En mai dernier, l'heure était à l'optimisme. L'assurance-chômage avait donc révisé ses prévisions financières à la hausse. La crise de l'été a tout bouleversé et, hier, un nouveau scénario bien plus sombre a été présenté au bureau de l'Unedic. Il ne corrige que de 0,1 point sa prévision de croissance pour 2011, à 1,7%, et maintient à 1,7% celle de 2012. Mais il table désormais sur une nette hausse du chômage en 2011, qui devrait se poursuivre en 2012.
Record d'inscriptions
Le nombre de chômeurs n'ayant pas du tout travaillé (catégorie A), que l'Unedic voyait baisser de 138.000 sur l'année il y a quatre mois, progresserait en définitive de 36.700 pour atteindre un niveau inégalé depuis 2000, à 2.759.200. Ce serait seulement 3.000 de plus que le dernier chiffre connu, celui de juillet. Cela suppose donc la stabilisation du chômage au second semestre. 2012 devrait être marqué par la poursuite de la hausse des inscriptions à Pôle emploi, estime l'Unedic, avec le franchissement du seuil des 2,8 millions de chômeurs de catégorie A, à 2.814.700, un chiffre inégalé depuis décembre 1999.
Quant au nombre de demandeurs d'emploi ayant travaillé dans le mois (catégories A, B et C), l'Unedic table sur le fait qu'il progresserait de près de 150.000 sur 2011, frôlant les 4,2 millions à la fin de l'année; un niveau inégalé depuis le début de la série statistique actuelle du chômage, en 1997. En 2012, il franchirait le cap des 4,3 millions.
Tout cela aura évidemment une incidence négative sur la situation financière de l'Unedic. La prévision de mai supposait que le déficit de l'assurance-chômage passerait de 2,9 milliards d'euros fin 2010 à 2 milliards en 2011 avant de revenir dans le vert (+ 272 millions) en 2012. Désormais, il est prévu un déficit de 2,47 milliards d'euros cette année, qui porterait l'endettement à plus de 11 milliards. Le déficit se réduirait l'an prochain à 1,77 milliard, portant la dette à 12,8 milliards.
(Source : Les Echos)
Affaire à suivre
L'accord sur l'assurance-chômage du 25 mars dernier entre le patronat et tous les syndicats (sauf la CGT) avait renvoyé, dans le cadre d'un «groupe de travail paritaire politique», les sujets qui fâchaient comme la taxation de l’emploi précaire, l'encadrement des ruptures conventionnelles, le report des bornes d'âge pour les seniors, la dégressivité des allocations ou encore les «droits rechargeables», thématique reprise récemment à son compte par le ministre du Travail Xavier Bertrand, suscitant une volée de protestations syndicales.
Ce groupe a tenu sa première réunion lundi 19 en fin d'après-midi au siège du Medef. Il a décidé de prendre son temps : lors de la prochaine réunion, le 23 novembre, chacun est prié de faire le point sur les thèmes qu'il souhaite aborder. Ensuite, le groupe se réunira une fois par mois jusqu'en avril.
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