L'emploi salarié dans le secteur concurrentiel a progressé de 0,3% sur un an et totalise 15.444.200 personnes, selon les statistiques publiées jeudi par le ministère de l'Emploi et l'INSEE. Les statistiques de l'Unedic, également publiées jeudi, sont légèrement meilleures : l'emploi dans les entreprises affiliées à l'assurance-chômage aurait augmenté de 0,2% entre juillet et septembre, et de 0,4% par rapport au troisième trimestre 2004.
Ce décalage s'explique par une différence de champ : l'INSEE, contrairement à l'Unedic, ne produit pas de statistiques sur les secteurs "santé, éducation et action sociale" et "administrations publiques", qui sont actuellement parmi les plus dynamiques et représentent près de 2 millions de salariés. Mais sur le fond, les deux organismes dressent le même constat : l'emploi salarié est en train de repartir, après une année 2004 morose où seuls 5.000 emplois avaient été créés dans les entreprises françaises. Par comparaison, 34.000 emplois ont déjà été créés depuis le début de l'année 2005 selon l'INSEE, et 59.800 selon l'Unedic.
Tous deux ont revu à la hausse leurs prévisions pour l'ensemble de l'année : l'INSEE estime désormais que 60.000 postes seront créés en 2005, contre une prévision de seulement 50.000 en octobre dernier. "On assiste à un redémarrage progressif, notre objectif de 73.000 créations d'emplois en 2005 sera atteint, voire même dépassé", confirment les économistes de l'assurance-chômage.
Pourquoi un tel optimisme, alors que les statistiques sur le troisième trimestre donnent plutôt l'image d'une certaine fragilité ?
Les conjoncturistes mettent d'abord en avant le retour de la croissance, alors que l'acquis de croissance pour 2005 est actuellement estimé à 1,5%. Une croissance de 1,2 à 1,3% est considérée comme suffisante pour créer des emplois, avec un décalage de six mois entre une hausse du PIB et ses premiers effets.
Ils soulignent également le dynamisme de l'intérim, qui a tiré les créations d'emplois au troisième trimestre en progressant de 1,8% soit 10.000 postes. Les économistes considèrent en effet que l'intérim est un "indicateur avancé" de l'évolution de l'emploi : quand l'économie donne des signes de reprise, les chefs d'entreprise commencent par embaucher des intérimaires avant, éventuellement, de créer des postes en CDD ou en CDI.
Ils estiment en outre que l'hémorragie continue de l'emploi industriel depuis la mi-2001, devrait commencer à être endiguée. "Les perspectives des chefs d'entreprises du secteur industriel en matière d'embauche s'améliorent sur la période récente", souligne l'INSEE dans sa note de conjoncture publiée jeudi. La baisse de l'emploi industriel "devrait légèrement s'atténuer à la fin de l'année 2005, puis se stabiliser au début de l'année 2006", prévoit-il.
Du coup, tant l'INSEE que l'Unedic tablent sur une accélération des créations d'emplois en 2006 : le premier prévoit 30.000 créations de postes sur les six premiers mois de l'année, et le deuxième avance une estimation de 136.000 créations sur l'ensemble de l'année.
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