Chaque 1er juillet, à l'instar du Smic et autres prestations ou tarifs, les traditionnelles revalorisations/augmentations sont dévoilées. Pour les chômeurs indemnisés par le régime (qui sont actuellement 2 millions et dont la moitié touche moins de 946 € par mois, tandis que 3 chômeurs sur 10 n'ont aucune couverture sociale), les revalorisations successives furent de 2,5% en 2008, 1,95% en 2007 et 2% en 2006, après une «année blanche» en 2005...
A noter que cette revalorisation ne concerne pas les minima sociaux — dont l'ASS et l'AER — qui sont révisés le 1er janvier (+ 1,5% cette année : pour une fois, ils ont eu plus que les autres !).
Conforté par une inflation soi-disant faible ou nulle et prétextant les soi-disant améliorations apportées par la dernière convention Unedic en matière d'indemnisation, le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez avait déclaré sur RMC que «ce n'est pas le moment» ni d'augmenter les cotisations chômage, ni de revaloriser les allocations. Les syndicats, qui demandaient 2,5% à 3% alors que le patronat n'avançait que 0,5%, ont eu — difficilement — raison de ses réticences sur ce second point. Quant au taux de cotisation, il restera inchangé à 4% du salaire brut pour les employeurs et 2,4% pour les 16 millions de salariés affiliés jusqu'à la prochaine renégociation Unedic, fin 2010.
L'Unedic va lancer un nouvel emprunt
Le conseil d'administration de l'assurance chômage a également examiné la souscription d'un nouvel emprunt afin de «restructurer sa dette» : «C'est une habitude», a précisé Laurent Wauquiez. Car, après un exercice 2008 encore positif (+ 4,6 milliards d’€), l'assurance chômage devrait accuser un retour de bâton de 1,3 milliards en 2009 et de 4,6 milliards en 2010. Son déficit cumulé devrait alors s'élever à 11 milliards d’€ en 2010 et pourrait même atteindre 18 milliards fin 2013, selon le scénario noir de son président Geoffroy Roux de Bézieux.
Pour la petite histoire, on rappelle qu'en 2006 le déficit cumulé de l'Unedic avait atteint un pic de 13,1 milliards alors que l'assurance chômage était encore excédentaire de 1,3 milliard en 2000 et qu'en 1996, cet excédent s'élevait même… à 11 milliards d’€.
L'assurance chômage pourrait donc éditer cet été à court terme des billets de trésorerie, puis lever à l'automne auprès des marchés financiers une première tranche de 3 milliards, remboursable sur cinq ou sept ans. «Le montant, le taux et la période de l'emprunt seront décidés dans deux mois», a indiqué Geoffroy Roux de Bézieux pour qui «la période est favorable : il y a beaucoup d'appétence des marchés pour les acteurs institutionnels, et les taux ont baissé». Le bureau de l'Unedic a autorisé le régime à emprunter jusqu'à 12 milliards d'euros pour faire face à la dégradation de la situation financière provoquée par la crise.
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