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Londres ne veut plus loger les chômeurs et les précaires

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Le pays de David Cameron, digne héritier de Margaret Thatcher, devient de plus en plus invivable.

Après les délinquants (et leurs familles), les chômeurs anglais risquent à leur tour de perdre leurs logements sociaux. La municipalité de Westminster, arrondissement au cœur de Londres, vient d'adopter de nouvelles règles dans l'attribution des appartements à loyers subventionnés. Les candidats qui travaillent depuis au moins deux ans seront favorisés par rapport aux chômeurs «dans le cadre d'un programme visant à décourager la culture des avantages sociaux», précise le conseil municipal.

Les travailleurs précaires sont eux aussi sur la sellette : «Les personnes en contrat à durée déterminée devront prouver qu'elles ont été employées de façon continue sans interruption supérieure à un mois», selon les nouvelles règles qui entrent en vigueur en janvier 2012. La municipalité reconnaît toutefois des droits équivalents à ceux qui recherchent «activement» un emploi. Seront privilégiés les résidents vivant à Westminster «de façon continue» depuis au moins dix ans.

Cette chasse aux supposés chômeurs-profiteurs n'est pas l'initiative isolée d'une municipalité huppée et conservatrice. Sur le point d'être imitée par d'autres communes à travers le Royaume-Uni, cette démarche ne choque pas plus la mairie de Londres que le gouvernement. «Les autorités locales de tous bords prennent des mesures pour s'assurer que les gens qui travaillent dur, respectent les règles et se montrent responsables obtiennent un accès juste au logement dans ce pays», a commenté Grant Shapps, ministre du Logement du gouvernement Cameron.

«Prétexte»

La gauche travailliste est sur la même longueur d'onde. Dans son discours au congrès du Labour mardi, Ed Miliband a usé de la même rhétorique du «donnant-donnant». «Face à une pénurie de logements sociaux, il faut faire des choix, a prévenu le chef de l'opposition. Est-ce qu'on traite la personne qui contribue à la communauté de la même façon que celle qui ne le fait pas ? Ma réponse est non.» Le gouvernement de Gordon Brown avait déjà instauré des règles du même type en 2008.

En pleine crise économique, avec un chômage en hausse touchant 2,5 millions de personnes (7,9% de la population active), cette politique inquiète les professionnels de l'aide sociale. «Le logement est un droit de base, rappelle Alison Gelder, directrice de l'association chrétienne Housing Justice. Les politiques prennent prétexte de la pénurie de logements sociaux et des restrictions budgétaires pour stigmatiser les chômeurs et tentent de faire croire que les citoyens n'ont plus droit à être logés s'ils perdent leur travail. Westminster veut tout simplement expulser les chômeurs du centre de Londres.»

Si elle estime cependant que ces déclarations seront peu suivies d'effets, l'accès au logement devient un sujet de préoccupation majeur en Grande-Bretagne. Le nombre de sans-abri a augmenté de 10% en un an, selon un rapport de l'association Crisis, qui redoute une extension du problème aux classes moyennes dans les mois à venir si la situation économique ne s'améliore pas.

(Source : Le Figaro)

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Mis à jour ( Vendredi, 30 Septembre 2011 12:27 )  

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