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Le congé parental, dernier bouc-émissaire sarkozyen

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Ça n'a pas loupé ! Inspiré par Rachida Dati, qui a repris le boulot cinq jours après son accouchement, Nicolas Sarkozy propose «une réflexion sur l’évolution du congé parental», bien évidemment trop long et donc pénalisant (on se demande pour qui).

«La maternité est une formidable aventure humaine» mais «les congés parentaux sont parfois à l'origine d'un immense gâchis», a déploré le chef de l'Etat devant les associations familiales réunies à l'Elysée. A ses yeux, «un congé parental de longue durée, c'est une rupture dans un parcours professionnel qui peut se traduire par une diminution des chances de progresser dans la carrière». Et pour les familles, «c'est un salaire en moins, du pouvoir d'achat qui diminue», a-t-il dit. Vous l'avez compris : dans sa logique du «travailler plus» et de plus en plus longtemps pour gagner soi-disant plus, Nicolas Sarkozy souhaite que ces congés soient raccourcis, car «s'occuper à temps plein de son enfant, c'est formidable, à condition que ce soit un choix» et que les femmes «ne soient pas sanctionnées» quand elles veulent reprendre un travail, a-t-il invoqué.

En clair, c'est de la faute au congé parental si le pouvoir d'achat baisse et si les femmes ont des problèmes d'écarts salariaux ou de progression de carrière par rapports à leurs homologues masculins, non celle du régime patriarcal qui persiste à compliquer injustement leur existence, que ce soit au boulot comme à la maison...

Hypocrizy

Avec Nicolas Sarkozy, nous sommes hélas habitués aux sophismes, aux raisonnements simplistes et aux couleuvres géantes. Figurez-vous que, de surcroît, ces satanés congés parentaux «maintiennent en dehors du marché du travail près de 800.000 femmes chaque année», a-t-il poursuivi en dénonçant «l'hypocrisie» du libre choix. Mais, en attendant leur retour dans l'entreprise, ces 800.000 femmes ne sont-elles pas remplacées par des chômeuses et autres précaires, recrutées en CDD ou en mission d'intérim, atténuant avec bonheur leur taux de chômage, habituellement plus élevé que celui des hommes, ainsi que les statistiques officielles de l'INSEE ou du Pôle Emploi ? Et que vaut «l'hypocrisie» du libre choix quand, du travail du dimanche aux départs «volontaires», ce «libre choix» est éternellement soumis à la subordination patronale ?

Et de poursuivre : «Il faut que le Pôle Emploi accompagne vraiment les jeunes mères dans leur retour à l'emploi, et que l'on privilégie l'aménagement des horaires de travail et le temps partiel plutôt que l'arrêt total de l'activité». Car il craint, pour les moins jeunes, qu'elles n'aient «plus la chance de retrouver un emploi parce qu'on [leur] dit après qu'[elles sont] trop vieilles» : c'est évident, le jeunisme en entreprise, c'est encore de la faute au congé parental ! En contrepartie, puisque «l'arrêt de travail ne doit plus être une solution par défaut pour les familles. Il ne peut plus être le mode de garde des jeunes enfants auquel on doit se résigner», le chef de l'Etat promet la création de 200.000 places d'accueil d'ici à 2012… alors qu'il va supprimer la taxe professionnelle dont les recettes contribuent, pour les collectivités locales, au financement de ces structures. Vous noterez aussi qu'en bon vieux ringard il ne sort pas de la logique du travail à temps partiel qu'on réserve aux femmes sous couvert de leur immuable statut de «mères».

Alors qu'il est déjà question de réformer les retraites des mères de famille en réduisant de deux à un an la majoration des annuités offerte pour le calcul de leur pension, alors que l'insupportable «privilège» fiscal de la demi-part additionnelle accordée aux personnes ayant élevé seules un enfant devenu majeur a été restreint, avec Nicolas Sarkozy on n'en finit pas de faire des bonds… en arrière. Envers les femmes, l'époux de Carla affiche un romantisme rance qui fleure bon le XIXe siècle et qui me manquera pas de s'attirer les foudres des organisations féministes.
Mis à jour ( Samedi, 14 Février 2009 06:26 )  

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