptique sur l'une des idées de Nicolas Sarkozy pour éviter les licenciements : autoriser davantage de chômage partiel et mieux l'indemniser. «C'est comme si on vous demandait d'accepter de vous couper une main, parce que c'est moins grave que de vous couper un bras», estime-t-il, jugeant que les entreprises «tirent avantage» du dispositif de chômage partiel. «Je trouve un peu fort de café que les entreprises, lorsqu'elles estiment la période propice, font travailler sans cesse davantage et de manière plus soutenue» en dégageant des bénéfices, «et lorsque ça va pas, elles se tournent vers l'Etat pour indemniser un peu mieux les salariés sur les comptes publics».
«Les entreprises, en quelque sorte, privatisent les profits et nationalisent les pertes», a-t-il résumé, ajoutant par ailleurs que «le président, si je comprends bien, cherche à nous acclimater à l'idée qu'on devienne tous des intermittents du travail». Il dénonce enfin les «effets de tribune» du chef de l'État, qui «convoque les grands de ce monde, dit qu'on va tout changer, mais ne prend pas de décision concrète».
Bernard Thibault a également déploré une «absence de concertation avec les organisations syndicales pour définir le contenu» du plan de relance que le président de la République doit présenter jeudi.
(Source : Le Nouvel Obs)
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