L'activité économique française a durement souffert de l'envolée des prix des matières premières et des mesures d'austérité. Ces chocs successifs ont privé notre pays de 0,7 point de croissance du produit intérieur brut en 2011 et de 1,1 point cette année, selon des estimations publiées ce matin par l'Insee. Ce qui est colossal sur une croissance totale estimée à 0,3 point par le gouvernement.
Les cours du pétrole ont, en effet, fortement grimpé sur la période. Le baril de brent, qui valait environ 75 dollars mi-2010, s'échange actuellement vers 109 dollars. Cette hausse a fait gonfler les coûts de production des entreprises, qui les ont ensuite répercutés sur leurs prix de vente, ce qui a provoqué une baisse de la consommation, explique l'Insee. Cela aurait freiné l'activité française à hauteur de 0,3 point de PIB en 2011 comme en 2012.
Les ajustements budgétaires décidés pour tenter d'assainir nos finances publiques ont été «ambitieux» mais, à court terme, «ils ont un effet négatif car ils pèsent sur la consommation», estime l'Institut. Les coupes annoncées ces dernières années ont aussi plombé la croissance à hauteur de 0,4 point de PIB l'an dernier, et de 0,8 point cette année.
D'autres membres de l'union monétaire ont encore plus souffert de cette austérité, en particulier les pays du Sud comme l'Espagne, dont l'économie a été amputée de 1,4 point de croissance cette année, ou l'Italie (-1,2 point). Pour ne rien arranger, ces deux pays ont aussi pâti de la flambée des rendements des obligations souveraines : la hausse des taux a en effet ralenti l'investissement des entreprises et les achats immobiliers des ménages. Au total, la crise de la dette a coûté 2,7 points de PIB à l'Espagne cette année, et 2,1 point à l'Italie. En revanche, les croissances française et allemande en ont bénéficié, «leur dette publique ayant statut de valeur refuge», souligne l'étude.
(Source : Challenges)
NDLR : Trop tard ! Pour paraphraser Michel Sapin, puisque tout le monde a gardé ses œillères et continué à foncer dans le mur, on va dire que «le bateau de la récession est en marche et il sera très, très difficile de l'arrêter».
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