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Par ailleurs, bien que l'intérim marque le pas, les créations nettes d'emploi dans les entreprises ont continué de progresser légèrement en juin (dernière donnée disponible), les effectifs des entreprises de plus de 9 salariés ayant augmenté de 0,2% sur trois mois et de 1,4% sur un an.
Et le volume des heures supplémentaires — qui ne rapportent rien à l'Urssaf — a continué de progresser en juin à un rythme soutenu de 7,9% sur un an.
Sur ces entrefaites, l'Acoss maintient sa prévision d'une hausse de la masse salariale de 3,4% pour l'année 2011.
Cerise sur le gâteau, les entreprises seraient en bonne santé, puisque les taux d'impayés aux Urssaf ont diminué à fin juillet et sur un an, flirtant même avec des niveaux d'avant crise...
Ce que ces "bons chiffres" ne disent pas :
• L'Acoss ne fait pas de détail. La nature de ces 649.000 «embauches d'une durée supérieure à un mois réalisées en juillet par les entreprises du secteur privé hors intérim» n'est pas précisée. Gageons qu'elles consistent essentiellement en emplois saisonniers, donc des jobs d'été déclarés. Arrivé en septembre, tout ce beau monde repart au chômage...
Le nombre des embauches d'une durée inférieure à un mois est, lui, éludé; même topo pour le nombre des embauches d'une durée supérieure à 6 mois (emplois considérés comme "durables") : pour la comparaison d'ensemble et la tendance qu'elle pourrait révéler, on repassera.
• Plus généralement, les «créations nettes d'emploi» englobent pêle-mêle tous les types de contrats : CDI, mais surtout CDD, intérim, jobs occasionnels ou saisonniers, à temps partiel ou très partiels qui ne permettent ni de vivre, ni de se projeter. Selon la logique en vigueur, une déclaration = un emploi, point barre, circulez y'a rien à voir. Leur répartition qualitative, et surtout leur volume en équivalent temps plein, ne sont pas dévoilés.
Enfin, bien que l'Acoss s'en réjouisse, leur progression (1,4% sur un an) demeure totalement insuffisante.
• On ne s'apesantira pas sur le scandale des heures supplémentaires : c'est 4,5 milliards d'euros par an de manque à gagner pour les finances publiques, tandis que les 175 millions d'heures supplémentaires totalisées au cours du seul premier trimestre 2011 ont représenté l'équivalent de 382.000 postes à temps plein. Autrement dit, si on n'en avait effectué que la moitié et embauché des jeunes et des chômeurs, on aurait pu combler la moitié du retard pour revenir au niveau d'emploi d'avant crise.
• Quant à la bonne santé des entreprises, on reprendra une expression usuellement utilisée pour qualifier notre niveau de chômage : les défaillances restent «stables à un niveau élevé»...
SH
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Commentaires
Le nombre total d'offres collectées a, lui, baissé de 9% en deux ans.
www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0201582657296-emploi-le-nombre-d-offres-d-emploi-en-cdi-collectees-par-208991.php
On remarque que, comme d'habitude, ces dépêches n'informent qu'à moitié ! En effet, la proportion des CDI dans le total des offres collectées par PE n'est même pas précisée… Répondre | Répondre avec citation |
Ce qui était inespéré n'a pas été avéré. L'Insee a divisé par deux son estimation de création nette d'emplois salariés dans les secteurs marchands au deuxième trimestre. Alors que le 12 août, il l'avait chiffrée à 68.300 postes, il ne l'estime désormais plus qu'à 33.300.
www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0201618930286-l-emploi-salarie-a-augmente-moins-que-prevu-au-deuxieme-trimestre-216374.php Répondre | Répondre avec citation |