La hausse d'impôts, que le ministre des Finances M. Gaspar a lui même jugée "énorme", s'effectuera notamment par le biais d'une réduction de 8 à 5 du nombres des tranches d'imposition, l'introduction d'une surtaxe de 4%, une baisse des retraites et une réduction des allocations chômage et maladie.
La réduction du nombre des tranches d'imposition aura notamment pour effet d'augmenter de 11,5% à 14% le taux d'imposition des revenus les plus faibles. Les revenus moyens, entre 20.000 et 40.000 euros annuels, seront imposés à 37% au lieu de 35,5% auparavant. Le taux passera de 46,5% à 48% pour les revenus les plus élevés, au dessus de 80.000 euros, alors que la tranche supérieure concernait précédemment des revenus supérieurs à 153.300 euros.
Toutes ces décisions ont été prises sous la pression de la "troïka" (UE-FMI-BCE) et des bailleurs de fonds. Ce n’est qu’à ces conditions qu’ils ont accepté d'alléger les objectifs du gouvernement de réduction du déficit public, revu à 5% du PIB pour cette année et à 4,5% l'année prochaine. Pourtant, cette hausse injuste des impôts devrait d'aggraver la récession : l'économie doit reculer cette année de 3% tandis que le taux de chômage devrait avoisiner les 16%.
Pour que la Troïka "aille se faire foutre"
C'est "une bombe atomique fiscale", a déclaré Antonio José Seguro, le leader du Parti socialiste, principale formation d'opposition; un "massacre", a renchéri le Parti communiste; "un attentat à la dignité du peuple", s'est exclamé le principal syndicat, la CGTP; "une insulte aux Portugais", a commenté le quotidien Diario Economico.
A l'issue d'un Conseil des ministres extraordinaire, le budget sera remis au Parlement que les Indignés portugais ont appelé à "assiéger" à partir de 17H pour marquer leur refus d'un nouveau renforcement de la rigueur.
Depuis un mois, les Portugais s’organisent et protestent. Manifestations et grèves se sont multipliées et ce samedi, des centaines de milliers de citoyens se sont rassemblés dans 23 villes du pays pour que "La Troïka aille se faire foutre". Ont été organisées de nombreuses actions culturelles avec la participation des plus grands artistes du pays, des techniciens et artistes précaires.
Les manifestants exigent la démission du Gouvernement et le droit au travail. "Il est temps, il est temps que le Gouvernement s’en aille !", "Gouvernement d’escrocs, rien d’autre que des voleurs !", ont scandé les manifestants toute la semaine.
Le prochain moment de lutte sera la grande grève générale du 14 novembre. De nombreuses initiatives la précéderont et les mouvements sociaux de nombreux secteurs du pays comme dans les ports, transports, l’industrie ou l’éducation sont prévus.
(Source : L'Humanité)
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