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Ce recul du chômage a été le plus marqué à Londres, souligne l'ONS, ce qui suggère un effet positif de la préparation des JO. «Le début imminent des Jeux Olympiques [le 27 juillet] fournit actuellement un soutien à l'emploi. A court terme, les JO devraient continuer à donner un coup de pouce. Cependant, les perspectives semblent plus problématiques pour la suite», estime à juste titre un économiste. En effet, le coût de ces jeux a explosé à 14 milliards d'euros dont l'essentiel provient de fonds publics alors que les difficultés économiques et sociales obligent le gouvernement à diminuer drastiquement ses dépenses dans nombre de secteurs. Des sceptiques avancent même que l'événement, loin de booster l'économie du pays, ne sera au final qu'un jeu à somme nulle.
L'envers du décor
A l'image de leur premier ministre et "Homme de fer" David Cameron, c'est l'extrême dureté d'un capitalisme sauvage qui, outre-Manche, caractérise cette période. On se souvient de la manière dont ont été traités des chômeurs de longue durée de Bristol, Bath et Plymouth à l'occasion du Jubilé de la Reine, contraints de dormir sous un pont puis de travailler gratuitement quatorze heures d'affilée. Certains observateurs ont évoqué un retour à l'Angleterre victorienne et dénoncé des conditions dignes du XIXe siècle : ils ne croyaient pas si bien dire...
Un nouveau scandale révélé par le Daily Mail montre dans quelles conditions sont logés les personnels d'entretien du parc olympique (en majorité des femmes), parqués dans un vaste enclos à l'est de Londres : des préfabriqués insalubres contenant des chambres pour 10 personnes, un WC pour 25 et une cabine de douche pour 75, le tout contre un loyer de 700 euros ! On se croirait en Chine.
A la fois drôle et horrifiant, Rue89 a publié la semaine dernière le témoignage d'un jeune Français à Londres recruté comme "Game Maker" pour les JO. Volontaire, lui aussi travaille gratis. Voici donc comment la société anglaise tente de faire la nique à la crise, créant des jobs de merde limite esclavagistes et érigeant à outrance tous les symboles d'un ultralibéralisme à l'agonie : publicité envahissante, hyper-consumérisme et malbouffe vont polluer l'événement jusqu'à la nausée. Ainsi, à l'occasion d'Olympiades dont on rappelle qu'elles sont nées en Grèce antique et que, dans leur version moderne, elles sont censées véhiculer des valeurs comme la dignité de l'homme, le Royaume-Uni et son (im)pitoyable dirigeant nous montrent le triste visage d'un modèle failli qui pue l'argent factice et où suintent régression sociale et civilisationnelle.
SH
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Commentaires
Du temps de la Rome antique, on ne payait pas pour assister aux jeux.
Que faut-il au peuple? Du pain et des jeux… Répondre | Répondre avec citation |
Sauf qu'en ce qui concerne le pain, pour des millions de gens, ça commence à coincer sérieusement. Répondre | Répondre avec citation |
Dispersez-moi ces pauvres qui risquent de gâcher la fête ! Les environs du site olympique subissent un grand "nettoyage" afin que les visiteurs et les médias internationaux ne voient de Londres que la face étincelante. The Guardian manifeste sa désapprobation.
Une nouvelle expression peu ragoûtante a fait son apparition dans la presse : "zone de dispersion". Il s'agit, en d'autres termes, du périmètre qui doit être débarrassé de la populace autour du site olympique.
Rappelez-vous. Quand les Chinois en ont fait autant à Pékin, entre les cruelles expulsions des sans-abri, repoussés dans les faubourgs de la ville, les démolitions d'immeubles à loyer modéré et l'évacuation des petits vendeurs de rue, des bordels et des travailleurs migrants, quelle indignation chez nous ! Serait-ce la fameuse histoire de la paille et de la poutre ?
Les travaux de déblaiement de notre site olympique sont tout à la fois minutieux et menés à grande échelle. Vagabonds, indigents, miséreux sont évacués - ainsi que leurs logements, jardins ouvriers et étals de marché. Les maisons de tolérance sont inspectées de la cave au grenier, les jeunes en sweat à capuche se font arrêter, l'amarrage des péniches sur la Lea, une rivière voisine, est passé de 600 à 7.000 livres par an [de 760 à 8.900 euros], et les abribus ont été dotés de nouveaux bancs sur lesquels il est impossible de dormir. Pendant ce temps, nos télés vont nous montrer des Olympiades étincelantes : cascades d'or, torches dorées, médaillés d'or, foules argentées. Avec un espoir : qu'il n'y ait pas un iota de saleté ni un seul sous-homme pour heurter les regards dans Londres fin juillet.
C'est certain, le grand ménage ne sera pas facile. Laissez-moi vous faire une suggestion : si quelques-uns de ces pauvres disgracieux osent encore se montrer en août, qu'on les enchaîne les uns aux autres comme des forçats, vêtus de débardeurs marron et de shorts beiges, et qu'on leur fasse ramasser les détritus et décoller les chewing-gums des trottoirs aux petites heures du jour, afin que les touristes puissent s'éveiller dans une ville aussi immaculée que les idylliques plages de sable doré des mers du Sud.
Puis, à la faveur de la nuit, des bus pourraient convoyer jusqu'à la côte les ramasseurs de détritus, qui rejoindraient quelque prison flottante amarrée au large d'un coin bien isolé du littoral. Toute tentative d'évasion serait facilement repérée par d'importants services de sécurité. Et le candidat à l'évasion serait… dispersé.
www.courrierinternational.com/article/2012/07/19/dispersez-moi-ces-pauvres-qui-risquent-de-gacher-la-fete Répondre | Répondre avec citation |
Vu à Londres, près du site olympique : un immense panneau remerciant les sponsors des Jeux. Les noms des bienfaiteurs : McDonalds et Coca-Cola pour la malbouffe, BP pour le pétrole, Rio Tinto pour l'exploitation minière, et Dow Chemical…
… Dow Chemical, qui a été l'un des producteurs du célèbre Agent Orange, défoliant à base de dioxine utilisé comme arme chimique au Vietnam.
… Dow Chemical, propriétaire de l’usine Union Carbide qui avait explosé à Bhopal, au nord de l'Inde, dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984. Quarante tonnes d’isocyanate de méthyle ont été libérées sur les habitants. Plus de 15.000 personnes sont décédées dans les deux semaines qui ont suivi la catastrophe, et 800.000 ont été touchées d’une manière ou d’une autre. Les habitants de Bhopal demandent toujours à ce que leur ville soit définitivement nettoyée mais Dow Chemical, qui a racheté Union Carbide en 1999, refuse d’assumer les conséquences de ce désastre sanitaire et écologique qui perdure, estimant que les 470 millions de dollars versés aux victimes par Union Carbide en 1989 sont bien suffisants.
Par contre, tous les 4 ans, Dow Chemical n'hésite pas à dépenser 100 millions d’euros pour les JO. Dow Chemical, producteur de plastiques, de pesticides, d’herbicides ou d'OGM, sponsor d’une compétition qui exalte les corps sains, c’est un peu le pompon !
www.rue89.com/rue89-sport/2012/07/23/un-ancien-dj-en-croisade-contre-les-sponsors-des-jo-aux-mains-sales-234048 Répondre | Répondre avec citation |
Il s'agit du troisième trimestre consécutif de recul du PIB britannique, un repli plus marqué que les prévisions des analystes consultés par Dow Jones qui tablaient sur -0,3%. Et de la plus importante baisse trimestrielle depuis début 2009.
www.20minutes.fr/economie/976337-royaume-uni-enfonce-recession-deuxieme-trimestre Répondre | Répondre avec citation |