Alors que 2011 a été désignée comme «Année européenne du bénévolat et du volontariat», une enquête récente menée par des chercheurs de l’Université d’Évry montre que l’engagement associatif ne fait pas vraiment la différence auprès des recruteurs. L’équipe a conçu 13 faux CV pour répondre à 500 offres d’emploi dans les secteurs de l’informatique, de la banque et de la gestion. Résultat, les candidats bénévoles n’ont pas plus de chances que les autres, à compétence égale, de décrocher un entretien d’embauche.
Des activités parfois vues comme chronophages
Un engagement solidaire pourrait même nuire dans certains secteurs. En effet, pour un poste de développeur informatique, par exemple, un candidat sans activité bénévole accède à l’entretien d’embauche dans 25,2% des cas contre 17,4% pour celui qui s’est à un moment investi auprès des Restos du cœur.
«Certains recruteurs considèrent que si le candidat a un engagement bénévole, il a plus de chances d’être “dispersé” dans sa vie professionnelle», commente Yannick L’Horty, chercheur en économie à l’université d’Évry, qui a collaboré à cette enquête. L’activité non lucrative peut aussi, selon l’étude, être considérée comme chronophage, et donc en concurrence avec l’activité salariée.
L’Afev, association de lutte contre les inégalités dans les quartiers, a participé à cette campagne de «testing», au même titre que la Croix-Rouge française ou les Scouts et guides de France. Selon l’organisation, l’absence de valorisation du bénévolat sur le marché du travail proviendrait aussi de la présentation des CV.
Le bénévolat peut avoir autant de valeur qu'un stage
Dans une enquête parallèle menée auprès de 250 recruteurs de jeunes diplômés, l’Afev dresse un autre tableau. Certes, 73,5% des employeurs estiment que le bénévolat n’entre pas en compte dans leur choix final. Cependant, plus de 61% d’entre eux jugent que les expériences non lucratives ne sont pas bien présentées par les candidats.
«Si on ne veut pas que le bénévolat soit la dernière ligne du CV que l’on regarde à peine, il faut arrêter de se contenter de mentionner le nom de l’association pour laquelle on œuvre, souligne Nicolas Delesque, secrétaire général de l’Afev. Lorsqu’un candidat entre dans le détail des compétences qu’il a développées en tant que bénévole, son expérience peut avoir la même valeur qu’un stage.»
Depuis un peu plus d’un an, l’Afev accompagne ses bénévoles dans la mise en valeur de leur CV. C’est peut-être le bon pari : 60% des recruteurs voient le bénévolat comme un «plus» uniquement si le candidat a développé des compétences spécifiques.
(Source : La Croix)
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