Alors qu'en 2007 la France métropolitaine en vantait la baisse, les quatre départements français d'outre-mer (Réunion, Guadeloupe, Martinique et Guyane) étaient les régions de l'UE ayant enregistré les plus forts taux de chômage. Selon des chiffres publiés aujourd'hui par Eurostat, la Réunion a connu un taux de chômage de 25,2%, la Guadeloupe de 25%, la Martinique de 22,1% et la Guyane de 21%, touchant les jeunes de façon extrêmement préoccupante.
La situation a peu évolué en 2008 où au deuxième trimestre, selon les données provisoires de l'INSEE, la Réunion affichait toujours le taux de chômage le plus élevé des DOM à 24,5%, comparé à 22,4% en Martinique et 22% en Guadeloupe tandis qu'à la même période, la métropole enregistrait un taux honorable de 7,2%. Indiquant une proportion plus forte de chômeurs de longue durée qu'en métropole (39,7% contre 23,9%), l'INSEE ne précise pas quelle est la proportion du sous-emploi parmi les Ultramarins qui ont «la chance de travailler».
Occultant ces piètres résultats qui auraient nui à la propagande gouvernementale avec la complicité de médias qui ne voient pas plus loin que les dépêches d'agences, Bercy continuait d'annoncer des statistiques avantageuses, agissant du coup comme si ces gens n'étaient pas des Français... Même pratique scandaleuse pour les statistiques de la pauvreté (là-bas, il y a 8% de RMIstes contre 2% ici). Bien que le chômage des DOM soit deux à trois fois plus élevé, son intégration au taux national, effective depuis novembre 2007, ne majore celui-ci que de 0,3 à 0,4 point.
Qui sont les plus «assistés» ?
Pourtant, plus encore que les habitants de la métropole, ces populations sont soumises aux dictats d’«une caste qui détient le pouvoir économique et en abuse», a dénoncé la députée de Guyane Christiane Taubira dans un entretien au Journal du Dimanche : «L'outre-mer n'est pas une danseuse chère à entretenir mais un territoire oublié de la République ou plutôt un territoire spolié, miné par les pratiques frauduleuses, les positions de monopole et la concentration du pouvoir économique», un territoire où «la défiscalisation, les exonérations diverses et tous les investissements consentis par l'Etat font le bénéfice de quelques-uns et non le bien de tous. Quand on fait des commentaires sur les Antilles "assistées" qui vivraient aux crochets de Paris à travers l'aide sociale ou le RMI, on stigmatise des populations alors qu'en en réalité ce sont quelques grands groupes, quelques patrons, quelques familles qui bénéficient depuis toujours des prébendes et des protections de la République», a-t-elle ajouté.
Ce soir, à 18h, un rassemblement de soutien au combat exemplaire des peuples des DOM aura lieu place Clichy à Paris.
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Commentaires
Ça commence :
Des grévistes déplorent des "actions violentes" des forces de l'ordre Répondre | Répondre avec citation |
En mai 67, en Guadeloupe, les ouvriers guadeloupéens demandèrent une augmentation salariale de 2,5%.
Les négociations échouèrent et débouchèrent sur un mouvement de révolte les 26 et 27 mai.
Les forces de l’ordre tirèrent sur les manifestants.
L’une des premières victimes fut Jacques Nestor, militant du GONG (groupement d’organisations nationalistes de la Guadeloupe), très populaire à Pointe-à-Pitre.
Les jours qui suivirent donnèrent lieu à une vague d’arrestations, notamment parmi les militants du GONG qui sont emprisonnés, inculpés, et envoyés en métropole pour atteinte à l'intégrité du territoire national.
Le nombre de victimes reste, jusqu’à nos jours, sujet à caution. On parle de cinq morts.
Egalement 1985, il y eu des émeutes qui donnèrent lieu à de nombreuses interpellations . Les chiffres officiels font état de 87 morts. Le 1er mai de la même année, plusieurs jeunes et travailleurs venus manifester à Capesterre Belle-Eau furent interpellés.
L'Etat français récidive aujourd'hui en protégeant les patrons, en méprisant et affamant son peuple!
Va-t-il ouvrir le feu à nouveau?!
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En métropole, il ne faudrait pas oublier qu'on a aussi notre minorité de très riches profiteurs qui font de même. Répondre | Répondre avec citation |
Trois fois plus de chômeurs, quatre fois plus de RMistes, deux fois plus de pauvres… Salaires, prix, PIB par habitant : les chiffres de l'économie font apparaître de nets déséquilibres entre, d'une part, la Guadeloupe et la Martinique, et la métropole d'autre part.
VOIR GRAPHIQUES ICI… Répondre | Répondre avec citation |