Quand on épluche la publication mensuelle de la Dares/Pôle Emploi, on note que si la catégorie officielle enregistre 14.400 inscrits de moins en France métropolitaine, soit 2.676.600 chômeurs pour la façade, la catégorie B — activité réduite <78 heures — compte 2.700 inscrits supplémentaires (+0,5% sur un mois et +7,3% sur un an), et la catégorie C — activité réduite >78 heures — 17.000 de plus (hausse mensuelle : +2,3% ; hausse annuelle : +19,4%).
Donc, si l'on considère l'ensemble des privés d'emploi "tenus d’accomplir des actes positifs de recherche" (ABC), qu'ils n'aient exercé aucune activité ou se soient contenté de petits boulots, leur nombre a, en réalité, crû de 5.300 personnes rien qu'en métropole.
Le total des inscrits de ces trois catégories, DOM inclus, s'élève donc à 4.208.300 (soit +0,2% sur un mois et +8,2% sur un an).
Et si, en France métropolitaine, les effectifs de la catégorie D — chômeurs en formation ou en maladie/maternité, licenciés économiques en CRP ou CTP… — ont reculé de 7.400 à 251.300 personnes (-2,9% sur un mois mais +9,6% sur un an), ceux de la catégorie E — chômeurs en contrats aidés — ont augmenté de 11.600 à 358.600 (+3,3% sur un mois et… +45,5% sur un an, fruit juteux de la politique du gouvernement !). Pour ces deux catégories d'inscrits "non tenus d'accomplir des actes positifs de recherche" car en situation particulière, mais 609.900 chômeurs tout de même ainsi escamotés, le solde est également positif : +4.200.
Donc, en juillet, le solde des catégories ABCDE en métropole affiche un score de +9.500.
Le total des inscrits à Pôle Emploi en France métropolitaine s'élève à 4.573.700, soit une hausse mensuelle de 0,2% et une hausse annuelle de 10,4%. Le tiers d'entre eux — 1.436.200 personnes — est à la recherche d'un emploi depuis plus d'un an (+27,6% en douze mois). On compte aussi 707.300 chômeurs de + de 50 ans (en hausse de 1,1% sur un mois et de 17,1% sur un an), ce qui va autoriser le gouvernement à instaurer son dispositif "zéro charges seniors", véritable aubaine pour les employeurs.
Avec les 217.000 chômeurs des DOM (dont on ne parle pas) et les 300.000 seniors de + 58 ans "dispensés de recherche d'emploi" (qui ne figurent dans aucune catégorie), on dépasse les 5 millions d'inscrits.
Même si la tendance est au ralentissement, qu'on ne nous dise pas que le chômage baisse !!!
Et qu'on cesse de nous dire qu'il a reculé "pour le deuxième mois consécutif" ! En juin, c'était pareil : la catégorie A avait baissé (-8.600), mais pas les catégories C et D (+15.600) ni la catégorie E (+13.600) ! Cette allégation ne se vérifie que pour la catégorie D — celle, pourtant, des formations et conventions de reclassement… Que fait le gouvernement ? — dont les effectifs diminuent depuis mai (-10.900 sur deux mois).
Et qu'on cesse de vanter une progression des offres collectées par Pôle Emploi : ce sont, à 80%, des emplois temporaires (CDD, intérim ou saisonniers) et mal payés.
Qu'on arrête de nous bassiner avec les 59.000 créations de postes du premier semestre, dont 75% sont des missions d'intérim !
Et qu'on cesse, enfin, de parler de "stabilisation du marché du travail". C'est faux et archi faux ! Pour que cette allégation soit juste, à la fin du premier semestre 2010, il aurait fallu qu'en juin la catégorie A se leste de 38.000 chômeurs. Or, ce fut loin d'être le cas et le solde est resté dans le rouge. Si, en juillet, 14.400 inscrits sont sortis de la catégorie officielle, d'ici la fin de l'année il faudra mettre les bouchées doubles pour compenser les mauvais résultats des mois précédents. Ce qui n'est pas gagné, surtout avec une prévision de croissance à 1,4% en 2010 alors qu'il faut une progression de PIB annuelle entre 2% et 2,5% pour que l'économie commence à créer plus d'emplois qu'elle n'en détruit.
Mais pour parvenir à cette "stabilisation", tous les moyens sont bons : en juillet, quelque 292.000 personnes sont sorties des listes pour "défaut d'actualisation", "radiation administrative" ou "autres cas"...
L'espoir, c'est bien. Mais la vérité, c'est mieux.
SH
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Commentaires
Chômage, quatre vérités que Lagarde ne vous dira pas Répondre | Répondre avec citation |
Je vois que vous citer un article de Pierre Larrouturou
Dans votre billet sur le rSa pour les jeunes de - 25 ans, je vous ais raconter ma distribution de tracts à la sortie d'un lycée pour les élections Européennes de 1999, et bien c'était pour une liste qui était présente à ces européennes de 1999 qui s'appelait "COMBAT POUR L'EMPLOI".
Et la tête de liste était Monsieur Pierre LARROUTUROU qui était, et je pense qu'il y est toujours, pour la réduction du temps de travail à
4 JOURS (LES 32 HEURES) il était à la tête d'une association qui s'appelait 4 JOURS NOUVEL EQUILIBRE, et moi "chercheuse d'emploi" déjà à cette époque là, j'étais seconde de liste car il voulait quelqu'un qui représentait les "chercheurs d'emplois", il a toujours dénoncé le cortège de mensonges qu'on déverse sur le dos du chômage et que c'était possible de faire autrement pour l'emploi mais qu'il fallait une bonne dose de volonté politique.
A l'époque il était au P.S. aujourd'hui Europe Ecologie Répondre | Répondre avec citation |
«La semaine de 4 jours créerait 1,6 million d'emplois»
Larrouturou a aussi assisté/contribué aux Etats généraux du Chômage et de la Précarité qui ont eu lieu en mai 2009 à Bobigny.
C'est un mec bien ! Répondre | Répondre avec citation |
Il est vrai que quand on perd son emploi et que la situation perdure, il vaut mieux s'initier à l'économie pour comprendre ce qui nous arrive (un peu comme on va chez le psy pour comprendre ses mécanismes internes afin de sortir d'une dépression). Sauf que le chômage n'est pas un dysfonctionneme nt personnel voire intime, mais un dysfonctionneme nt collectif. C'est un outil économique qui fait des victimes par millions. Ensuite, la société toute entière s'arrange pour leur faire croire qu'elles sont responsables, individuellemen t, de leur situation, ce qui est monstrueux.
Le chômage est le produit de choix économiques et politiques. Donc, pour connaître son ennemi, il faut se brancher économie et politique et pour lutter contre, il faut se tourner vers des solutions collectives. Répondre | Répondre avec citation |
Source
Ce recul progressif s'explique par l'augmentation du nombre de chômeurs de longue durée qui basculent en fin de droits et passent à l'ASS (solidarité Etat) ou au RSA (CAF). Quant au nombre de ceux qui n'ont droit à rien du tout, on ne le connaît pas…
Détail : les bénéficiaires de la Convention de reclassement personnalisée (CRP) ont été 80.200 en juillet (+7,1% en un an), et les bénéficiaires du Contrat de transition professionnelle (CTP) 14.600 (+84,8% en un an). Répondre | Répondre avec citation |
Le chômage en France va connaître «un plateau et commencer à baisser sur la seconde moitié de 2011», «une légère décrue pour des raisons démographiques» , puis «rebaisser sur 2012», a indiqué hier le vice-président de l'Unedic, Geoffroy Roux de Bézieux (Medef), sur BFM.
Par ailleurs, une réunion du bureau de l'Unedic, présidée par Gaby Bonnand (CFDT), est programmée vendredi pour «examiner l'équilibre financier de l'assurance-chômage», a indiqué l'Unedic. Répondre | Répondre avec citation |