«Porsche AG veut augmenter sa compétitivité et son attractivité en tant qu'employeur», explique dans un communiqué le constructeur automobile allemand, filiale du géant Volkswagen. D'ici mi-2013, le temps de travail hebdomadaire de ses quelque 17.000 employés passera graduellement de 35 à 34 heures sans perte de salaire. Une mesure intéressante alors qu’en France, les 35 heures sont toujours décriées au nom de la "compétitivité" et que le débat sur la semaine de 4 jours est au point mort. Voici donc qu'un industriel allemand, dont le pays est sans cesse cité en exemple, réduit le temps de travail au nom de cette même compétitivité.
Evidemment, Porsche n’est pas une entreprise philanthropique. Les patrons se sont aperçus que les salariés étaient plus productifs en travaillant moins. La direction de Porsche et son comité d'entreprise se sont également mis d'accord sur des mesures de flexibilité du temps de travail : selon les nécessités, les employés pourront travailler jusqu’à 40 heures, qu’ils récupèreront ensuite.
Autre intérêt à la réduction du temps de travail sans réduction de salaire : Porsche veut attirer du personnel hautement qualifié. L’entreprise promet ainsi aux salariés de «mieux concilier travail et vie familiale». La baisse du temps de travail hebdomadaire compense également «la pression importante» qui pèse sur les salariés, dont la productivité croît continuellement.
Certains syndicats restent prudents quant aux annonces du constructeur. Porsche semble vouloir réduire progressivement sa production, certains CDD et contrats précaires ne seraient pas reconduits. Porsche restant un des rares constructeurs automobile en croissance car le luxe n’est pas en crise, l’entreprise va verser cette année 6.000 € de primes à ses salariés.
(Source : L'Humanité)
NDLR : En Allemagne, depuis le début de la crise, les syndicats continuent de réclamer la réduction du temps de travail sans perte de salaire (semaine de 4 jours).
Petit rappel à propos du mythe des Français qui seraient les moins besogneux d'Europe...
• Les salariés français travaillant à temps plein œuvrent effectivement une heure de moins que les Allemands. Mais entre les Grecs qui s'échinent comme des fous et les Finlandais qui se la coulent douce, on se situe dans la moyenne européenne.
• En intégrant les temps partiels (qui ne sont rien d'autre qu'une forme de RTT à grande échelle), la durée hebdomadaire habituelle de travail des Français dépasse de 2 heures celle des Allemands, et pour cause : il y a 26% de travailleurs à temps partiel outre-Rhin, contre 17% dans l’Hexagone.
• Enfin, en intégrant l'ensemble des congés et autres jours de RTT afin d'appréhender la durée annuelle de travail, l'OCDE est sans appel : les Français, en moyenne, travaillent bien plus que les Allemands (1.469 heures contre 1.309 pour les salariés; 1.554 heures contre 1.390 pour l'ensemble des actifs — Chiffres de 2009).
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