Economistes, responsables politiques et partenaires sociaux ont avancé des interprétations multiples et souvent divergentes pour expliquer la baisse du chômage entre juillet et octobre, qui a concerné 69.000 personnes.
Examinant différents facteurs, l'INSEE écarte un effet de la relance des contrats aidés (contrats d'avenir, contrat d'accompagnement vers l'emploi) du plan de Cohésion sociale, car leur hausse n'a pas compensé la baisse simultanée des anciens contrats aidés (CES et CEC) qu'ils sont censés remplacer à terme : au troisième trimestre, le nombre de bénéficiaires a diminué de 23.500. Par ailleurs, l'effet démographique des premiers départs en retraite de la génération du "baby-boom" ne "semble pas d'une ampleur suffisante pour expliquer complètement la baisse du chômage", selon l'Institut. A priori, les créations d'emploi dans le secteur concurrentiel ne peuvent pas non plus expliquer à elles seules ce recul, puisqu'elles n'ont totalisé que 9.000 postes en trois mois. Mais, précise l'INSEE, ces premières estimations ne couvrent que le champ des établissements de 10 salariés ou plus et ne permettent donc pas de rendre compte de l'évolution de l'emploi dans les très petites entreprises, qui ont pu bénéficier du contrat nouvelles embauches (CNE). En outre, elles ne couvrent pas les secteurs "santé, éducation, action sociale" et "administrations publiques", qui sont particulièrement dynamiques.
Dernière explication possible : une "modification de la gestion administrative ou du comportement d'inscription des chômeurs à l'ANPE", qui pourrait conduire certains chômeurs à ne pas être inscrits à l'ANPE alors qu'il recherchent effectivement un emploi.
Plusieurs syndicats et partis de gauche ont en effet estimé que le recul s'expliquait en partie par l'importance des radiations administratives. L'INSEE estime qu'il est encore trop tôt pour confirmer ou infirmer cette hypothèse. Mais la publication de l'enquête emploi en février devrait apporter des éclaircissements sur ce point.
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Près d'un demandeur d'emploi sur deux s'étant inscrit aux Assedic en décembre 2004 a retrouvé un travail six mois plus tard, majoritairement sur des emplois de courtes durées, selon une étude de l'Unedic publiée mercredi.
Près de 127.000 personnes sont entrées en chômage indemnisé au cours du mois de décembre 2004 dont les deux tiers pour la première fois, soit qu'elles aient toujours eu un emploi régulier ou soit qu'elles aient enchaîné des emplois successifs.
Six mois après leur inscription, 38,9% étaient en activité (dont 2,4% en créant leur entreprise), et près de la moitié (49,3%) ont eu un accès à l'emploi au cours de ces six mois, même s'ils n'étaient plus en activité à la fin de la période.
Toujours au bout de six mois, 52,7% étaient à la recherche d'un emploi, moins de 4% suivaient une formation, 2,4% étaient en arrêt maladie ou en congé maternité et 2% avaient abandonné toute recherche d'emploi.
Les hommes sont beaucoup plus nombreux (49,3%) que les femmes (32,1%) a avoir retrouvé une activité.
L'âge se révèle également être un élément déterminant dans le retour vers l'activité : de près de 45% chez les moins de 30 ans, la part de ceux qui ont retrouvé une activité se réduit à 26% chez les 50-54 ans et à 9% chez les 55 ans et plus.
Parmi les chômeurs qui ont retrouvé un emploi six mois après leur inscription, 22,7% ont retrouvé un emploi dès leur premier mois de chômage et plus de la moitié trois mois après l'inscription.
"La pratique régulière d'emplois courts confirme une probabilité plus forte de retour à l'emploi", souligne l'Unedic. En effet, le taux de reclassement est plus élevé chez ceux qui déclarent avoir enchaîné période d'activité et chômage que chez ceux qui déclarent avoir toujours eu un emploi régulier, ce résultat se vérifiant quel que soit l'âge. Ainsi, la part des reclassements s'élève à 47,3% parmi ceux qui sont entrés au chômage après avoir achevé une mission d'intérim, alors qu'elle n'est que de 30,9% pour ceux qui ont perdu un CDI.
Mais si les anciens détenteurs de contrats de courte durée se reclassent plus facilement, ils ont en revanche moins de chances que les autres d'obtenir un CDI. Ainsi, parmi ceux qui ont achevé une mission d'intérim, six mois après l'inscription au chômage, 60% occupent à nouveau un emploi intérimaire et seulement 17,5% un CDI. A l'inverse, parmi ceux qui bénéficiaient d'un CDI, la moitié retrouvent à nouveau un CDI.
Au total, le retour à l'emploi s'effectue dans le cadre d'un CDD pour 41,1% des reclassés, d'un CDI pour 32,3% et d'un contrat d'intérim pour 26,6%.
Cependant, le passage par un CDD ou une mission d'intérim peut servir de tremplin pour retrouver un emploi stable : 30% des chômeurs qui ont retrouvé un CDI au bout de six mois sont passés par l'intérim ou un CDD entre-temps.
Le type d'emploi retrouvé varie très fortement selon le sexe : la moitié des femmes accèdent à un CDD contre 36% des hommes, alors que l'intérim concerne traditionnellem ent plus les hommes (31,6%) que les femmes (17,3%). Concernant les CDI, la part est identique.
La part de reclassement sur CDI augmente avec l'âge jusqu'à 40 ans, (45% chez les 35-39 ans), puis décline. Répondre | Répondre avec citation |