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Accueil Social, économie et politique L'Europe ne lutte ni contre la crise, ni contre le chômage !

L'Europe ne lutte ni contre la crise, ni contre le chômage !

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Incroyable mais vrai : selon un sondage, 72% des citoyens européens estime que l'UE joue un rôle positif dans la création de nouvelles possibilités d'emploi et dans la lutte contre le chômage.

Publié vendredi, cet Eurobaromètre été réalisé entre le 25 mai et le 17 juin derniers par TNS "Opinion and Social" auprès de 27.000 personnes de plus de 15 ans dans les 27 pays de l'UE ainsi qu'en Croatie, Macédoine et Turquie.

Certes, une dose de réalisme — quoique sous-évaluée à notre sens — a été respectée. Ainsi, 61% des Européens interrogés pense que le pire reste à venir en matière d'emploi (contre 28% qui estiment que la crise économique a déjà atteint son pic), et 32% de ceux qui travaillent se disent «très inquiets» au vu des plans sociaux massifs annoncés partout. Ils sont encore plus nombreux à craindre que leur conjoint (38%) ou leurs enfants (47%) se retrouvent au chômage. Un tiers des sondés (33%) pense même qu'il serait «improbable» de trouver un emploi dans les six prochains mois.

A ce jour, environ 3,5% des travailleurs européens ont personnellement vécu un licenciement en raison de la crise. Ils sont 24% à connaître un collègue qui a perdu son travail, et 36% ont un ami ou un membre de la famille dans le même cas. Les pays les plus durement touchés par le chômage et la pauvreté — et forcément les plus pessimistes — sont la Lettonie, la Lituanie, l'Estonie, l'Espagne et l'Irlande, tandis que les pertes ont été comparativement moins importantes dans d'autres comme le Luxembourg, la Suède, le Danemark ou les Pays-Bas.

La peur du déclassement social touche l'ensemble des Européens. Mais heureusement, qu'ils soient chômeurs ou non, ils ne sont que 38% à affirmer qu'ils accepteraient «n'importe quel boulot».

Là où ça commence à coincer, c'est au niveau du rôle de l'UE dans les politiques de l'emploi, avec 52% de sondés qui le juge globalement satisfaisant. Un pourcentage qui augmente considérablement — et de façon étonnante — sur des questions spécifiques : 78% pensent ainsi que l'Union européenne joue un rôle positif dans l'amélioration de l'accès à l'éducation et à la formation, 76% dans la promotion de l'égalité entre hommes et femmes, 73% dans la lutte contre d'autres formes de discrimination, et… 72% dans la création de nouvelles perspectives d'emploi ainsi que dans la lutte contre le chômage.

Quel paradoxe, et quel leurre ! En effet, les Européens s'abstiennent massivement lors des élections : celles de juin dernier nous ont montré à quel point les peuples font preuve de défiance et ne se sentent pas impliqués. Comment, subitement, auraient-ils retrouvé la foi dans des institutions qu'ils sanctionnent (à tort) par leur indifférence ?

Surtout, dans cette Europe où le mot «social» est proscrit, non seulement aucune leçon de la crise — qui est, on le redit, systémique, c'est-à-dire inhérente à son fonctionnement même — n'est en passe d'être tirée, bien au contraire (puisque l'après 7 juin sera truffé de «réformes» ultralibérales). Hélas embarqués dans cette galère idéologique, notre influence et notre modèle sont réellement menacés : Smic et salaires, services publics, protection sociale... Pour le système économique libéral que nous subissons, le chômage et la précarisation du salariat n'est pas un problème mais LA SOLUTION : ils permettent de déréglementer et flexibiliser le travail. Quant à l'effacement de l'Etat (intérêt général) au profit du marché (intérêts privés), autre marotte de ce «néo-libéralisme» qu'il n'est visiblement pas question de «moraliser», il n'a pas d'autres conséquences que le renchérissement des biens et services de base — accès aux soins, à l'énergie, au logement… — et le creusement des inégalités entre citoyens. Telle est, sans illusion, l'Europe présente et à venir.

Difficile de croire à cet Eurobaromètre, nouveau sondage de propagande en temps de crise... Ou alors, à l'instar d'une grande majorité de Français, les Européens sont tout aussi ignorants des réalités. C'est bien triste.

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Mis à jour ( Jeudi, 30 Juillet 2009 08:28 )  

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