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Etre payé pour son travail est-il un privilège ?

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Symptomatique d'une société qui méprise le travail et les droits qui le régissent, Miroir Social relève le cas de France Télévisions, dont la direction planche sur une nouvelle convention collective.

La direction de France Télévisions a «listé» les soi-disant avantages acquis qu'elle prévoit de «maintenir» pour ses salariés dans le cadre de sa prochaine convention collective. Pour aller à l'essentiel, rapidement : les salariés ne conservent quasiment rien; ils n'ont quasiment droit à rien; tout juste leur laisse-t-on les fêtes «religieuses» et quelques jours de fractionnement ici ou là. Leur qualification, leur positionnement, leur progression salariale etc, rien n'est maintenu, à l'exception de leur niveau de rémunération. Car être payé pour son travail, ce serait un «avantage» !

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Nous, chômeurs, savons déjà depuis longtemps qu'être rémunérés à notre juste valeur n'est plus possible.

De nombreux dispositifs — comme l'évaluation en milieu de travail (EMT), l'offre raisonnable d'emploi (ORE), les contrats aidés (CUI), le RSA ou le service civique de Martin Hirsch, le «zéro charges» pour l'emploi des apprentis et des seniors —, mis en place par le gouvernement et ses «partenaires sociaux», nous contraignent au déclassement professionnel et salarial, au sous-emploi jetable qui ne permet pas de vivre, sinon au travail gratuit.

Dans son rapport «Perspectives de l’emploi 2006», au chapitre «Stimuler l’emploi et les revenus», l'OCDE écrivait : Les réformes structurelles qui commencent par générer des coûts avant de produire des avantages, peuvent se heurter à une opposition politique moindre si le poids du changement politique est supporté dans un premier temps par les chômeurs. En effet, ces derniers sont moins susceptibles que les employeurs ou les salariés en place de constituer une majorité politique capable de bloquer la réforme, dans la mesure où ils sont moins nombreux et souvent moins organisés.

Quatre ans après, les barrières sont tombées !
Les salariés en poste n'échappent plus à cette grande braderie : leur travail n'est plus une «valeur» mais un coût à rogner par tous les moyens. Grâce à la crise, le gel des salaires et les politiques de rigueur sont déjà actés. Mais à France Télévisions, on va plus loin en prenant le mal à la racine, c'est-à-dire en réduisant une convention collective à peau de chagrin, en dépit du Code du Travail...



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Mis à jour ( Jeudi, 04 Novembre 2010 01:28 )  

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