L'INSEE parle donc de «stabilisation» : la proportion de personnes vivant sous le seuil de pauvreté monétaire [1] en France métropolitaine (soit avec moins de 908 € par mois pour une personne seule, moins de 1.362 € pour un couple sans enfant, et moins de 1.907 € pour un couple avec 2 enfants) s'est élevée en 2007 à 13,4% de la population; un taux qui était à 13,2% un an plus tôt.
Cela représente tout de même 8,034 millions d'individus (vivant dans 3,5 millions de ménages) qui rament dur, très dur, contre 7,9 millions en 2006. 134.000 pauvres en plus en 2007 ? Franchement : une paille...
L'INSEE insiste sur le fait que le taux de pauvreté en France s'est stabilisé depuis le début des années 2000 aux alentours de 13%. En effet, en 2004, ils étaient 11,7% soit 6,9 millions. En 2005, 12,1% soit 7,55 millions. A 13,2% soit 7,9 millions en 2006, on s'aperçoit qu'en l'espace de deux ans ils étaient déjà 1 million de plus ! Pour Alternatives Economiques, il ne s'agit nullement de «stabilisation»… mais de remontée : en trois ans, ce sont 500.000 personnes supplémentaires qui ont basculé dans la pauvreté monétaire.
Cependant, l'honneur est sauf : notre taux de pauvreté reste tout de même dans la fourchette basse de la moyenne UE. L'Europe, riche continent, compte officiellement quelque 16% de miséreux [2], les taux les plus élevés se situant à 23% en Lettonie, 21% en Grèce, à 20% en Espagne et en Italie, à 19% au Royaume-Uni et 18% en Irlande, tandis que le plus bas est à 10% au Pays-Bas et… en République tchèque. Cocorico !
[1] Ce seuil, selon le critère européen, représente 60% du niveau de vie médian qui s'est établi en 2007 à 1.510 € mensuels - ce qui signifie que la moitié de la population française vit avec moins de 1.510 € par mois... Niveau de vie médian qui serait en hausse de 2,1% par rapport à l'année précédente (+ 1,5% en 2006), hors inflation qui s'est établie à 1,5% en moyenne en 2007.
Selon l'Institut, toujours en 2007, les 10% des personnes les plus aisées vivaient avec au moins 33.900 € par an et les 10% les plus modestes avec au plus 10.010 € annuels.
[2] La Suède, le Danemark, la Slovénie et la Slovaquie font un peu mieux que nous avec un taux de 12%. L'Allemagne, l'Autriche et la Finlande font pareil que nous avec 13%. La Belgique nous bat avec 15%. (Chiffres INSEE 2006)
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