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Accueil La revue de presse Dette publique, oui… Mais la dette privée ?

Dette publique, oui… Mais la dette privée ?

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Ceux qui nous brandissent l'épouvantail de la dette publique ne cherchent qu'à décrédibiliser la dépense publique — donc l'action publique et à nous faire oublier que la crise financière actuelle a été déclenchée par un excès d'endettement privé.

Depuis des années et particulièrement ces derniers mois, on nous répète que la dette publique est le pire mal qui puisse affecter l'économie. La dette publique est toujours «trop élevée», elle pèse sur les «générations futures». Mais, bizarrement, on ne parle jamais de la dette privée contractée par les ménages et les entreprises. Pourquoi serait-elle plus «supportable» pour l'économie ?

[...] Dans tous les pays de la zone euro, la dette privée est plus importante que la dette publique. De plus, elle augmente beaucoup plus vite et plus régulièrement.

[...] Une coupable : la bulle immobilière

Bien évidemment, la cause de cette déroute n'est pas la dette publique mais bien l'excès de la dette privée, dû notamment à l'envolée des prix des logements. Cette bulle immobilière rendait nécessaire l'endettement des ménages, qui à son tour contribuait à gonfler cette bulle. Le parfait cercle vicieux.

Au sein de la dette privée, la dette des ménages occupe en effet une part importante et en constante augmentation. Elle constitue le lot commun des pays européens (source des données : Eurostat). La palme revient au Royaume-Uni, dont l'endettement des ménages est passé de 90% à 152% du revenu disponible brut (RDB) entre 1997 et 2008. Le Portugal et l'Espagne suivent de très près. Quant aux ménages grecs, leur endettement est passé de moins de 20% du RDB en 2000 à 70% en 2008...

Comment expliquer une telle évolution ?

• L'impact des mesures libérales sur la précarisation du marché du travail a été colossal. En générant des petits boulots et des «working poors» (travailleurs pauvres), on sape durablement la demande.

• Il fallait donc lâcher la bride du crédit. D'une main, on enlève du salaire aux travailleurs pour mieux rémunérer les actionnaires, de l'autre on lui prête de l'argent pour qu'il continue à acheter ce que produisent les entreprises.

Se focaliser sur la dette publique dans l'analyse du risque d'excès d'endettement est illogique : l'excès d'endettement privé est tout aussi grave que l'excès d'endettement public.

Quelle que soit l'évolution de la dette publique, un excès de dette privée peut avoir des effets dramatiques : bulles sur les prix des actifs, défauts des emprunteurs… Brandir l'épouvantail de la dette publique n'est qu'un moyen détourné pour décrédibiliser la dépense publique, donc l'action publique.

Tout ceci plaide pour un «changement de logiciel» dans la supervision macroéconomique. Il faut donner au moins autant d'importance à la surveillance de l'endettement privé qu'à celle de l'endettement public. N'oublions tout de même pas que la crise financière actuelle a été déclenchée par un excès d'endettement privé aux Etats-Unis...

(Source : Eco89)

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Mis à jour ( Mercredi, 27 Avril 2011 17:32 )  

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